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Des logiciels pour libérer votre projet associatif
Guide Libre Association — c April
Version 1.1 du 3 juillet 2014
2 place Sainte-Opportune — 75001 Paris
Site Web : www.april.org
contact@april.org
Licence de ce document : voir page 69.
Sources originales et version pdf maintenue :
http://guide.libreassociation.info
ii
Table des matières
Remerciements iv
Édito v
1 Comment lire ce guide ? 1
1.1 Objectif du présent document . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.2 Conventions adoptées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2.1 Nombre d’hirondelles, indicateur pour l’utilisateur . . . 2
1.2.2 Nombre de marguerites, indicateur pour l’installateur . 2
2 Introduction 3
2.1 Le logiciel libre, plus qu’un outil : un enjeu pour votre
association ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
2.1.1 Les logiciels libres, moteur d’Internet et bien plus... . . . 3
2.1.2 Le logiciel libre, définition . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
2.1.3 Pourquoi choisir des logiciels libres pour votre association ? 4
2.2 Contexte associatif en France et remarques sur l’équipement
informatique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2.2.1 Contexte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2.2.2 Équipement et usage de l’informatique dans les
associations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
3 Catalogue Libre 9
4 Fiches logicielles 10
4.1 Bureautique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
4.1.1 Bureautique générale appliquée au monde associatif . . 10
4.1.2 Créer des cartes heuristiques . . . . . . . . . . . . . . . 12
4.2 Internet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
4.2.1 Le réseau de réseaux qui transporte un (très) large
spectre d’informations... . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
4.2.2 Lire et écrire ses courriels . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
4.2.3 Parcourir Internet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
4.2.4 Messagerie instantanée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
4.2.5 Créer un site web . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
iii
4.2.6 Et les réseaux dits « sociaux » dans tout ça ? . . . . . . 24
4.3 Images et publications assistées par ordinateur . . . . . . . . . 26
4.3.1 Introduction : chaîne de publication, chaîne éditoriale et
chaîne graphique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
4.3.2 Mise en page d’une revue, d’un journal . . . . . . . . . . 27
4.3.3 Diffuser par courriel une infolettre aux adhérents
et aux partenaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
4.3.4 Logiciels utiles à la chaîne graphique . . . . . . . . . . . 30
4.4 Gestion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
4.4.1 Comptabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
4.4.2 Gestion des adhérents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
4.4.3 Progiciel de gestion intégrée (PGI) . . . . . . . . . . . . 36
4.5 Travail collaboratif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
4.5.1 Wiki . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
4.5.2 Production interactive de documents . . . . . . . . . . 42
4.5.3 Gestion de projet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
4.5.4 Gestion électronique de documents (GED) . . . . . . . 44
4.5.5 Réaliser un sondage, faire une enquête . . . . . . . . . 45
4.5.6 Partager un calendrier . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
4.6 Des logiciels libres pertinents aussi pour des activités pédagogiques 47
4.6.1 Pour quels contextes associatifs ? . . . . . . . . . . . . . 47
4.6.2 Quelques exemples de logiciels libres ludo-éducatifs
pertinents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
5 Et si vous osiez le changement de système d’exploitation au sein de votre
association ? 50
5.1 Pourquoi prendre la décision de migrer vers un système
d’exploitation libre ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
5.1.1 Sur un plan éthique et philosophique . . . . . . . . . . . 50
5.1.2 Sur le plan technique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
5.1.3 Sur le plan financier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
5.2 Comment engager un processus de migration au sein de
l’association ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
iv
6 Quatre témoignages d’expériences réussies 56
6.1 Développement d’un logiciel métier : le projet Sigmah . . . . . 56
6.1.1 Qui témoigne ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
6.1.2 Sigmah . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
6.2 Développement de logiciels pour l’accueil de loisirs : 2 exemples 59
6.2.1 Premier témoignage : libération du code source, une
démarche sur le long terme . . . . . . . . . . . . . . . . 59
6.2.2 Cepe ALSH : un logiciel pour lequel la licence libre
a été un choix initial délibéré . . . . . . . . . . . . . . . 61
6.3 Migration vers un système d’exploitation libre au sein d’une
association . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
6.3.1 Qui témoigne ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
6.3.2 Démarches pour réussir une migration . . . . . . . . . . 62
A Glossaire 65
B Licence et crédits 69
B.1 Licence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
B.2 Crédits . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
C Ressources 70
C.1 Ressources pratiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
C.1.1 Pour les associations qui choisissent un appui extérieur . 70
C.1.2 Les Groupes d’Utilisateurs de Logiciels Libres . . . . . . 70
C.1.3 Libre Association, groupe de travail de l’April . . . . . . 71
v
Remerciements
Cet ouvrage est le résultat d’une écriture à plusieurs mains. Nous tenons
à remercier l’ensemble des personnes, majoritairement bénévoles, qui ont
contribué à la rédaction de ce guide. Merci donc à Jean-Christophe Becquet,
Agnès Le Béon, Rémi Boulle, Véronique Branger, Jean-Marc Briand, Vincent
Calame, Guillaume Colson, Laurent Costy, Frédéric Couchet, Vanessa David,
Benjamin Deceuninck, Laurent Détailleur, Henri Gabolde, Vincent-Xavier
Jumel, Stéphane Poinsart, François Poulain, Aurore Rousseaux, Jean-Yves
Royer, Olivier Sarrat, Sarah Trichet-Allaire. Merci également aux nombreux
contributeurs anonymes qui ont participé à la mise au point de ce document
en relevant et corrigeant des erreurs ou en offrant leur expertise.
En 2012, grâce au soutien financier de la Fondation Crédit Coopératif, la
première version de ce guide a été imprimée à 10 000 exemplaires et diffusée
gratuitement par les agences du Crédit Coopératif et dans le réseau de l’April.
Merci à l’équipe de la Fondation Crédit Coopératif pour son soutien, et pour
l’intérêt porté au logiciel libre, qui a conduit à faire naître ce projet.
Si cet ouvrage est redistribué gracieusement dans une nouvelle version,
c’est notamment grâce à une subvention de la Macif, qui a adopté une
stratégie en faveur du logiciel libre et qui soutient depuis de nombreuses
années des communautés du logiciel libre. Nous tenons à la remercier pour
son engagement.
Enfin, n’oublions pas les nombreux contributeurs des logiciels et ressources
libres qui, animés tous les jours par une passion commune, permettent
l’enrichissement et le partage d’une somme titanesque de connaissances dont
nous ne faisons ici qu’effleurer l’étendue.
Aussi, à toutes et à tous, nous dédions ce travail, mis à son tour à disposition
sous une licence qui permet à chacun de le faire sien.
vi
Édito
Biens communs à développer et à protéger, les logiciels libres offrent à
chacun la possibilité de les copier, de les modifier et de les diffuser à volonté
et en toute légalité. Ils sont aujourd’hui en mesure de répondre à la plupart
des besoins des associations. Pourtant, celles-ci ont peu recours à cette offre
informatique éthique et respectueuse des libertés des utilisateurs.
La Fondation Crédit Coopératif concourt depuis presque trente ans au
développement de la coopération, de la mutualité et des associations. En 2010,
elle s’associe à l’April, acteur majeur de la démocratisation et de la diffusion du
logiciel libre auprès du grand public, des professionnels et des institutions, afin
de favoriser « l’émancipation informatique » des associations. Pour répondre
au paradoxe suivant – l’importance grandissante des outils informatiques et
d’Internet dans la pérennité des structures associatives mais la très faible
utilisation des logiciels libres dans ce milieu –, l’April crée en 2007 Libre
Association, un groupe de travail destiné à « jeter des ponts entre le logiciel
libre et le monde associatif ».
Plaçant les notions de partage et de collaboration au cœur de leurs
pratiques, les logiciels libres recouvrent un ensemble de valeurs communes
à tous les acteurs de l’économie sociale et solidaire : la mise en réseau, la
mutualisation des coûts et des bonnes pratiques, le respect des utilisateurs, la
transparence, la gouvernance démocratique, etc.
Dirigeants, salariés ou bénévoles investis dans un projet associatif : ce guide
a été conçu pour vous !
Élaboré sur la base de vos besoins spécifiques en termes de gestion,
d’animation et de travail collaboratif, cet ouvrage propose une série de
solutions libres, vectrices de développement et d’indépendance.
Nous espérons qu’il vous aidera à mener à bien vos plus belles initiatives.
Jean-Claude Detilleux Lionel Allorge
Président de la Fondation Crédit Coopératif Président de l’April
vii
viii
1.
Comment lire ce
guide ?
1.1 Objectif du présent document
L’objet du guide est d’abord de présenter un panel
le plus large possible de logiciels libres qui peuvent être
utilisés par une association : seuls seront présentés ceux
qui sont utilisés sur le terrain et qui ont fait leurs preuves.
Vous ne trouverez pas dans ce guide de tutoriels car ils
sont à votre disposition sur Internet et il serait inutile de
reproduire dans ces pages ce que les communautés liées à
chaque logiciel proposent déjà sur un site dédié. Bien sûr,
de manière complémentaire à ce guide, nous vous invitons
à parcourir le site Framasoft 1
qui recense actuellement
plus de 1 580 logiciels libres pour tous les usages. Par
ailleurs, nous vous renvoyons aussi vers le premier guide 2
des logiciels libres à destination du tout public : il a servi
de support à la rédaction du document que vous avez entre
les mains et mentionne des logiciels que nous n’avons pas,
sciemment, repointé ici pour des raisons de clarté mais qui
pourraient éventuellement vous être utiles.
Il y a deux manières d’aborder ce guide : le lire
consciencieusement de la première à la dernière page ou
aller directement aux chapitres qui concernent les besoins
de votre association. Si vous lisez ces pages en entier, vous
découvrirez de nombreux paragraphes dont l’objet est de
vous aider à mieux appréhender le mouvement des logiciels
1. Framasoft (http://www.framasoft.net) est un réseau de sites
web collaboratifs qui ont en commun le Logiciel Libre, sa culture et
son état d’esprit.
2. http://www.april.org/Catalogue_Libre
1
libres et mieux comprendre pourquoi il est pertinent, pour
votre association, de faire l’effort de les connaître et de les
adopter.
1.2 Conventions adoptées
Afin de vous aider et de vous permettre d’évaluer
rapidement les niveaux de complexité liés à l’installation
et à la prise en main d’un logiciel, des pictogrammes
reproduisant l’hirondelle et la marguerite du groupe
de travail Libre Association de l’April accompagnent la
description des applications. Sauf mention contraire, les
logiciels présentés sont multi-plateformes : ils peuvent être
utilisés quel que soit le système d’exploitation installé sur
votre ordinateur.
1.2.1 Nombre d’hirondelles, indicateur pour l’utilisateur
Indicateur d’accessibilité pour
l’utilisateur
Apprentissage :
Hirondelle
Une seule hirondelle à côté du nom du logiciel indique
une prise en main aisée pour l’utilisateur et une interface
accessible à tous. Par exemple, Firefox le navigateur
internet sera accompagné d’une hirondelle.
Avec trois hirondelles, nous estimons que le logiciel
sort des habitudes d’usage simples ou qu’il nécessite
des compétences spécifiques. Par exemple, le logiciel
de comptabilité PhpCompta sera accompagné de trois
hirondelles.
Bien sûr, ces évaluations sont subjectives mais les
descriptions complémentaires devraient vous permettre de
vous forger votre propre opinion.
1.2.2 Nombre de marguerites, indicateur pour
l’installateur
Indicateur d’accessibilité pour
« l’installateur »
Installation :
Marguerite
À côté des hirondelles, une à trois marguerites précisent
la complexité d’installation du logiciel concerné. Ces
marguerites ne concernent pas l’utilisateur mais bien la
personne qui met en place le programme pour les autres
adhérents de l’association, même si, dans nos structures,
il arrive souvent que l’utilisateur soit aussi la personne
désignée responsable de l’informatique.
Une marguerite symbolise une installation simple à
réaliser, comme un simple double-clic sur un fichier.
Trois marguerites signifient un logiciel complexe à
installer, comme la mise en place d’un serveur avec
paramétrage associé.
2
2.
Introduction
2.1 Le logiciel libre, plus qu’un outil : un enjeu
pour votre association !
2.1.1 Les logiciels libres, moteur d’Internet et bien plus...
Le mouvement du logiciel libre est sans conteste le
plus vaste mouvement d’émancipation et de partage de la
connaissance qui s’est développé via Internet. Il réunit à ce
jour des centaines de millions de contributeurs du monde
entier. De par sa définition, il partage de nombreuses
valeurs avec le monde associatif et plus particulièrement
celui se revendiquant de l’éducation populaire.
Les logiciels libres se sont développés via Internet mais
ils ont également rendu possible ce « réseau des réseaux ».
La majeure partie de l’infrastructure d’Internet fonctionne
grâce à du logiciel libre : à chaque fois que vous utilisez
Internet, des dizaines, voire des centaines de logiciels libres
s’activent pour vous rendre service, à commencer par le
cœur de la « box » de votre fournisseur d’accès.
Il existe également des logiciels libres pour écouter de
la musique, rédiger des documents, jouer, apprendre en
s’amusant, etc. Et il y a forcément un logiciel libre prêt à
répondre aux besoins de votre association, par exemple en
matière de gestion ou de travail collaboratif. Le but de cet
ouvrage est de vous faire connaître ces logiciels qui ont fait
leurs preuves dans des associations, pour que vous puissiez
les adopter à votre tour. Vous trouverez aussi des conseils
pour accompagner ces logiques de « migration », ainsi que
des ressources pour convaincre bénévoles et salariés de la
pertinence d’adopter les logiciels libres !
3
2.1.2 Le logiciel libre, définition
Par définition, un logiciel libre est avant tout un logiciel
respectant les libertés de ses utilisateurs. Plus précisément,
la Fondation pour le Logiciel Libre 1
définit le logiciel libre
par les quatre libertés suivantes :
– la liberté d’exécuter le programme, pour tous les
usages ;
– la liberté d’étudier le fonctionnement du programme
et de l’adapter aux besoins ;
– la liberté de distribuer des copies du programme ;
– la liberté d’améliorer le programme et d’en diffuser
les améliorations.
Ces quatre libertés sont essentielles et se complètent.
Elles changent l’informatique dans sa relation aux usagers.
Par exemple, la première liberté vous permet de faire
fonctionner le programme sur tous les ordinateurs, sans
limite de nombre. Ainsi, le bénévole ou le salarié chargé
des questions informatiques ne perd pas de temps à gérer
des licences.
Les seconde et quatrième libertés vous offrent la
possibilité d’améliorer et d’adapter le logiciel ou de
le faire faire par une tierce personne qui possède les
connaissances nécessaires. Ces libertés illustrent le partage
du savoir et répondent à une logique évidente de ne pas
systématiquement devoir ré-inventer des outils qui existent
déjà. On profite du logiciel existant et, en retour, on peut
faire profiter la communauté de nouvelles améliorations,
simplement en les partageant.
Enfin, la troisième liberté vous permet de partager des
copies du logiciel avec qui vous voulez. Par exemple, une
personne venue se former sur un logiciel libre peut repartir
avec l’outil sur lequel elle a travaillé, une fois l’atelier
terminé. Un bénévole peut utiliser les mêmes logiciels
libres, chez lui ou au sein de son association, sans avoir
à se préoccuper d’un coût de licence.
Pour en savoir plus sur le
mouvement du logiciel libre,
vous pouvez commander
l’ouvrage « Richard Stallman et
la révolution du logiciel libre »
(éditions Eyrolles) ou le
consulter sur le site de
Framasoft
(http://framabook.org/
richard-stallman-et-la-
revolution-du-logiciel-
libre).
Pour aller plus loin
2.1.3 Pourquoi choisir des logiciels libres pour votre
association ?
Même si votre association n’utilise pas toutes ces
libertés au quotidien (par exemple la liberté de modifier le
programme), le choix des logiciels libres n’est pas neutre.
Dans la mesure où nous exerçons de plus en plus nos
1. http://www.fsf.org
4
actions quotidiennes par l’intermédiaire de nos ordinateurs,
la liberté logicielle s’impose comme un prérequis nécessaire
pour pouvoir exercer les libertés les plus fondamentales. Un
professeur de droit américain de renom, Lawrence Lessig, a
d’ailleurs illustré ce fait avec l’expression « Code is Law »,
c’est-à-dire « Le code [logiciel] est la loi [informatique] » 2
.
Découvrez le poster « Le
logiciel libre, comment ça
marche ? » sur le site web de
l’April (http://www.april.
org/sensibilisation).
Pour aller plus loin
Ceci nous permet de mieux comprendre les enjeux
portés par le libre et le parallèle avec la rédaction d’une loi
est tout à fait pertinent : écrire et comprendre les textes de
loi est une entreprise complexe et technique. Pour autant,
le fait que les textes produits soient soumis au contrôle et
à la bienveillance des citoyens représente un enjeu majeur
de démocratie.
Le choix de logiciels libres répond donc également au
projet associatif comme outil pédagogique et de sensibili-
sation sur la question de l’appropriation technologique. Il
constitue de surcroît une offre mature pour soutenir votre
projet associatif au quotidien.
En résumé, voici quelques-uns des multiples avantages
qu’offrent les logiciels libres aux associations :
– éthique du partage de la connaissance ;
– réduction du coût d’accès à l’informatique ;
– copie en toute légalité des logiciels et donc
solution naturelle et évidente à la contrefaçon
(souvent désignée de manière impropre sous le terme
« piratage » 3
) ;
– adaptation de logiciels aux besoins, en toute
indépendance ;
– fiabilité des logiciels libres ;
– interopérabilité et respect des standards ;
– insensibilité aux virus Microsoft Windows ;
– pérennité et évolution du système d’information ;
– nouvelles versions avec de nouvelles fonctionnalités,
disponibles régulièrement ;
– seconde vie de vieux parcs informatiques ;
– protection de la vie privée ;
– contrôle de ce que font les ordinateurs.
La majeure partie de ces points seront explicités dans
ce guide, soit directement, soit par l’intermédiaire des
références pointées dans le chapitre « Ressources ».
2. http://www.framablog.org/index.php/post/2010/05/22/
code-is-law-lessig
3. http://www.gnu.org/philosophy/words-to-avoid.fr.html#
Piracy
5
2.2 Contexte associatif en France et remarques
sur l’équipement informatique
2.2.1 Contexte
Avant de parler de l’usage de l’informatique dans
les associations, il convient de décrire succinctement le
paysage associatif français ; ceci afin de prendre conscience
du nombre de structures touchées et de leur diversité.
En France, selon l’observatoire de la CPCA de la région
Centre 4
, plus d’1,2 million d’associations sont actives,
maillent le territoire et assurent l’emploi d’environ un
million de personnes en équivalent temps plein. Nous vous
invitons par ailleurs à parcourir la synthèse intitulée « Les
association en France - Poids, profils et évolutions » 5
par
Viviane Tchernonog du CNRS.
Ce qui caractérise le milieu associatif est évidemment
l’implication de bénévoles dans la majeure partie d’entre
elles : 85% des associations françaises fonctionnent sans
salariés. Ce guide a été conçu principalement pour aider
ces associations fonctionnant grâce au bénévolat.
De plus, d’après les chiffres de l’enquête CNRS-
MATISSE du Centre d’économie de la Sorbonne menée
auprès des associations en 2005/2006, plus de 15% des
associations fonctionnent avec un budget annuel de moins
de 1 000 e, 32% avec un budget compris entre 1 000 et
5 000 e et enfin 15% avec un budget compris entre 5 000
et 10 000 e. Cela signifie, en totalisant ces trois tranches,
que 62% des associations n’ont pas les moyens financiers
d’engager des prestataires de services pour leurs besoins
informatiques, ni pour les accompagner dans une éventuelle
migration vers le logiciel libre, comme cela peut être le cas
en entreprise.
La question des locaux est également intéressante :
l’enquête intitulée « Analyse de la place de l’informatique
dans la vie de l’association » 6
, disponible sur le site
loi1901.com 7
et réalisée auprès de plus de 1 000
associations, montre que seul un tiers d’entre elles
possède des locaux propres. On peut donc supposer
4. http://www.cpca-centre.fr/cpca-centre/observatoire
5. http://www.addes.asso.fr/IMG/pdf/2007-5_Tchernonog-
2.pdf
6. http://www.loi1901.com/communique_asso/intranet/
enquetes/statistique.php
7. http://www.loi1901.com/
6
que les adhérents des associations effectuent un certain
nombre de tâches depuis leur domicile. Les pratiques
informatiques associatives sont donc très liées aux
pratiques informatiques des particuliers.
Ces quelques éléments concernant le monde associatif
français permettent de préciser le périmètre et le profil des
associations d’abord visées par ce guide.
2.2.2 Équipement et usage de l’informatique dans les
associations
Équipement en matériel
La taille du parc informatique des associations est
généralement faible, comme le montre l’enquête réalisée
par Outils-Réseaux 8
. Plus des deux tiers des associations
possèdent entre 1 et 5 ordinateurs. L’informatique est
perçue comme un outil indispensable puisque très peu
d’associations ne sont pas du tout équipées, mais les
moyens disponibles ne permettent généralement pas de
dédier du temps et des compétences professionnelles pour
son développement et son entretien.
Systèmes d’exploitation utilisés
Le système d’exploitation le plus utilisé par les
associations est évidemment celui qui est, depuis
longtemps, en situation d’abus de position dominante,
à savoir Windows de Microsoft (à 82%, d’après l’étude
« Analyse de la place de l’informatique dans la vie de
l’association » précédemment citée). D’après cette même
étude, 7% des associations utiliseraient MacOS et 8%
GNU/Linux, mais ce chiffre reste incertain puisque les
répondants pouvaient cocher plusieurs cases et que les
parcs informatiques hétérogènes sont difficiles à prendre
en compte dans ce cadre.
Par ailleurs, l’enquête réalisée par Outils-Réseaux
montre dans le même temps que le budget pour les
licences d’utilisation des systèmes d’exploitation et des
logiciels est inexistant dans plus de 60% des cas. Cela
peut être interprété de plusieurs façons : d’une part
les associations n’ont peut-être pas conscience, lors de
l’achat d’équipement informatique, que le prix des licences
est inclus dans la facture. D’autre part, des associations
8. http://outils-reseaux.org/SyntheseQuestionnaire
7
utilisent sans doute des logiciels privateurs commerciaux
via l’équipement personnel de leurs membres.
Autour des ressources humaines
Généralement, ce sont des bénévoles qui assument
la gestion de l’informatique (voir l’enquête de Libre
Association 9
), ce qui conduit à des situations complexes :
temps de présence physique réduit dans les locaux
(quand il y en a), soutien distant ou tentative d’auto-
régulation par l’usager confronté à une situation de
blocage. Or, l’informatique est souvent utilisée pour
des tâches essentielles à l’association : gestion des
adhérents, comptabilité-gestion, tâches administratives
avec un logiciel dédié, etc.
Malheureusement, cette prise de conscience de
l’importance de l’informatique et des compétences
spécifiques nécessaires se fait parfois dans des situations de
pertes de données ou de sauvegardes défaillantes (quand il
y en a). Ce guide et les conseils qui y sont prodigués ont
aussi pour objet de contribuer modestement à réduire ces
situations de crise.
Communication interne et externe
Les sites Web « institutionnels » sont désormais
courants pour les associations. Toutefois, seule une relative
minorité d’entre elles déclare utiliser leur site web dans un
but collaboratif. Une portion plus restreinte encore utilise
le site web comme un outil pour échanger avec l’extérieur.
Certes les réseaux sociaux bousculent ces pratiques, mais il
y a de fait un enjeu à ce que les associations s’approprient
mieux ces nouvelles possibilités de collaborer.
9. http://www.april.org/files/analyse-questionnaire-
associations-informatique-et-logiciels-libres.pdf
8
3.
Catalogue Libre
L’April a publié fin 2010 un catalogue de logiciels
libres intitulé « Catalogue Libre. 26 logiciels libres à
découvrir ». L’enjeu de ce guide est double. D’une part,
présenter des logiciels libres correspondant à des usages
quotidiens de l’ordinateur (par exemple, « lire une vidéo »
en référence au célèbre lecteur multimédia VLC) ; d’autre
part, promouvoir le logiciel libre et les sujets afférents via
une série d’encadrés, détaillant des enjeux liés aux logiciels
libres.
Découvrez le « Catalogue
Libre » sur le site web de l’April
(http://www.april.org/
catalogue_libre).
Pour aller plus loin
Ce catalogue constitue une première sélection de
logiciels grand public, sélectionnés pour leurs qualités
et organisés par domaine d’application (Multimédia,
Bureautique, Éducation, Internet) pour permettre aux
personnes qui découvrent les logiciels libres de ne pas être
perdues dans le large choix des applications disponibles.
De nombreux usages grand public se retrouvent dans
le monde associatif : visualiser des fichiers PDF, créer une
archive, voir une vidéo, créer des podcasts, gérer un album
photo, suivre l’actualité des sites web via les flux RSS,
partager des fichiers en mode pair à pair, réaliser des pages
web. . . Nous vous invitons donc à consulter le Catalogue
Libre 1
qui présente des logiciels qui pourraient vous être
utiles ainsi que d’autres informations sur les enjeux du
logiciel libre.
1. http://www.april.org/Catalogue_Libre
9
4.
Fiches logicielles
4.1 Bureautique
Les outils de bureautique sont multiples et leur
fonction est d’abord, selon Wikipédia, la mécanisation et
l’automatisation du travail de bureau, soit les processus de
production, d’expédition, de réception et de conservation
des documents.
4.1.1 Bureautique générale appliquée au monde associatif
Une condition nécessaire au partage : l’interopérabilité
De très nombreux fichiers sont envoyés par courriel
chaque jour dans les associations. Prenons l’exemple
d’un rapport d’activités. Si vous diffusez ce document
alors qu’il n’est lisible que par un unique logiciel, vous
obligez votre destinataire à posséder ce logiciel ! Certes,
ce problème n’est pas forcément visible au quotidien si la
majeure partie des utilisateurs font comme vous et qu’ils
utilisent le logiciel installé/imposé par défaut à l’achat de
l’ordinateur. Mais vous comprenez bien que cela contribue
d’une part à renforcer une position monopolistique et,
d’autre part, à entretenir l’idée fausse que ce sont les
autres logiciels qui sont mauvais car incompatibles avec ce
logiciel dominant. Par ailleurs, il arrive également que des
documents enregistrés par d’anciennes versions du même
logiciel ne soient plus lisibles par le programme ou, moins
grave mais gênant malgré tout, ne conservent pas un rendu
correct.
Découvrez le poster « formats
ouverts, pour quoi faire ? » sur
le site web de l’April
(http://www.april.org/
sensibilisation).
Pour aller plus loin
Si vous voulez diffuser des documents sans mettre
votre destinataire dans une situation inconfortable, le
mieux est de le faire dans des formats ouverts, utilisables
par tous et sans restriction. Ceci permet une meilleure
10
Toute votre bureautique avec LibreOffice
interopérabilité entre logiciels, c’est-à-dire une meilleure
capacité à fonctionner entre eux au présent comme au
futur.
Les logiciels libres utilisent par défaut des formats
ouverts : de plus, si votre destinataire souhaite une copie
de votre programme, vous êtes libre de la lui donner. Ainsi,
intrinsèquement, les logiciels libres favorisent et simplifient
les échanges.
LibreOffice
Suite bureautique
Apprentissage :
Installation :
LibreOffice
Les premiers besoins des associations sont généralement
couverts par les outils contenus dans une suite bureautique.
Aussi, LibreOffice, dérivé du projet OpenOffice.org, a
atteint désormais un niveau de maturité et une stabilité
qui permettent justement de répondre à ces besoins.
LibreOffice est une suite bureautique complète
composée de plusieurs modules : traitement de texte
avec Writer, tableur avec Calc, présentation avec Impress,
dessin avec Draw et gestion de bases de données avec Base.
L’interopérabilité des contenus produits avec ces
logiciels offre une grande souplesse dans l’utilisation au
quotidien et simplifie les échanges de données entre les
diverses composantes de la suite ainsi qu’avec d’autres
logiciels, qu’ils soient privateurs ou non.
Writer est le logiciel de traitement de texte intégré à la
suite bureautique LibreOffice.
Le traitement de texte est le logiciel de la suite dédié à
la rédaction de textes diversifiés, comme des courriers, des
11
comptes-rendus d’activités ou des documents d’assemblée
générale. Il est doté de multiples fonctionnalités, faisant de
lui un standard adopté par de nombreux utilisateurs.
Vous pouvez, par exemple, en quelques clics, inclure
des images ou des tableaux pour documenter des rapports,
mais aussi intégrer des liens vers des pages Internet ou faire
des références croisées.
Les documents produits avec Writer peuvent être
exportés simplement dans différents formats, par exemple
en PDF pour préserver la mise en forme de votre document.
Ils peuvent aussi être envoyés en pièce jointe par courrier
électronique ou être mis à disposition via une page Web
sur Internet.
Mais au-delà des fonctions de base communes à
beaucoup de traitements de texte, LibreOffice Writer peut
mettre en page vos documents de façon systématique en
définissant des styles ou se connecter à une base de données
afin de créer automatiquement des courriers personnalisés.
Dans un cadre associatif, c’est donc la possibilité,
via le traitement de texte, de générer des courriers
multiples, à partir d’une base de données d’adhérents, par
exemple pour la convocation statutaire à une assemblée
générale. De nombreux tutoriels existent et nous vous
encourageons à les parcourir, en particulier sur le wiki du
site francophone de LibreOffice 1
.
4.1.2 Créer des cartes heuristiques
Les cartes heuristiques, ou cartes mentales, sont des
outils intéressants pour certains usages. Même si la prise
en main peut nécessiter un effort, Freeplane devient vite
un outil indispensable.Carte heuristique
Apprentissage :
Installation :
Freeplane
On peut noter deux usages particulièrement adaptés
aux besoins associatifs :
– le brainstorming, dans le cadre d’une formation
par exemple. La structuration en branches est une
réponse appropriée pour mener une séance de collecte
d’idées à plusieurs ou pour dresser la carte mentale
de l’ensemble du champ sémantique associé à un
mot. La possibilité donnée par le logiciel de déplacer
les branches, de regrouper les mots proches ou de
rassembler les questions restées en suspens permet
1. http://wiki.documentfoundation.org/FR/La_
documentation_de_l’utilisateur
12
Organiser ses idées avec Freeplane
d’aboutir rapidement à une vision concertée d’une
situation ou du « cas » posé comme objet central.
– La prise de notes en cours de réunion : encore une
fois, la capacité de déplacer les branches permet
d’organiser le compte-rendu en temps réel en gardant
les éléments jugés essentiels sans nécessairement
construire des phrases.
Les différents formats d’exportation, en particulier
ceux destinés à la publication sur Internet, permettent de
diffuser, facilement et rapidement, la production commune
à tous les intervenants.
Bien sûr, il existe d’autres possibilités d’usage et nous
vous renvoyons vers le site web du projet.
4.2 Internet
4.2.1 Le réseau de réseaux qui transporte un (très) large
spectre d’informations...
Quelques définitions et précisions
Avant de regarder ensemble les usages et les
perspectives qu’offre Internet, il convient de préciser
quelques définitions de mots souvent utilisés de manière
inappropriée. En effet, Le terme Web est souvent assimilé
à tort à Internet. Or, Internet est le réseau, alors que le
Web est un ensemble de pages hypertextes liées entre elles
sur le réseau. Le Web est donc une couche logicielle qui
permet de passer d’une information à une autre, par le
biais des hyperliens. Bref, il est plus convenable de dire
« surfer sur le Web » que « surfer sur Internet ».
13
Une évolution extrêmement rapide des pratiques autour de l’Internet
L’Expolibre est une exposition
au sujet des enjeux du logiciel
libre. Retrouvez là sur
http://www.expolibre.org/
Pour aller plus loin
Quelques illustrations de ces évolutions rapides
En 2008, le groupe de travail Libre Association de
l’April a mené une enquête 2
auprès de 400 associations
sur leurs usages informatiques. À cette époque, les réseaux
sociaux n’étaient pas autant utilisés. En quelques années,
ces derniers ont pris une importance considérable et une
association se doit maintenant de gérer une page sur ces
réseaux... Ce qu’il faut retenir de cet exemple, c’est la
rapide évolution des pratiques sur Internet et sa sensibilité
à la « mode ». Par exemple, la messagerie MSN, qui
était une pratique très populaire il y a 4 ou 5 ans, est
désormais délaissé, au profit des outils intégrés dans les
réseaux sociaux.
Les données hébergées : intérêts, enjeux et précautions
La tendance actuelle est au Cloud Computing, que l’on
pourrait traduire par « informatique en nuage », qui est un
ensemble de services pouvant regrouper une multitude de
pratiques. L’idée est de stocker les données des utilisateurs
sur des serveurs accessibles de n’importe quel endroit
dès lors que l’on ait accès à Internet, plutôt que de les
avoir localement sur son ordinateur. On perçoit très vite
l’avantage d’un tel fonctionnement : les données peuvent
être facilement partagées entre plusieurs adhérents.
L’avantage des services en ligne ne doit cependant
pas faire oublier le risque d’un recul des libertés des
utilisateurs. En effet, si l’externalisation de l’infrastructure
technique peut sembler avantageuse, elle peut aussi avoir
pour conséquence la perte de la maîtrise des systèmes
d’information, de communication et des données.
Ainsi, il est préférable de vous assurer quelques garan-
ties. Avez-vous les compétences pour gérer vos propres ser-
veurs ? Savez-vous les sécuriser convenablement ? Dans la
négative, si vous optez pour des services préconfigurés (un
espace de stockage, par exemple), ces services garantissent-
ils la confidentialité de vos données ? Avez-vous la maîtrise
de vos données ? Pouvez-vous décider du jour au lendemain
de « quitter » le service initialement choisi en étant certain
que vos données ne seront pas gardées à votre insu ? Même
si toutes ces questions peuvent paraître secondaires dans
la vie d’une association, elles sont beaucoup plus sensibles
2. http://www.april.org/files/analyse-questionnaire-
associations-informatique-et-logiciels-libres.pdf
14
qu’il n’y paraît : tout comme la sauvegarde de vos fichiers
devient une préoccupation de premier plan le jour où votre
disque dur décide de ne plus fonctionner, il est indispen-
sable de se poser ces questions avant d’engager un choix
pour l’association.
Pour en savoir plus sur les opportunités et les risques
de l’« informatique en nuage », vous pouvez consulter la
note sur le Cloud sur le site de l’April 3
.
Internet n’est pas caractérisé, il sera ce que vous en
ferez...
La croissance d’Internet et celle du logiciel libre sont
intimement liées. Internet a permis, par la mise en
connexion de chacun avec tout le monde, de modifier les
règles du jeu, d’éliminer le vieux modèle de production
centralisateur au profit d’une production coopérative et
d’une diffusion massive. Internet est avant tout un outil de
contact et de mise en relation de milliards d’êtres humains.
Il a favorisé les pratiques de partage, notamment celle
des logiciels libres. Mais d’autres ont suivi. Pouvions-nous
imaginer, il y a dix ans, que la principale encyclopédie en
ligne, Wikipédia, serait une encyclopédie libre d’accès et
libre de modifications ?
Bien sûr, il est essentiel d’être vigilant, par exemple sur
les informations que l’on laisse (parfois sans le savoir) sur
la toile mais, finalement, la meilleure garantie pour vous
et votre association sera de maîtriser les grands principes
de fonctionnement de l’Internet. Le Web sera ce que vous
en ferez !
4.2.2 Lire et écrire ses courriels
Courriels gérés localement ou Webmail ?
Il existe plusieurs manières de gérer les courriels :
– utilisation de l’interface web généralement proposée
par le fournisseur de votre adresse électronique,
appelée également webmail. Pour cela, vous vous
rendez, via votre navigateur favori (voir ci-après), sur
la page qui vous permet de gérer vos courriels. Vous
pouvez alors écrire, répondre, transférer ou mettre à
la poubelle les messages reçus.
L’avantage de gérer ses courriels de cette manière est
d’être en lien direct avec le serveur de messagerie. La
3. http://wiki.april.org/w/Note_sur_le_cloud
15
liste des courriels qui vous est présentée est l’exact
reflet de ceux qui se trouvent sur le serveur. Vous en
effacez un, il disparaît du serveur. L’inconvénient est
que vous ne pouvez pas accéder à votre boîte si vous
n’avez pas de connexion à Internet...
– Utilisation de votre courrielleur favori, Thunderbird :
le paramétrage du logiciel est important et vous
permet de configurer un type de fonctionnement
ou un autre. Ainsi, vous pouvez choisir de le gérer
de la même manière que si vous étiez sur la page
de votre webmail (avec la même nécessité d’une
connexion Internet). Sinon, vous pouvez opter pour
une configuration qui permet une gestion asynchrone
des courriels. L’avantage sera de pouvoir par exemple
préparer une réponse à un message que vous aurez
préalablement téléchargé dans le courrielleur pour
pouvoir l’envoyer lors d’une prochaine connexion.
L’inconvénient est, qu’à un instant précis, la liste des
courriels affichée dans votre courrielleur et différente
de celle affichée sur le webmail.
Il n’y a pas de bonne ni de mauvaise méthode pour
gérer sa correspondance électronique et les préférences
vont souvent d’abord aux habitudes acquises. Le choix
doit cependant être fait en fonction des besoins. Posez-
vous les questions suivantes : les messages ont-ils un
caractère confidentiel ? La boîte mail peut-elle être gérée
à plusieurs (avec une adresse générique, par exemple) ? La
personne qui gère la boîte est-elle mobile et susceptible
d’être longtemps sans connexion Internet ?, etc.
Pour une gestion locale des courriels
Client courriel
Apprentissage :
Installation :
Thunderbird
Thunderbird est un client de messagerie développé par
la Fondation Mozilla.
Puissant et pratique, désormais reconnu pour sa
robustesse et sa stabilité, c’est l’outil incontournable
pour gérer les courriers électroniques de l’association
avec, en cas de besoin, la capacité de gérer plusieurs
comptes de messagerie : vous pouvez par exemple
choisir de collecter sur une unique session les messages
adressés à l’adresse contact@association-UneTelle.org
et president@association-UneTelle.org.
Ce logiciel peut être utilisé dans une configuration
très simple mais aussi, grâce à sa conception modulaire,
répondre aux besoins sophistiqués des utilisateurs les
plus exigeants. Thunderbird possède un grand nombre
16
d’extensions qui permettent de le personnaliser en quelques
clics, comme par exemple y ajouter la gestion d’un agenda
et un calendrier des tâches à réaliser. Mozilla Thunderbird
vous permet aussi de créer très simplement des modèles
de messages qui vous feront gagner du temps lorsque vous
devrez envoyer le même message de façon répétée.
Par ailleurs, Mozilla Thunderbird possède des fonction-
nalités pour protéger votre vie privée, vous prémunir des
courriels indésirables (spam) et éviter certaines tentatives
d’arnaque en ligne, telles les attaques par hameçonnage
(phishing).
Gérer ses courriels avec Thunderbird
Depuis 1998, la Fondation Mozilla a
a pour objectifs de soutenir l’innovation
sur Internet et de rendre ce dernier accessible au plus grand nombre. Internet
est un développement social et technologique important qui, en un temps très
court, s’est imposé dans notre quotidien. Au début des années 2000, le Web était
complètement envahi par des technologies divisées ; vous n’aviez aucune garantie de
pouvoir naviguer sur les mêmes sites web que votre voisin. Grâce aux outils Mozilla,
comme Firefox ou KompoZer, cette situation s’est grandement améliorée et le web
est désormais plus interopérable.
Pour atteindre ses objectifs, la Fondation Mozilla conçoit des logiciels libres,
innovants et de grande qualité, qui respectent les utilisateurs et qui sont à la
disposition de tous.
a. http://www.mozilla.com
La fondation Mozilla
17
4.2.3 Parcourir Internet
Firefox
Navigateur Web
Apprentissage :
Installation :
Firefox
Firefox est un navigateur web développé par la
Fondation Mozilla. Tout comme Thunderbird, il a mûri
et acquis une stabilité exemplaire.
Firefox possède des dizaines de fonctionnalités, dont un
correcteur d’orthographe intégré qui vous permet de saisir
du texte directement dans les pages web (comme les billets
de blogs ou les clients de messagerie en ligne).
La quantité impressionnante d’extensions (plus de
6 000 !) et leur simplicité d’installation vous permettront
de choisir les modules adaptés au quotidien de votre
association.
Si la sécurité de votre association sur le Web est
une priorité, Firefox contient de nombreuses mesures de
protection de la vie privée, ainsi qu’une protection contre
les techniques liées à l’hameçonnage et contre les sites web
malveillants.
Ces seuls éléments devraient vous convaincre, dès
aujourd’hui, d’utiliser Firefox plutôt que le navigateur
installé par défaut sur l’ordinateur. Vous pourrez ainsi
anticiper le jour où la décision sera prise, au sein de
l’association, de changer de système d’exploitation (voir le
paragraphe dédié) : vous serez déjà familiarisés avec Firefox
qui a le gros avantage d’être multi-plateforme.
Le navigateur web Firefox
18
La messagerie instantanée avec Pidgin
4.2.4 Messagerie instantanée
Messagerie instantanée
Apprentissage :
Installation :
Pidgin
Le logiciel Pidgin permet de converser de manière
instantanée, par écrit, sur Internet. C’est ce que l’on
appelle un « logiciel client de messagerie instantanée ».
Il est de surcroît multi-protocole et multi-plateforme.
Depuis ses débuts, Internet permet aux gens de
converser entre eux. Il s’agit de conversations pair à
pair, ou entre plusieurs personnes dans des salons virtuels
dédiés.
Pour cela, il existe un grand nombre de réseaux
différents sur Internet. Malheureusement, ils ne sont pas
tous compatibles entre eux : si des utilisateurs sont sur le
réseau MSN et veulent échanger avec d’autres qui sont sur
le réseau Google Talk, il faudra que certains changent de
réseau et adoptent celui des autres utilisateurs.
Heureusement, Pidgin est « polyglotte », c’est-à-
dire qu’il vous permet de vous connecter sur tous les
réseaux existants et donc de converser avec n’importe
quel utilisateur, quel que soit son réseau de prédilection
et, contrairement à ses congénères, il ne contient aucune
publicité. Avec l’arrivée des réseaux sociaux, les outils de
chat intégrés remplacent des réseaux comme MSN, qui
étaient encore très utilisés il y a quelques années. Par
ailleurs, vous pouvez aussi choisir de gérer votre suivi
et vos envois de messages courts (micro-blogging) par
l’intermédiaire de ce logiciel.
19
Pidgin propose d’autres fonctionnalités, comme les
transferts de fichiers, et développe sans cesse de
nouvelles applications, notamment la gestion vidéo pour
réaliser de la visioconférence qui devrait apparaître très
prochainement. Elle est déjà opérationnelle pour deux
utilisateurs connectés via le réseau propre à Pidgin.
Découvrez le poster « Diffusez
vos documents sous licences
libres » sur le site web de l’April
(http://www.april.org/
sensibilisation).
Pour aller plus loin
La messagerie instantanée est souvent perçue comme
parasite dans un contexte professionnel. Mal paramétrée
et mal maîtrisée par l’utilisateur, elle peut devenir une
source constante de dérangement. C’est le cas lorsque
de nombreuses personnes sont connectées à un même
salon de discussion avec une multiplication d’échanges sans
grande valeur ajoutée. Cependant, cet outil de discussion
peut se révéler un complément précieux à une conférence
téléphonique : les traces écrites de chaque participant
permettent de gagner du temps dans la rédaction du
compte-rendu de réunion.
Si le paramétrage de Pidgin reste hors de portée de
l’association et que vous souhaitez néanmoins organiser
un salon de discussion, il vous reste la possibilité
d’utiliser un service proposé en ligne et communiquer aux
invités l’adresse Internet du salon qu’ils rejoindront par
l’intermédiaire de leur navigateur préféré. Par exemple,
on peut utiliser IRC, qui est un protocole de messagerie
instantanée sur Internet. Il existe différents réseaux IRC 4
.
Le réseau Freenode propose un accès avec un navigateur
web 5
. De même, vous pouvez choisir d’accompagner vos
réunions d’un « bloc-notes en ligne ». Pour plus de détails,
voir la partie consacrée au travail collaboratif.
4.2.5 Créer un site web
Les Systèmes de gestion de contenus (SGC)
L’avènement du web collaboratif rend l’approche du
site web associatif différente d’il y a quelques années.
Alors que les premiers sites étaient conçus comme une
vitrine institutionnelle où le contenu était contrôlé et
relu comme l’étaient les publications papier, la manière
d’approcher désormais la mise en place d’un site web offre
de nouvelles perspectives, surtout en termes d’interaction
et de collaboration. De plus, la tendance actuelle n’est plus
à assurer une présence sur une seule adresse mais plutôt
sur de multiples sites et outils, comme les réseaux sociaux.
4. http://fr.wikipedia.org/wiki/Internet_Relay_Chat
5. http://webchat.freenode.net/
20
Quoi qu’il en soit, il est toujours essentiel de maintenir
un site à l’adresse de son nom de domaine, ensuite les
pratiques évoluent et des outils viennent compléter le site
initial (ajout d’un wiki, de calendriers partagés, d’archives,
etc.). Si une volonté existe de faire peau neuve et de
changer d’outil, de nombreux logiciels libres pour gérer
les contenus sur Internet sont maintenant disponibles.
L’installation demande des compétences et nécessite de
comprendre les bases de fonctionnement d’un serveur, mais
les procédures se sont nettement simplifiées, ne serait-ce
que grâce aux nombreux tutoriels d’installation rédigés par
les communautés. Idem pour les usages au quotidien : les
interfaces de gestion par l’intermédiaire d’un navigateur
web sont désormais plus explicites et permettent une
prise en main plus simple qu’auparavant. Les rédacteurs
contribuant aux contenus du site n’ont plus besoin de
savoir écrire en langage HTML (le langage utilisé sur le
web) et les fenêtres de rédaction de contenus s’apparentent
souvent à des interfaces simplifiées de traitement de texte.
Il serait difficile de citer l’ensemble des logiciels libres
permettant de gérer les contenus destinés au Web (Système
de gestion de contenu, SGC – CMS en anglais pour Content
Management System) tellement ce type de programme
s’est développé ces dernières années. Ainsi, sur la page
dédiée de Wikipédia, on dénombre près de 220 CMS,
qu’ils soient libres ou non ! Cependant, vous trouverez
ici une liste restreinte, dont le choix s’est opéré par des
usages effectifs et massifs en milieu associatif. Par ailleurs,
ces CMS bénéficient généralement d’une communauté de
développeurs très active et on trouve assez facilement des
modules complémentaires pour un besoin spécifique. À
vous de bien appréhender en amont les besoins de votre
association.
Quelques Systèmes de gestion de contenus libres
Les moteurs de blogs Moteur de blog
Apprentissage :
Installation :
Dotclear
Moteur de blog
Apprentissage :
Installation :
Wordpress
Dotclear 6
et Wordpress 7
sont classés dans la catégorie
des moteurs de blogs. Même si, initialement, ces SGC sont
prévus pour permettre l’affichage régulier d’informations,
leur évolution respective permet désormais de produire des
sites web de qualité avec de nombreuses fonctionnalités. Si
6. http://fr.dotclear.org/
7. http://themes-wordpress.eu/
21
Publiez du contenu sur l’Internet avec Spip
vos besoins pour l’association sont simples, c’est sans doute
vers eux qu’il faut se tourner.
SpipGestion de contenu Web
Apprentissage :
Installation :
Spip
Spip 8
est un SGC conçu de manière à ce que des
personnes n’ayant aucune connaissance en programmation
puissent réaliser leur propre site Web avec des fonctions
collaboratives avancées. L’ajout simplifié de modules
complémentaires et notamment des thèmes (habillage des
pages) pré-existants évitent à l’administrateur de devoir
écrire des lignes de code. Ses multiples plugins 9
peuvent
générer un site très simple, ou au contraire très complet,
avec thèmes, agenda, accès restreint, newsletter ou même
gestion d’association.
Une fois le SGC installé, les différents intervenants ont
des statuts différents pour permettre une gestion contrôlée
des contenus : administrateur (mise en ligne des articles),
rédacteur (rédaction des articles), visiteur (connexion sans
accès à l’espace privé).Greffon pour Spip
Apprentissage :
Installation :
Associaspip
Le plugin Associaspip 10
dédié à la gestion d’associa-
tion, bien qu’encore en développement (mais en phase de
finalisation), est déjà fonctionnel. Il permet de gérer une
liste d’adhérents avec date d’adhésion, cotisation, statut
dans l’association, catégorie d’adhésion. Des envois mails
sont également possibles, en sélectionnant soit les adhé-
rents à jour, soit les adhérents échus, soit les adhérents
8. http://www.spip.net/rubrique91.html
9. http://plugins.spip.net/
10. http://www.spip-contrib.net/Associaspip
22
déjà « relancés ». Il peut aussi générer des planches d’éti-
quettes pour les envois de courriers « papier ».
Associaspip permet d’établir un plan comptable avec
une aide spécifique pour les associations (lignes comptables
suggérées pour les recettes et dépenses). Le compte de
résultat et le bilan sont ainsi générés automatiquement.
Enfin, ce plugin peut se « combiner » avec d’autres
comme le plugin Coordonnées 11
qui permet d’ajouter
des coordonnées supplémentaires aux adhérents (plusieurs
numéros de téléphone ou emails, adresse, etc.) ou le plugin
Champs Extras 12
qui permet la personnalisation complète
de l’interface gérant les adhérents.
À noter qu’il n’est pas possible pour l’instant de
sélectionner automatiquement des ensembles d’adhérents
en fonction de certains critères (par exemple ceux dont
l’adhésion prend fin dans un nombre précis de jours) :
il faut pour l’instant le faire manuellement. Par ailleurs,
les mails envoyés aux adhérents sont en texte brut et ne
permettent pas l’ajout de pièce jointe. Nous espérons que
les développeurs en charge de ce module intégreront ces
fonctions dans la prochaine version.
Joomla ! Gestion de contenu Web
Apprentissage :
Installation :
Joomla!
Joomla ! 13
est un SGC très utilisé (plus de 30 millions
de téléchargements sur la plate-forme internationale si on
s’en réfère au portail francophone de Joomla ! 14
) et les
associations l’utilisent souvent comme support pour leur
site Web. Il existe des modules utiles et pertinents pour
gérer votre association : on notera par exemple l’existence
d’un module dédié aux Systèmes d’échanges locaux (SEL).
Enfin, il convient de souligner la qualité remarquable de
la documentation 15
accompagnant pas-à-pas l’utilisateur
pour l’installation : avec un minimum de connaissance, il
est possible d’installer une version basique de Joomla ! La
simplicité d’ajout de modules complémentaires permettra
alors d’enrichir votre SGC pour lui permettre de répondre
aux besoins de l’association.
11. http://www.spip-contrib.net/Plugin-Coordonnees
12. http://www.spip-contrib.net/Champs-Extras-2
13. http://www.joomla.fr/
14. http://www.joomla.fr/actualites-de-joomlaorg/30-
millions-damis-de-joomla
15. http://aide.joomla.fr/telechargements/documentation/
installation-de-joomla-1-7/download
23
Drupal
Gestion de contenu Web
Apprentissage :
Installation :
Drupal
Drupal 16
propose une logique de conception quelque
peu différente de Spip et Joomla !. Appréhender la logique
de ce SGC et le configurer à votre convenance demanderont
sans aucun doute des compétences avancées. C’est donc un
SGC réservé à un public averti mais qui vous permettra,
la cas échéant, d’obtenir exactement la configuration
souhaitée.
4.2.6 Et les réseaux dits « sociaux » dans tout ça ?
Un contexte d’utilisation des réseaux sociaux dominants
insatisfaisant
La question des réseaux sociaux doit être soulevée
dans ce guide, car la place qu’ils occupent désormais
est trop importante pour ne pas être évoquée et
les associations sont tentées de les pratiquer pour
améliorer leur communication. Cependant, nous ne vous
encourageons pas à rejoindre les réseaux qui ont pignon
sur rue car ils ne respectent pas, pour la majorité d’entre
eux, les règles élémentaires de respect des libertés et de
la vie privée. Pour une association, parler de vie privée
peut paraître inadapté, il n’en reste pas moins que la
confidentialité et la sécurité des données, liées entre autres
aux adhérents, est essentielle en milieu associatif. Le fait
de ne pas maîtriser l’ensemble de vos données, et en
particulier de confier le carnet d’adresses de la structure
à un tiers dont le système économique n’est pertinent
que par l’utilisation des informations collectées à des fins
publicitaires, doit vous contraindre à prendre une décision
éclairée quant aux réseaux sociaux ou espaces d’échanges
d’informations.
En choisissant une alternative aux grands réseaux
célèbres sur lesquels tout le monde se connecte,
vous n’aurez sans doute pas le même potentiel
de communication mais, moralement, vous aurez la
satisfaction de protéger un peu plus vos données et, par
conséquent, de respecter vos adhérents et vos partenaires !
16. http://drupal.org/
24
Des alternatives existent, les associations se doivent de les encourager
Des outils pour des réseaux sociaux plus respectueux
des utilisateurs
Si votre association souhaite acquérir plus de visibilité
et animer son projet via des réseaux sociaux respectueux
de la vie privée de ses utilisateurs, vous devrez passer
en revue l’existant et choisir au mieux. Nous avons pris
le parti de vous en présenter certains ; ce choix peut
sembler arbitraire, il l’est. À vous de poursuivre cette
recherche pour trouver celui qui sera parfaitement adapté
à vos besoins. Par ailleurs, il convient de préciser que
certaines solutions sont improprement recensées comme
réseaux sociaux alors que leur fonction est essentiellement
d’offrir la possibilité de partager des données et d’ouvrir
un espace d’échanges.
Des exemples parmi un nombre grandissant de projets
Réseau social
Apprentissage :
Movim
Nous ne ferons donc qu’effleurer le sujet en pointant
ici trois outils. Ils sont respectueux des utilisateurs et
peuvent être configurés selon les besoins, garantissant ainsi
la maîtrise des données. Il est nécessaire de préciser que
cette appropriation ne peut se faire sans compétences et
que l’installation et la configuration des outils considérés
sont réservées aux associations expérimentées. Nous vous
invitons à parcourir les pages des sites Web de Movim 17
,
Diaspora 18
ou Jappix 19
pour y trouver le support qui
conviendrait le mieux à votre association. Réseau social
Apprentissage :
Diaspora
Par ailleurs, si vous êtes plutôt à la recherche
d’un espace d’échanges et de mutualisation de données,
Owncloud 20
pourrait répondre à vos attentes.
Hébergement personnel
Apprentissage :
Installation :
Owncloud
Micro-blogging ou la communication particulièrement adaptée à
l’itinérance...
En complément des réseaux sociaux de première
génération, l’association peut souhaiter mettre en place
un compte de micro-blogging, à la fois pour communiquer
avec ses adhérents et bénévoles, mais aussi pour compléter
la panoplie d’outils de communication à l’intention du
public. La solution la plus crédible et respectueuse, par
sa conception et sa licence, est la plate-forme Identi.ca 21
.
17. http://movim.eu/
18. https://joindiaspora.com/
19. http://jappix.org/
20. http://owncloud.org/
21. http://identi.ca/
25
Une fois le compte créé, vous serez en mesure de
Micro-blogging
Apprentissage :
Identi.ca
communiquer des informations, par l’intermédiaire de
message courts, à l’ensemble des personnes qui auront
choisi de suivre l’activité de l’association, et ainsi animer
une communauté.
4.3 Images et publications assistées par
ordinateur
4.3.1 Introduction : chaîne de publication, chaîne
éditoriale et chaîne graphique
Séparer le fond de la forme
Le principe de séparation du « fond » et de la « forme »
consiste à dissocier l’écriture structurée d’informations de
la manière dont elles apparaissent au lecteur. Par exemple,
lors de la rédaction d’un texte, nous n’appliquerons pas
directement le passage en caractère gras pour un mot
mais choisirons plutôt d’associer à ce mot une intention
d’écriture. Ce mot sera considéré comme « important »
aux yeux de l’auteur et il sera toujours possible, à partir
de cette information, de choisir par la suite la meilleure
manière de marquer cette importance au lecteur.
Cette approche a l’avantage de simplifier la ré-
exploitation du fond : on peut plus facilement le publier sur
différents supports, sous différents formats, avec différentes
chartes graphiques. À la conception, l’auteur focalise ses
efforts sur le fond et la structuration plutôt que de passer
du temps sur la manière de présenter les choses.
Pour mieux appréhender les logiques qui sous-tendent
la séparation du « fond » et de la « forme », vous pouvez
parcourir la page Wikipédia dédiée 22
.
Chaîne éditoriale
En milieu associatif, il est courant de devoir publier
des articles sur papier mais également sur son site web. La
chaîne éditoriale est l’ensemble des méthodes, des règles et
des procédés technologiques mis en place pour assurer le
bon déroulement de toutes les étapes qui accompagnent le
texte, de sa création à sa publication.
22. http://fr.wikipedia.org/wiki/What_you_see_is_what_you_
mean
26
Chaîne graphique
La chaîne graphique s’inscrit dans la chaîne éditoriale
et concerne plus directement le maquettiste : mise en page
du document, intégration et mise en forme du texte et des
images, préparation du document pour l’impression, etc.
Dans nos associations, la personne en charge de
la communication (quand il y en a une) est souvent
responsable de l’ensemble de la chaîne éditoriale.
Quelques outils qui permettent d’appliquer une logique de chaîne
éditoriale
La première version du Catalogue Libre et le présent
document 23
ont été produits à l’aide de LATEX 24
, qui est
d’ailleurs plutôt un système de composition de documents.
La manipulation n’est pas intuitive, car il est nécessaire
d’appréhender une syntaxe spécifique (un peu comme un
Wiki mais avec des capacités bien plus nombreuses). Ce
logiciel est une référence lorsqu’il s’agit d’éditer une thèse
contenant de nombreuses formules, en mathématiques ou
physique par exemple.
Si votre association souhaite s’orienter vers la mise
en place d’une chaîne éditoriale qui vous permette de
produire un texte, de générer un format papier et en même
temps un format destiné au Web, nous vous invitons à
regarder les programmes basés sur Scenari (système de
gestion de chaîne éditoriale) : OptimOffice 25
(tous types
de documents web et papier), Opale 26
(spécialisé sur les
contenus pédagogiques ou de formation), DokielGuide 27
(documentation logicielle, guide utilisateur). Chaîne éditoriale
Apprentissage :
Installation :
Scenari
Si vous souhaitez une chaîne éditoriale pour la
production de livres, La Poule ou l’Oeuf 28
répondra
certainement à vos attentes.
4.3.2 Mise en page d’une revue, d’un journal
Scribus est un logiciel de publication assistée par
ordinateur (PAO) pour la réalisation de plaquettes,
23. L’April a publié en décembre 2010 un catalogue de logiciels
libres intitulé « Catalogue Libre. 26 logiciels libres à découvrir »
(http://www.april.org/Catalogue_Libre). Le présent document en
est inspiré.
24. http://www.latex-project.org/
25. http://scenari-platform.org/optimoffice
26. http://scenari-platform.org/opale
27. http://scenari-platform.org/dokielguide
28. http://www.pouleouoeuf.org/
27
Publiez vers plusieurs supports avec Scenari
documents de communication, livres et magazines. Ce
logiciel répond à des besoins professionnels de publication
et permet de produire des documents de qualité. Vous
pourrez ainsi éditer le journal ou la newsletter de votre
association. Grâce aux nombreux tutoriels accessibles sur
le Web, vous maîtriserez très vite les manipulations de base
et vous pourrez alors réaliser des documents proches de la
qualité professionnelle, prêts à être imprimés ou envoyés
chez un imprimeur pour des tirages de qualité, dans un
format respectant la séparation quadrichromique (CMJN).PAO
Apprentissage :
Installation :
Scribus
Si votre activité vous pousse à reproduire régulièrement
le même type de document, comme un bulletin
d’information mensuel, l’utilisation de maquettes vous
permettra de gagner du temps. Et si vos talents de
graphiste ne rivalisent pas avec ceux des professionnels, de
nombreux modèles sont à votre disposition sur Internet.
Pour vous assurer de la pertinence de vos choix, Scribus
est équipé d’un mode de visualisation. Vous pourrez
vérifier, par exemple, que votre document reste accessible
aux personnes souffrant de déficiences ou de troubles
visuels comme le daltonisme.
4.3.3 Diffuser par courriel une infolettre aux adhérents
et aux partenaires
La diffusion régulière d’un bulletin d’informations aux
adhérents et aux partenaires est un besoin commun à la
majeure partie des associations mais, parfois, ces envois en
28
masse sont considérés par les fournisseurs d’accès comme
des courriels indésirables. L’adresse IP de l’ordinateur
qui a envoyé les messages peut alors être bloquée et il
est impossible de renvoyer des courriels avant un certain
temps.
Pour vous aider à faire votre choix quant à une méthode
de diffusion, nous vous proposons de distinguer deux types
de besoins et de situations en fonction du nombre de
destinataires.
l’envoi est destiné à moins d’une centaine de
destinataires
Le plus simple est sans doute de profiter des qualités de
votre courrielleur et de formater votre message au format
MIME multipart/alternative. Ce format permet d’avoir,
dans le même courriel, une version HTML et une version
texte du même message. Vous pourrez ainsi sortir d’une
mise en page basique et insérer des images ou des liens.
Plus simplement encore, vous pouvez attacher au courriel
une version du bulletin au format PDF. Vous aurez ainsi
l’assurance que votre message sera correctement lu par tous
les destinataires.
Si vous prenez le soin de mettre à jour régulièrement
votre carnet d’adresses et que vous découpez votre envoi
en 3 ou 4 lots (pour passer outre les mesures de protection
évoquées ci-dessus), vous devriez fluidifier le processus
d’envois massifs.
l’envoi est destiné à plus d’une centaine de
destinataires
Pour éviter d’être confronté trop souvent à des retours,
optez pour une solution plus robuste : la liste de diffusion.
De nombreux hébergeurs proposent ce service en plus
d’un nom de domaine et d’un espace web, mais parfois avec
des options et des paramétrages différents : chaque abonné
à la liste répondra-t-il directement par défaut à l’ensemble
des destinataires ? Aurez-vous accès à ce paramétrage ? Il
est nécessaire de vous poser ces questions et d’y répondre
avant de mettre en place la liste, pour éviter d’être en
décalage par rapport à vos besoins initiaux.
La solution « ultime » (mais nécessitant des
compétences avancées pour l’installation et du temps pour
l’administration, le paramétrage et l’entretien au quotidien
de la base de données) est d’opter pour l’installation sur
un serveur d’un logiciel libre dédié à cette utilisation :
29
Sympa 29
, Mailman 30
ou phplist 31
. Nous ne développerons
pas ici les capacités de chacun, nous vous renvoyons plutôt
vers leur site respectif. Des témoignages d’usagers précisent
que ces logiciels permettent des envois quotidiens vers plus
de 3 000 destinataires.
L’installation et la maintenance d’un serveur de liste
pouvant facilement être mutualisées entre différentes
associations, il existe des hébergeurs associatifs qui
fournissent ce service à leurs membres : lautre.net 32
,
infini.fr 33
ou Web4all.fr 34
...
4.3.4 Logiciels utiles à la chaîne graphique
La représentation des images sur un ordinateur se fait
de deux façons différentes. La première concerne les images
dites matricielles : l’image se présente comme un tableau
de points (les pixels). Cette méthode de représentation
existe depuis longtemps, c’est notamment celle utilisée
par votre téléviseur. Mais lorsqu’on agrandit l’image, on
voit apparaître les pixels, la qualité de l’image est alors
dégradée.
Une seconde méthode, plus moderne, vise à pallier ce
défaut. Elle consiste à définir l’image sous forme d’une
composition de figures géométriques simples : des courbes,
des rectangles, etc. On parle alors d’image vectorielle.
L’intérêt est d’offrir une grande souplesse pour effectuer
des transformations (agrandissement, rotation, dégradé)
sans aucune perte de qualité. Ce qui en fait un outil idéal
pour les graphistes professionnels qui doivent généralement
produire des images en très grand format.
Vous avez très certainement déjà été confronté à la
manipulation du logo de votre association : si vous ne
possédez pas les sources vectorielles, son intégration à un
document ou son redimensionnement génèrent souvent une
grande déception à l’impression !
Acquérir les compétences pour utiliser un logiciel
travaillant en vectoriel n’est jamais inutile pour une
association : ce sera sans aucun doute un bon
investissement pour la communication de votre structure
29. https://www.sympa.org/
30. http://www.list.org/
31. http://www.phplist.com/
32. http://lautre.net
33. http://infini.fr
34. http://www.web4all.fr
30
et permettra de générer des documents esthétiquement
irréprochables.
Pour les images matricielles
GIMP est un logiciel de traitement d’images : c’est
un outil complet pour le dessin, la retouche photo et les
animations pour le Web. Retouche d’image
Apprentissage :
Installation :
GIMP
Avant d’intégrer une image dans un compte-rendu
d’activités, vous pourrez, par exemple, supprimer des yeux
rouges, améliorer des contrastes, recadrer une prise de vue.
GIMP vous permet aussi de convertir l’image dans un autre
format ou d’alléger une photo pour une utilisation sur un
site web.
Par ailleurs, GIMP est fourni avec 150 filtres. Mais il
existe également de nombreuses extensions à télécharger,
qui l’enrichissent continuellement. GIMP intègre aussi une
option pour l’automatisation de tâches répétitives qui
facilitera toutes les manipulations, des plus simples aux
plus complexes.
Enfin, comme beaucoup de logiciels libres, GIMP
bénéficie d’une grande communauté d’utilisateurs qui
documentent, échangent des techniques et s’entraident en
permanence sur les forums de discussion.
Pour les images vectorielles
Inkscape est le logiciel de dessin vectoriel le plus abouti.
Son principe consiste à utiliser le format standard défini
Retouchez vos images avec GIMP
31
Le dessin vectoriel avec Inkscape
pour les images vectorielles sur le web : SVG. La prise en
main d’Inkscape peut se révéler compliquée, en particulier
si vous avez vos habitudes sous un logiciel travaillant en
bitmap, tel GIMP, et que vous raisonnez avec la logique
« matricielle » associée.Dessin vectoriel
Apprentissage :
Installation :
Inkscape
Inkscape permet de gérer deux grandes catégories
d’objets graphiques : les formes et les chemins. Les formes
regroupent tous les objets définis par des propriétés simples
comme des cercles, rectangles, polygones, etc. Lorsqu’il
s’agit de créer des formes plus complexes, les objets
sont définis par des chemins. Riche en fonctionnalités,
Inkscape permet également de faire des dégradés ou de
la calligraphie. C’est donc l’outil idéal pour réaliser vos
dessins, affiches, cartes postales et cartes de visite. Comme
souvent avec les logiciels libres, un système d’extensions
permet de l’enrichir de nombreuses options.
Pour apprendre à se servir de toutes les potentialités du
logiciel, n’hésitez pas à consulter les très bons didacticiels
qui sont accessibles depuis le menu Aide, ainsi que
l’abondante documentation. Le large éventail de ses
fonctionnalités en fait l’outil de dessin à privilégier pour
la communication de votre association.
32
4.4 Gestion
4.4.1 Comptabilité
La comptabilité est une obligation pour une grande
partie des associations. Permettre un suivi cohérent des
richesses de la structure est nécessaire et, de surcroît,
généralement incontournable si l’on veut pouvoir fournir
ces informations aux administrateurs et favoriser des
décisions éclairées.
Longtemps, les logiciels privateurs étaient les seuls à
pouvoir répondre aux besoins des associations dont les
budgets étaient conséquents.
Désormais, il existe différentes solutions libres qui, sous
réserve d’un temps d’approche plus ou moins important en
fonction des connaissances informatiques et comptables de
l’utilisateur, peuvent répondre aux besoins comptables de
la majeure partie des associations.
Grisbi
Comptabilité de caisse
Apprentissage :
Installation :
Grisbi
Si votre comptabilité est peu importante et que vous
n’avez pas d’obligation vis-à-vis d’une comptabilité en
partie double, Grisbi pourra faire l’affaire pour une
comptabilité dite « de caisse » (celle que vous opérez
généralement pour votre comptabilité personnelle).
L’objectif des développeurs a été de proposer le
programme le plus simple et le plus intuitif possible pour
La comptabilité avec Grisbi
33
La comptabilité avec GnuCash
un usage basique, tout en permettant un paramétrage à
ceux qui souhaiteraient une utilisation plus avancée.
L’interface de Grisbi est très conviviale. La prise en
main est intuitive et le passage entre les différents onglets
vite naturel. Grisbi propose nativement une gestion multi-
comptes, multi-devises. Il est possible d’organiser ses
opérations selon différents tiers, catégories de dépenses,
catégories de recettes, modes de paiement.
GnuCash
Comptabilité
Apprentissage :
Installation :
GnuCash
GnuCash 35
est un logiciel de comptabilité en partie
double. On peut y insérer et paramétrer un plan comptable
associatif. Il est très facile à installer et à utiliser pour une
personne connaissant un peu la comptabilité, le plan de
comptes et les règles de comptabilisation. La fonctionnalité
de rapprochement est présente, ainsi que l’import et
l’export dans divers formats, générant des fichiers de
données qui peuvent être traités par un tableur, comme
Libreoffice Calc par exemple, même si le logiciel intègre
déjà des fonctionnalités permettant de générer des états.
Des documents de fin d’exercice sont aussi disponibles,
quoiqu’un peu rudimentaires.
34
La comptabilité avec PhpCompta
PhpCompta
Si vous avez besoin de permettre l’accès aux comptes de
l’association à plusieurs personnes, une solution hébergée
sur un serveur comme PhpCompta 36
pourra vous convenir.
Appréhender l’interface demandera du temps, même à un
comptable expérimenté, mais le logiciel a déjà fait ses
preuves pour de nombreux exercices au sein d’associations
dont les objets étaient tous différents. Comptabilité
Apprentissage :
Installation :
PhpCompta
Si vous avez la chance d’avoir, au sein de l’association,
des compétences d’administrateur système, vous pourrez
procéder vous-même à l’installation du logiciel. Dans le
cas contraire, vous pourrez opter pour un service hébergé
(à un tarif généralement inférieur aux coûts des logiciels
privateurs) qui pourra vous assurer des sauvegardes
régulières et les mises à jour opérées par la communauté.
4.4.2 Gestion des adhérents
Galette
Gestion des adhérents
Apprentissage :
Installation :
Galette
Galette 37
est un outil de gestion d’adhérents et de
cotisations en ligne à destination des associations. Il a été
développé par le groupe d’utilisateurs de logiciels libres
Aldil 38
de Lyon : c’est donc une association qui a développé
le logiciel pour ses propres besoins et qui a choisi de mettre
le produit de ses efforts à disposition de tous !
35. http://www.gnucash.org/
36. http://www.phpcompta.eu/
37. http://galette.tuxfamily.org/
38. http://www.aldil.org/
35
La gestion des adhérents avec Galette
La mise en place de Galette nécessitera des
compétences dans l’installation d’un logiciel sur un serveur.
Les fonctionnalités restent simples et répondent aux
premiers besoins en terme de gestion des adhérents.
Par exemple, il permet de savoir à tout instant quelles
adhésions arrivent bientôt à échéance. Galette offre aussi
la possibilité de participation et chaque adhérent dispose
d’identifiants personnels lui permettant d’aller consulter
(et modifier) les informations le concernant.
Galette est sans doute un bon choix si vous voulez
expérimenter un logiciel accessible par les adhérents eux-
mêmes.
4.4.3 Progiciel de gestion intégrée (PGI)
Introduction
Longtemps restés hors de portée des associations pour
des raisons de coût, les progiciels de gestion intégrée
(ou ERP de l’autre côté de la Manche, Enterprise
Ressource Planning) tendent à se démocratiser et à devenir
accessibles. Même s’ils sont d’abord conçus pour les
entreprises et qu’ils souffrent souvent d’un vocabulaire
éloigné de notre jargon associatif, ils deviennent de plus
en plus simples à installer, à prendre en main et à
paramétrer. Leur capacité à activer seulement certains
36
modules permet une appropriation en douceur, avec les
fonctions uniquement nécessaires dans un premier temps.
En deçà d’une certaine taille d’association, l’installa-
tion et la configuration d’un tel outil ne seront pas perti-
nentes et un tableur, pour gérer 50 adhérents par exemple,
sera sans aucun doute bien plus adapté.
Deux PGI sont présentés ci-dessous : l’un en détail,
l’autre plus partiellement. Mais vous pourrez déjà
mesurer la capacité de ces logiciels à proposer des
solutions intégrées et rassemblées en une seule entité,
comparativement aux logiciels précédents répondant à un
besoin précis en terme de gestion. Bien sûr, ce sera à
vous de faire le choix d’un logiciel unique pour administrer
votre association ou d’estimer qu’à chaque tâche doit
correspondre un outil. La taille et les besoins de votre
association seront des critères déterminants dans ce choix.
Dolibarr
Progiciel de gestion intégré
Apprentissage :
Installation :
Dolibarr
... un couteau suisse aux outils divers mais qui
nécessite de savoir ce que l’on veut...
Dolibarr 39
est un Progiciel de gestion intégré (PGI)
modulaire qui s’installe sur un serveur web (donc accessible
à distance par l’intermédiaire d’un navigateur) et qui
propose par défaut un nombre restreint de modules activés.
Une fois installé, vous pourrez choisir d’activer d’autres
modules pour répondre aux besoins de l’association, pour
des structures de différentes tailles.
Cependant, s’engager dans le choix d’un tel logiciel
nécessite un changement d’habitudes de travail et il
convient de ne pas négliger cette phase et de la
préparer avec l’ensemble des personnes susceptibles de
l’utiliser. Dolibarr a été conçu pour être adapté aux
petites associations ne disposant pas de connaissances
informatiques avancées : en suivant pas-à-pas les
préconisations des tutoriels écrits à cet effet, vous ne
devriez pas rencontrer de difficultés majeures à son
installation.
Dolibarr est une application web et peut donc être
consultée depuis n’importe quel lieu connecté à Internet et
via n’importe quel dispositif (pc de bureau, smartphone,
tablette). Dans un contexte sans connexion, vous pouvez
également opter pour une installation sur un unique
ordinateur et travailler de manière autonome.
39. http://www.dolibarr.org
37
Voici les quelques modules conçus pour la gestion
d’association :
– Le module Adhérents permet la gestion des adhérents
(annuaire, statut, suivi de cotisation).
– Le module Mailing pour faire vos relances d’adhé-
rents ou vos convocations aux instances.
– Le module Dons dans le cas d’une campagne d’appel
aux dons.
– Le module Banques et Caisses pour avoir une
vision de vos finances (la saisie de vos cotisations
l’alimenteront automatiquement) et réaliser vos
rapprochements bancaires.
– Les modules Tiers et Factures Clients pour saisir les
factures des prestations offertes par votre association.
– Le module Agenda pour partager un agenda entre
membres du bureau ou adhérents avec possibilité
d’export et d’import dans d’autres formats d’agenda.
– Le module Note de frais pour suivre les notes de frais
de vos adhérents ou membres du bureau et permettre
leur remboursement.
Il existe de nombreux autres modules fournis par la
communauté développant le projet, mais vous pourrez
aussi trouver d’autres contributions en dehors de cette
communauté, augmentant encore les possibilités de l’outil.
Le Progiciel de gestion intégré Dolibarr
38
... pour la trésorerie et la comptabilité
Dolibarr répond aux besoins de gestion de la trésorerie
et des finances. Les modules Adhérents, Factures clients et
Tiers étant activés, Dolibarr offre la possibilité de suivre
les facturations des tiers (achats fournisseurs ou ventes de
l’association) et les cotisations des adhérents (qui peuvent
être automatiquement converties en facture) ainsi que leur
paiement.
Grâce au module Banque, les paiements réalisés
(cotisations ou factures) alimentent le suivi de compte
bancaire et les rapprochements peuvent être opérés. Le
module Dons vous permettra de suivre la réception de
campagnes de dons. Le module Point de vente, quant à
lui, permet de transformer un poste informatique en caisse
enregistreuse pour saisir des ventes (petits objets lors d’un
salon ou vente de vêtements organisée par la structure, par
exemple).
... pour la gestion des adhérents
Une fois activé le module Adhérents, vous pourrez
gérer les fiches d’adhérents et les cotisations, définir des
types d’adhérents, suivre les informations de chacun de vos
membres ainsi que l’état de cotisation (à jour de cotisation,
expiré, résilié...). Le module Mailing permet de réaliser des
envois ciblés, par exemple auprès des adhérents non à jour
de leur cotisation.
Pour vous éviter un temps de saisie et recueillir des
demandes d’adhésion en ligne, il est possible d’offrir un
formulaire public d’auto-inscription aux adhérents. En
« convertissant » vos adhérents en utilisateurs du logiciel,
vous leur offrez un accès privé permettant de gérer eux-
mêmes leurs informations dans une logique de travail
collaboratif.
Si le module Paypal est activé, vous pourrez suggérer
la demande d’adhésion par Carte Bleue ou Paypal sans
besoin de connaissances ou d’infrastructures particulières.
Dolibarr peut également réaliser des planches d’étiquettes
ou des cartes de visite.
Si vous utilisez le gestionnaire de listes de diffusion
Mailman 40
, Dolibarr pourra dialoguer avec ledit système
et ainsi ajouter ou supprimer automatiquement un
adhérent.
40. http://www.list.org/
39
... pour gérer un projet en activant un agenda
La conception modulaire de Dolibarr lui permet
d’activer l’agenda sans nécessairement installer les autres
fonctions. Une fois le module agenda ouvert, il vous permet
de centraliser vos tâches et événements.
D’autres PGI potentiellement pertinents pour une association
OpenERP et OpenConcerto
Comme Dolibarr, OpenERP 41
ou OpenConcerto 42
peuvent être adaptés à une utilisation associative. Tout
comme Dolibarr, ces PGI ont d’abord été pensés pour
une entreprise puis des modules ont été développés pour
répondre à certains besoins d’associations. Le vocabulaire
dans les modules par défaut reste donc très orienté
« entreprise » et un temps d’adaptation sera sans
doute nécessaire pour l’appréhender. Cela peut aussi
être l’occasion de se rapprocher de la communauté de
programmeurs constituée autour du développement de ces
logiciels, toujours volontaires et avides de retours, pour les
accompagner sur de la « traduction » associative. À noter
que ces deux solutions proposent la possibilité de gérer et
d’éditer des bulletins de paye.
D’autres PGI libres existent et émergent...
Nous n’avons cité que ces exemples mais il existe
d’autres PGI libres susceptibles de répondre à vos besoins.
De nombreuses pages sur le Web recensent ce type de
projets et, si vous chercher à compléter le panorama,
commencez par parcourir la page du site Framasoft 43
sur
le sujet.
4.5 Travail collaboratif
Le caractère dynamique des sites Web, la simplification
technique et les capacités collaboratives (nous avons
sciemment évité le terme générique marketing et fourre-
tout « Web 2.0 » pour désigner globalement ces évolutions)
offrent aux associations une possibilité jusque-là inégalée
de produire de manière collaborative des documents avec
les membres de l’association, d’interagir avec les adhérents
ou même de coproduire des contenus avec les partenaires
41. http://www.openerp.com/
42. http://www.openconcerto.org/fr/index.html
43. http://www.framasoft.net/rubrique435.html
40
Le web collaboratif avec un Wiki
de l’association. Disponibles par l’intermédiaire d’un
navigateur, les outils sont accessibles par le Web et les
documents peuvent donc être modifiés au moment qui
convient le mieux au contributeur, et ce avec un suivi
automatisé des modifications. La peur de modifications
« sauvages », qui peut être identifiée comme l’un des freins
à utiliser des outils collaboratifs, est à atténuer par la
manière dont peuvent être paramétrés les logiciels : les
droits d’accès ou la nécessité de s’identifier peuvent par
exemple rassurer pour mettre en place une dynamique
de collaboration par l’intermédiaire des outils libres de
collaboration.
4.5.1 Wiki
L’un des outils caractérisant sans doute le mieux le
Web collaboratif est le Wiki : une fois installé, il ouvre de
nombreuses perspectives de collaboration entre membres.
Cependant, ce n’est pas parce que vous serez parvenu à
installer ce type de service que l’ensemble des acteurs de
l’association vont se ruer pour participer.
En effet, même si la pratique du Wiki tend à se
démocratiser, deux barrières peuvent encore entraver
le développement de cette pratique au sein de votre
association. La syntaxe propre au Wiki est un premier
obstacle : même si elle paraît minimaliste et évidente à
certains, il convient de prévoir un accompagnement des
personnes souhaitant s’initier à la rédaction. On notera
au passage qu’avec une telle syntaxe, on rejoint la logique
d’une suite éditoriale, le Wiki vous contraindra d’abord à
vous concentrer sur le fond puisque vous ne pourrez pas
élaborer une mise en forme avancée.
41
Le second obstacle est moins concret et sans doute
moins facile à dépasser : il s’agit de l’inquiétude liée au
devenir des écrits produits. Est-ce que tout le monde
pourra lire ce que j’ai écrit ? Ai-je le droit d’effacer un
contenu produit par quelqu’un d’autre ? Puis-je utiliser
les écrits d’une page Wiki ? Peut-on utiliser mes écrits ?,
etc. Là encore, un accompagnement doit permettre de
présenter les différents moyens de répondre à ces questions :
politique d’identification en fonction des contenus, licence
associée au Wiki mis en place, historique des modifications,
etc.Moteur de Wiki
Apprentissage :
Installation :
MediaWiki
Concernant le choix du moteur libre de Wiki,
présentons le plus célèbre d’entre eux : il s’agit de
MediaWiki 44
qui a fait ses preuves puisque c’est ce
moteur qui fait tourner l’encyclopédie Wikipédia 45
! Il s’est
développé au fil des années et, s’il n’est sans doute pas
le Wiki le plus simple à configurer, sa robustesse n’est
plus à démontrer. Si vous souhaitez un Wiki plus modeste,
regardez entre autres du côté de dokuwiki 46
ou pmWiki 47
.
4.5.2 Production interactive de documents
Plus récemment sont apparus sur le Web les « Pads » :
des pages sur lesquelles les internautes invités peuvent
contribuer en temps réel sur un seul et même document.
La syntaxe est simple pour qui connaît et manipule
régulièrement un traitement de texte puisque l’on y
retrouve les mêmes fonctions de base. Que ce soit pour
finaliser un document ou même prendre des notes, à
plusieurs, en temps réel, sur la réunion téléphonique en
train de se dérouler, l’intérêt est immédiat.
Comme pour la plupart des logiciels libres utilisables
sur le Web, deux options s’offrent à vous pour utiliser ce
type d’outil :
– Vous rendre sur des sites qui hébergent le logiciel
déjà installé et créer, en un clic, un nouveau Pad. On
peut citer par exemple le Framapad 48
, proposé par
Framasoft, ou encore le bloc-note 49
mis à disposition
44. http://www.mediawiki.org/wiki/MediaWiki/fr
45. http://fr.wikipedia.org
46. http://www.splitbrain.org/projects/dokuwiki
47. http://www.pmwiki.org/
48. http://framapad.org/
49. http://bn.parinux.org/
42
par Parinux 50
sur son site. Il vous reste alors à
communiquer aux participants l’adresse Internet de
la page pour qu’ils vous rejoignent. Un petit bémol
cependant, ces sites sont victimes de leur succès et
vous serez peut-être confrontés à des déconnexions
si de nombreux utilisateurs sont connectés en même
temps que vous sur d’autres Pads.
– Si vous possédez les compétences en interne,
vous choisirez plutôt d’installer un des logiciels
Etherpad 51
ou Etherpad-lite 52
sur vos propres
serveurs ou ceux que vous louez chez votre hébergeur.
Avant de terminer ce paragraphe sur les logiciels
permettant de produire des documents de manière
collaborative, nous vous invitons à regarder Gobby 53
, un
autre logiciel prometteur pour la production collaborative
de documents. Gobby ne dépend pas d’un serveur Web,
et est utilisable directement sur le réseau local de votre
association.
4.5.3 Gestion de projet
Gestion de projet
Apprentissage :
Installation :
Collabtive
Collabtive 54
est une application web de gestion de
projets collaboratifs. Elle vous permet de planifier des
événements, gérer des tâches, partager des documents,
envoyer des mails et définir des groupes. L’ergonomie très
épurée de l’application est sans conteste son principal
atout, mais vous apprécierez également la solidité de ses
fonctionnalités de base qui la rendent tout à fait adaptée
aux besoins des associations et des réseaux d’acteurs.
La prise en main est intuitive : vous trouverez
rapidement vos repères quel que soit votre niveau en
informatique. L’interface graphique apparaît sobre et
épurée, ainsi le regard se pose directement sur votre
contenu. L’absence de bannières publicitaires et d’options
superflues facilite la navigation. L’arborescence est peu
profonde : toutes les fonctionnalités sont accessibles en
moins de trois clics. Les pictogrammes guident l’utilisateur
sur chacune des rubriques. Vous retrouverez, sur la
page d’accueil d’un projet, une synthèse comprenant le
calendrier d’avancement du projet, le formulaire de saisie
50. Le groupe d’utilisateurs de logiciels libres de Paris et Île-de-
France
51. http://etherpad.org/
52. https://github.com/Pita/etherpad-lite
53. http://gobby.0x539.de/trac/
54. http://collabtive.o-dyn.de/?lang=fr
43
d’activité et la liste des dernières actions concernant le
projet.
L’onglet jalon, à droite, vous invite à définir les
différentes étapes de votre projet. Un titre, une description
et une date limite. Les jalons ont deux utilités dans
l’application : ils permettent d’une part de mesurer l’état
d’avancement du projet (le pourcentage disponible est
calculé en fonction du nombre de jalons passés) et, d’autre
part, ils servent de points de repère pour organiser les
tâches. Ces dernières sont organisées par listes, c’est-à-dire
qu’un paquet de tâches est rattaché à un jalon. Chacune est
composée d’un titre, d’une description et d’une date limite.
La tâche appartient à une liste et peut évidemment être
affectée à un utilisateur. On appréciera l’éditeur visuel qui
permet très simplement de mettre en forme les descriptions
de tâches.
Vous avez délimité les contours de votre projet, il
est maintenant temps d’en avertir les bénévoles et vos
éventuels partenaires en leur envoyant un message qui
peut être rattaché à un jalon et envoyé à un ou plusieurs
utilisateurs. Vous avez par ailleurs la possibilité de rendre
visible le document uniquement à certaines catégories
d’utilisateurs.
Par ailleurs, les tâches et les documents peuvent être
« étiquetés » : vous leur attribuez des mots-clefs qui
permettent, par la suite, de les retrouver rapidement en
tapant ce même mot dans la barre de recherche. Pour
finir, un système de messagerie instantanée vous permet
de dialoguer en direct avec les personnes connectées.
4.5.4 Gestion électronique de documents (GED)
La taille de l’association ainsi qu’un éventuel mode
de travail à distance sont des critères déterminants pour
définir la meilleure manière de gérer vos fichiers. Si vous
êtes peu nombreux, dans les mêmes locaux et que vos
missions ne recouvrent pas les mêmes champs, une gestion
autonome par chacun des fichiers qu’il produit sur le
disque dur local de l’ordinateur utilisé peut sans doute
convenir. La seule et unique précaution est d’effectuer une
sauvegarde régulière de chaque ordinateur.
Si vous êtes nombreux en un même lieu au sein
de l’association, le partage de fichiers sera sans doute
nécessaire et la définition d’une hiérarchisation commune
pour organiser le classement des différents types de
44
Organisez des rendez-vous avec Framadate
documents par les différents utilisateurs est un préalable
indispensable pour éviter des classements inadéquats
ultérieurement ; même s’il existe désormais de nombreux
outils pour rechercher et indexer des fichiers.
Si vous êtes nombreux à travailler à distance sur des
sujets connexes, la mise en place d’un véritable outil de
gestion électronique de documents doit être sérieusement
envisagée.
En outre, la gestion et l’archivage des documents
dans nos associations sont essentiels dès lors qu’il s’agit
d’en retracer l’histoire ou de partager des procédures
entre plusieurs utilisateurs. Si l’archivage de documents
papier semble plus ou moins bien assumé, bénéficiant
d’éventuels supports pour le cadrer (stockage aux
archives départementales pour les associations les plus
importantes), ce n’est pas forcément le cas pour le
classement et l’archivage des documents numériques. Gestion de documents
Apprentissage :
Installation :
Hyla
Comme d’autres, le logiciel Hyla 55
fonctionne par
l’intermédiaire d’un serveur et sera donc accessible, une fois
installé, par le biais d’un navigateur web. Il vous permettra
de cadrer et d’organiser, au sein de l’association, la gestion
de vos documents, quels qu’ils soient.
4.5.5 Réaliser un sondage, faire une enquête
De nombreux outils libres tels Papillon 56
, Pollen 57
,
Framadate 58
ou Poll-O 59
existent désormais pour
55. http://www.hyla-project.org/
56. http://papillon.peacefrogs.net
57. http://pollen.chorem.org/pollen/
58. http://www.framadate.org/
59. http://www.poll-o.fr
45
permettre à des adhérents d’exprimer un choix. À partir
d’un certain nombre d’intervenants, consulter chacun
individuellement prend du temps et rend difficile une
convergence. Avec ces outils, chacun peut déposer, au
moment où il le souhaite, son choix ou ses disponibilités
et la synthèse apparaît en temps réel.
Pour Papillon, la mise en place d’un sondage, pour
proposer des dates à une dizaine de personnes, est très
rapide (moins de 15 minutes la première fois et 5 minutes
lorsque l’on connaît l’interface).
Lorsqu’il s’agit de mener une enquête approfondie
avec un questionnaire modulable, vous pouvez choisir
d’utiliser Limesurvey 60
. L’interface est plus compliquée
à appréhender mais tous les types de questions peuvent
être imaginés (cases à cocher, tri de termes par préférence,
champ ouvert, questions conditionnelles, etc.). L’interface
de gestion, accessible via un navigateur web, permet
aussi d’accéder aux premières analyses quantitatives.
Pour les personnes sondées, il est possible d’interrompre
le questionnaire et de le reprendre plus tard. C’est
sans aucun doute un logiciel intéressant pour les
associations fonctionnant en réseau, ou pour les fédérations
d’associations, car elles pourront interpeller leurs membres,
par exemple pour évaluer une pratique interne.
Plusieurs solutions s’offriront à vous quand viendra
l’heure de choisir la meilleure manière de mettre en ligne
le questionnaire :
– Votre besoin est ponctuel, le sondage n’est pas un
« enjeu stratégique » pour votre association. Vous
pouvez opter pour un service en ligne directement
sur le site du projet.
– Votre objectif est de gérer de nombreux sondages,
vous souhaitez garder la maîtrise de vos données :
vous pouvez alors choisir d’installer sur votre propre
serveur la dernière version du logiciel.
4.5.6 Partager un calendrier
Le besoin est régulièrement exprimé par les associations
de partager un calendrier, que ce soit pour permettre la
planification du partage de salles et des outils, ou pour
visualiser les emplois du temps de plusieurs personnes de
l’association.
60. http://www.limesurvey.org
46
Avant d’opter pour un logiciel à part entière, n’hésitez
pas à regarder si les outils déjà en place dans l’association
n’offrent pas cette possibilité par défaut, ou moyennant
l’installation d’un petit programme complémentaire : vous
l’avez vu à la lecture du paragraphe destiné aux CMS, ces
types de modules sont généralement prévus.
Si toutefois vous souhaitez un outil dédié, ou si
vous rencontrez des soucis de compatibilité de format de
données entre vos appareils mobiles et votre gestionnaire
d’agenda, vous pouvez essayer Phenix Agenda 61
. Le
modèle économique choisi par l’équipe de développement
réserve la dernière version aux donateurs, mais vous
pourrez sans problème télécharger et installer l’avant-
dernière version.
Vous pourrez essayer aussi Owncloud 62
tout en sachant
qu’il permet un partage de ressources qui va bien au-delà
du simple calendrier.
4.6 Des logiciels libres pertinents aussi pour des
activités pédagogiques
4.6.1 Pour quels contextes associatifs ?
Pour les associations en contact avec les enfants et
les jeunes, il existe de nombreuses solutions libres pour
accompagner des démarches ludo-éducatives. Que ce soit
dans le cadre d’un Contrat local d’accompagnement à
la scolarité (CLAS) pour un temps après l’école, pour
un centre de loisirs accueillant des enfants, ou pour des
animations scientifiques et techniques, les logiciels libres
offrent un large éventail de thématiques à destination du
jeune public.
4.6.2 Quelques exemples de logiciels libres ludo-éducatifs
pertinents
Apprentissages ludo-éducatifs
Apprentissage :
Installation :
GCompris
Pour des enfants jusqu’à 10 ans, GCompris 63
propose
des activités souvent ludiques, mais toujours pédagogiques,
dans des domaines aussi variés que la découverte de
l’ordinateur, les mathématiques (tables, dénombrement...),
les sciences (électricité, le cycle de l’eau...), la géographie
61. http://www.phenix.gapi.fr/
62. http://owncloud.org/
63. http://gcompris.net/-fr-
47
GCompris : le logiciel éducatif pour enfants de 2 à 10 ans
(placer les pays sur une carte), la lecture, les jeux (casse-
têtes, memory...) et même du dessin vectoriel. On y
trouve une centaine d’activités. Citons aussi TuxMath 64
et l’ensemble des logiciels du Terrier d’AbulÉdu 65
.Apprentissages ludo-éducatifs
Apprentissage :
Installation :
TuxMath
Pour les plus grands, les ressources de l’association
Sésamath 66
permettent de travailler l’ensemble du
programme de collège en mathématiques.
La robotique constitue un fantastique terrain facile
d’accès pour des animations scientifiques et techniques. On
peut la pratiquer à l’aide de matériel libre comme les cartes
Arduino 67
, que l’on peut piloter avec des logiciels comme
Physical etoys 68
ou Squeakbot. Plus d’information à ce
sujet est disponible sur le site de Planète Sciences 69
.
Etoys 70
est une véritable plate-forme ludo-éducative
où les enfants créent leurs propres modèles, histoires et
même jeux. De façon ludique, les élèves se confrontent à des
notions de mathématiques, de logique, de sciences, d’arts...
Selon le même modèle ludo-éducatif qu’Etoys, Scratch 71
permet aux enfants (entre 8 et 16 ans) de créer et partager
des projets 72
. Cela peut être un jeu vidéo, un clip, une
64. http://tux4kids.alioth.debian.org/tuxmath/download.php
65. http://www.abuledu.org/leterrier/accueil
66. http://mathenpoche.sesamath.net/
67. http://www.arduino.cc/fr/
68. http://tecnodacta.com.ar/gira/projects/physical-etoys/
69. http://www.planete-sciences.org/robot/boiteabots/
70. http://www.squeakland.org/index.jsp
71. http://scratch.mit.edu/
72. http://scratch.mit.edu/channel/featured
48
Imaginez, programmez, partagez avec Scratch
Les étoiles et constellations avec Stellarium
histoire ou un dessin animé interactif... Avec Scratch, ils
développent des compétences importantes dans le domaine
de la résolution de problèmes, tout en apprenant à déve-
lopper une pensée créative, un raisonnement systématique
et à travailler en équipe.
Pointons un dernier logiciel : Stellarium 73
, un
magnifique planétarium libre qui aidera à préparer une
soirée astronomie lors d’un séjour de vacances.
De nombreux autres logiciels libres de qualité
permettent aux associations d’appuyer leurs actions ludo-
éducatives.
73. http://www.stellarium.org/fr/
49
5.
Et si vous osiez
le changement de
système
d’exploitation au
sein de votre
association ?
5.1 Pourquoi prendre la décision de migrer vers
un système d’exploitation libre ?
Au fil de la lecture de ce guide, vous avez déjà pu
rencontrer plusieurs arguments susceptibles de convaincre
les membres de l’association de faire ce choix de migration.
Ce paragraphe a pour objectif de compléter et consolider
l’argumentation mais ne sera sans doute pas exhaustif ;
nous vous invitons évidemment à parcourir le Web pour
y trouver des éléments spécifiques à votre branche, comme
par exemple un argumentaire adapté aux Logiciels Libres
pour l’économie sociale et solidaire ou aux usages des
Logiciels Libres qui sont, par leur qualité de légèreté, moins
nocifs pour l’environnement.
5.1.1 Sur un plan éthique et philosophique
La question de la migration est d’abord une question
citoyenne : quelle que soit votre sensibilité politique ou
50
celle de votre association, l’un de vos devoirs de citoyen
est sans aucun doute de contribuer, à votre échelle, à une
société toujours meilleure en vous opposant aux situations
monopolistiques. Ces situations de monopole sont toujours
néfastes et migrer vers un autre système d’exploitation
ne peut que contribuer à diminuer une telle position
dominante, qui se traduit au quotidien par le fait de voir
bafouée la réglementation sur la vente forcée. Au sein des
associations d’éducation populaire, cet argument portera
et pèsera dans la décision de migration. Au-delà de la
question du monopole, les valeurs intrinsèques liées aux
4 libertés des logiciels libres sont aussi très importantes
pour faire évoluer les mentalités : ces libertés portent
en elles les notions de partage des connaissances (avec
une volonté d’émanciper et de contribuer à la réduction
de la fracture de la connaissance), de coopération, de
mutualisation, de développement de biens communs au
détriment d’enrichissements personnels, de réappropriation
des technologies et permettent de répondre légalement,
simplement et naturellement à la contrefaçon.
Passez à un système libre
51
5.1.2 Sur le plan technique
Si l’argumentation philosophique n’est pas suffisante,
vous pouvez placer l’intérêt d’une migration sur le plan
technique.
L’argument technique le plus solide porte sur la fiabilité
et la sécurité : avec des logiciels libres, vous avez la
possibilité à tout instant de contrôler ou de faire contrôler
(si vous n’en avez pas les compétences) le programme pour
vérifier qu’il ne contient pas des bugs, voire même des
programmes espions. Pourtant la première réaction lorsque
l’on ne connaît pas les logiciels libres est souvent de penser
que, le code source étant ouvert, n’importe qui peut le
mutiler.
La réalité est toute autre. En effet, peu de personnes
ont envie d’altérer un bien commun et il y a une grande
réactivité de la communauté si jamais cela se produit.
Lorsqu’un utilisateur détecte ce qui semble être un bug,
il en informe la communauté de développeurs qui corrige
souvent plus rapidement que pour un logiciel privateur
équivalent : l’amélioration et la fiabilisation du logiciel
est rapide et liée directement au nombre d’utilisateurs
susceptibles de « remonter des bugs ».
Par ailleurs, les formats ouverts utilisés par les logiciels
libres permettent de garantir la pérennité des données :
les archives de votre association pourront être relues dans
50 ans, même si le logiciel libre qui a permis de les
produire devait ne plus exister car la recette originale
existera et permettra le cas échéant de « redévelopper »
l’outil nécessaire à l’interprétation de ces données. Avec un
logiciel privateur, vous avez sans doute déjà été confronté
aux difficultés d’ouvrir un fichier écrit avec une version
précédente de ce logiciel : seul l’éditeur peut décider de
mettre à disposition (gratuitement ou via une mise à
jour payante) un programme permettant d’éventuellement
résoudre ce problème.
Dans le même ordre d’idée, l’indépendance vis-à-
vis d’un éditeur est importante pour nos structures
associatives : vous connaissez sans doute des cas de figure
dans lesquels la structure s’est retrouvée « prisonnière » de
l’éditeur car le format des données n’était pas transférable
vers un autre logiciel. Il fallait payer une mise à jour ou
un service pour pouvoir continuer à utiliser vos propres
données dans de bonnes conditions. Le fait que le code ne
52
soit pas « verrouillé » pour un logiciel libre permet ainsi
de changer plus facilement de prestataire.
Découvrez le poster « Les
logiciels imposés et inutiles, ça
se paye ! » sur le site web de
l’April (http://www.april.
org/sensibilisation).
Pour aller plus loin
5.1.3 Sur le plan financier
Enfin, si l’argumentation philosophique et technique
restent sans effet, vous pourrez avancer la question
financière.
Souvent considéré comme gratuit, le logiciel libre ne
l’est pas tout à fait, même si le coût est très souvent moins
élevé que pour un logiciel privateur.
Il faut savoir que lorsque vous achetez un ordinateur
neuf avec Microsoft Windows installé par défaut, vous
payez ce logiciel sans que vous ayez le choix et sans
la moindre indication du coût de ce logiciel : c’est une
infraction vis-à-vis de la réglementation concernant la
vente liée et la vente forcée. Alors que vous pensez le
système d’exploitation gratuit, vous l’avez en fait payé.
Sur ce sujet, nous vous invitons vivement à consulter le site
Racketiciels.info 1
qui présente en détail la réglementation
et les actions que vous pouvez engager, ainsi que la
synthèse « la vente liée ordinateur/logiciels » 2
publiée par
l’April.
Avec le logiciel libre, on sort des logiques de rentes :
lorsqu’une association a besoin d’un logiciel et qu’elle
sollicite une entreprise informatique pour le développer,
le coût du développement est établi et payé. Une fois le
logiciel réalisé, la licence libre associée au logiciel et la
disponibilité des sources rendent inopportun le coût d’une
licence par poste : l’usage de logiciels libres développés
est donc généralement moins coûteux à terme pour une
association.
5.2 Comment engager un processus de migration
au sein de l’association ?
Les conseils que vous trouverez ci-dessous ne sont pas
exhaustifs et ne représentent pas non plus une recette
infaillible. Nous vous invitons à parcourir les témoignages
d’expériences de migrations menées au sein d’associations :
1. http://non.aux.racketiciels.info/
2. http://www.april.org/synthese-la-vente-liee-
ordinateur-logiciels
53
vous vous ferez ainsi une meilleure idée des difficultés
auxquelles vous risquez d’être confrontés.
Qu’il s’agisse de préparer les membres de l’association
ou les besoins informatiques, cette étape est absolument
déterminante pour parvenir à une migration. Décider du
jour au lendemain de migrer est la meilleure façon de faire
avorter rapidement le projet et d’ancrer pour longtemps
un rejet à toute tentative de changement.
Il est donc indispensable de porter cette décision et
de la faire acter au niveau des instances officielles de
l’association, telles que le conseil d’administration ou
l’assemblée générale qui peut, par exemple, inscrire cette
orientation dans son plan de développement à long terme :
rendue officielle, la démarche n’en sera que mieux acceptée.
Ensuite, voici quelques clés qu’il convient de décliner
en fonction du contexte dans lequel vous vous trouvez :
– montrer l’intérêt stratégique pour l’association en
utilisant les arguments précédemment présentés ;
– motiver et montrer l’intérêt que le changement ap-
portera, par exemple l’amélioration de l’organisation
pour gagner en confort et en efficacité ;
– impliquer les futurs utilisateurs dans le processus de
migration (rédaction par l’un d’entre eux d’un petit
mode d’emploi, responsable désigné de la collecte des
« bugs », etc.) ;
– (r)établir la confiance à l’égard de la « culture »
informatique ;
– profiter de l’opportunité d’une évolution du parc
informatique : le changement est alors perçu comme
un besoin ;
– prendre le temps d’écouter et de trouver des réponses
lorsque des problèmes sont signalés ;
– prévoir du temps et des moyens pour former les
utilisateurs ;
– faire monter en compétences les utilisateurs.
Utilisez l’affiche « Logiciels
libres, essayez la liberté ! » sur
le site web de l’April
(http://www.april.org/
sensibilisation).
Pour aller plus loin
Il peut être opportun de démentir quelques idées reçues
sur les logiciels libres, par exemple :
– rassurer sur la soi-disant « incompatibilité » des
fichiers utilisés par les logiciels libres avec les
partenaires de travail ;
– expliquer l’intérêt d’utiliser des « formats ouverts »
lors de l’échange ou de la sauvegarde de fichiers. Nous
54
vous invitons, sur ce sujet, à consulter le poster et le
dépliant 3
publiés par l’April ;
– aider à trouver les équivalents libres aux logiciels
privateurs utilisés par l’association ;
– montrer les alternatives possibles aux logiciels
privateurs en pointant des outils libres qui
apporteraient un « plus » ;
– montrer que les parcs hétérogènes sont gérables et
que les échanges de fichiers peuvent malgré tout avoir
lieu.
De manière générale, toutes les techniques mises au
point pour accompagner les changements vous seront
utiles. Nous ne détaillerons pas ici ces techniques, mais
sachez que de nombreuses ressources existent sur le Web.
C’est sans doute une bonne attitude que de parcourir la
littérature sur ce sujet avant d’engager un processus de
migration. Vous pouvez, par exemple, consulter la page
Wiki 4
du groupe de travail.
3. http://www.april.org/formats-ouverts-pour-quoi-faire
4. http://wiki.april.org/w/Guide_libreassociation_:_conduite_de_changement
Le projet d’un système d’exploitation entièrement libre fut initié par Richard
Stallman en 1983 avec le projet GNU a
. Dès 1990, la majeure partie du système
était déjà disponible : il ne lui manquait qu’un noyau. Dans la diversité du matériel
informatique, chaque disque, écran ou même clavier est différent. Le rôle du noyau
est de pouvoir gérer ces différences, de façon à ce que chaque développeur puisse
concevoir des logiciels indépendants du matériel sur lequel ils seront exécutés. Grâce
à lui, tous les logiciels peuvent fonctionner sur n’importe quel ordinateur.
En 1991, le finlandais Linus Torvalds diffusait le code source d’un noyau.
Rapidement, beaucoup de développeurs se joignirent à ce projet de noyau libre
grâce au réseau Internet qui se développait dans le monde entier. Ainsi complété
par le noyau Linux (du prénom de Linus Torvalds), GNU devenait un système
d’exploitation libre pleinement fonctionnel. De nombreuses variantes de GNU/Linux
existent et ne cessent de gagner en popularité, ainsi que d’autres systèmes
d’exploitation tels que *BSD b
.
a. http://gnu.org
b. http://fr.wikipedia.org/wiki/BSD
Les origines du système GNU/Linux
55
6.
Quatre
témoignages
d’expériences
réussies
6.1 Développement d’un logiciel métier :
le projet Sigmah
6.1.1 Qui témoigne ?
Olivier Sarrat est en charge, au sein du Groupe URD
(Urgence Réhabilitation Développement), de l’animation
du projet Sigmah pour le compte de la « Coopérative de
Pilotage ». Développeur de formation, il a travaillé 3 ans
dans une société de services en ingénierie informatique,
avant de rejoindre le secteur humanitaire et le Groupe
URD en mars 2007 où, en plus de Sigmah, il mène une
activité de veille sur le sujet des TIC pour la solidarité
internationale.
6.1.2 Sigmah
Peux-tu dans un premier temps réexpliquer en 3 ou 4 lignes
l’historique du projet Sigmah ?
Sigmah 1
est un logiciel libre de gestion de projets
humanitaires. Il a été lancé officiellement le 14 juin 2011.
Sa version 1.1 est sortie le 19 octobre 2011. L’idée de son
1. http://www.sigmah.org/
56
développement est née en août 2008 lorsque trois ONG
humanitaires ont fait le constat qu’elles partageaient les
mêmes problématiques dans la gestion de l’information :
absence de logiciels adaptés au monde de l’humanitaire
pour gérer leurs projets, usage immodéré et quasi exclusif
des pièces jointes aux courriels pour le travail collaboratif
avec toutes les limites que cela comporte (multiplication
des versions et incapacité temporellement et spatialement
à situer la version finale).
Des solutions propriétaires existent mais elles sont trop
chères pour la plupart des ONG. Le développement d’une
solution spécifique sous la forme d’un logiciel libre s’est
donc imposé peu à peu. Le groupe de départ s’est étoffé :
9 en juin 2009, 10 en décembre 2009, 11 en mai 2011. Ces
ONG forment une « coopérative de pilotage » qui précise
les besoins auxquels doit répondre le logiciel, oriente
les développements et définit d’une manière générale la
stratégie. L’animation et la coordination de ce groupe sont
assurées par le Groupe URD, association créée en 1997 qui
a pour objectif l’amélioration des pratiques humanitaires.
Un des points auquel est particulièrement attachée
l’équipe de Sigmah est celui de la gouvernance du projet. Il
est important que la coopérative de pilotage, qui rassemble
les différentes ONG humanitaires, soit bien à la tête du
dispositif pour 2 raisons : d’une part, cela garantit que le
projet reste au plus proche des besoins, et d’autre part,
impliqués dans le projet, l’adoption par les utilisateurs sur
le terrain est rendue plus favorable.
Comment plus d’une dizaine d’associations différentes peuvent-elles
parvenir à se mettre d’accord sur les fonctionnalités essentielles de
l’application ?
Utilisez l’affiche « Logiciels
libres : à partager sans compter
! » sur le site web de l’April
(http://www.april.org/
sensibilisation).
Pour aller plus loin
La collaboration entre les 11 ONG qui constituent
actuellement la Coopérative de Pilotage du projet Sigmah
n’est pas si difficile. L’homogénéité des besoins de ces
organisations rend les décisions sur les priorités de
développement assez fluides. Le caractère très flexible du
logiciel évite par ailleurs que des conflits émergent sur des
choix de structuration qui seraient définitifs.
Les défis de collaboration sont plutôt devant nous :
lorsque le groupe aura doublé ou triplé de taille et que la
dispersion géographique et linguistique sera plus grande,
les vrais défis pointeront alors. Cela fait partie des futurs
axes de travail pour le projet.
57
Pourquoi avoir adopté une licence libre pour une telle application
métier ?
La logique libre s’est imposée naturellement comme
choix de développement. Lors du recueil des besoins
initiaux, certaines organisations ont précisé spontanément
qu’elles avaient une préférence pour les logiciels libres.
Il y a, de fait, une convergence de culture et de valeurs
naturelles entre l’univers du libre et celui de l’humanitaire.
L’élément clé du choix du libre est lié aux mécanismes
de financement du secteur humanitaire. Le secteur
humanitaire fonctionne avec 3 entités : les donateurs,
les opérateurs (ONG), et les bénéficiaires de l’aide. En
effet, contrairement au secteur marchand qui fonctionne
avec 2 entités (prestataire et client), il y a nécessité pour
le secteur humanitaire à œuvrer pour l’intérêt général
dans ces projets afin de pouvoir lever des fonds. Difficile
de demander à des grands donateurs publics d’investir
des sommes importantes pour le bénéfice d’une seule
organisation isolée !
En s’appuyant sur le modèle économique du libre,
nous avons pu obtenir de tous nos bailleurs l’accord de
contribuer financièrement au projet, car ils avaient la
garantie que celui-ci ne pourrait jamais être accaparé pour
des intérêts particuliers. Par la suite, en s’appuyant dès le
début sur des entreprises extérieures qui ont la maîtrise
des outils et de la culture du libre, nous permettons aux
organisations qui le souhaitent de pouvoir contracter avec
elles pour avoir des prestations techniques de maintenance,
support, etc. C’est le cercle vertueux du libre !
Même si Sigmah est une application métier spécifique
au secteur de la solidarité internationale, son développe-
ment aurait été impossible si ce choix stratégique du libre
n’avait pas été fait dès le début. L’arrivée récente d’un pre-
mier contributeur bénévole dans la communauté des déve-
loppeurs tendrait à montrer que cette stratégie est la bonne
et nous ne pouvons donc qu’encourager d’autres organisa-
tions à faire de même !
58
6.2 Développement de logiciels pour l’accueil de
loisirs : 2 exemples
6.2.1 Premier témoignage : libération du code source, une
démarche sur le long terme
Qui témoigne ?
Jean-Marc Briand et Henri Gabolde sont respective-
ment salarié et bénévole de l’Union bretonne pour l’ani-
mation des pays ruraux (UBAPAR). C’est en fait l’Union
régionale de la confédération nationale des foyers ruraux
sur le territoire breton. Elle anime un réseau d’associations
qui a pour but de favoriser l’animation et le développement
des territoires en milieu rural.
JCelo, logiciel libre pour l’accueil de loisirs
Pourriez-vous nous expliquer dans un premier temps
brièvement l’historique de jCelo ?
Dans les années 1990, l’UBAPAR a développé, en
réponse aux attentes de ses adhérents, une suite logicielle
couvrant l’essentiel de leurs besoins. Au début des années
2000, la société détentrice des droits de l’outil qui avait
permis le développement et la diffusion de cette suite
a unilatéralement changé de politique tarifaire dans des
proportions qui nous ont contraint à abandonner le support
du projet. De tous les outils de la suite, certains pouvaient
trouver leur équivalent dans l’offre logicielle disponible
à ce moment, parmi les logiciels libres ou à des prix
abordables. Cependant, d’autres plus spécifiques au monde
associatif, comme l’outil de gestion des centres de loisirs et
d’accueil sans hébergement, méritaient de survivre... Ainsi
naquit « jCelo », cette fois développé et déployé sous un
environnement libre : Java. Avec ce choix, les utilisateurs
n’avaient plus de licence à payer pour exécuter l’application
sur leur machine.
Nous avions besoin d’un modèle économique pour
financer son développement et son suivi technique.
Après une concertation approfondie avec les utilisateurs
potentiels, nous avons alors opté pour la formule
économique suivante : à l’issue d’une formation à la
prise en main de l’outil et un accompagnement dans la
personnalisation de leur base de données, le logiciel était
donné. Ce schéma économique a permis l’adoption de jCelo
par de petites structures.
59
La décision de mettre le logiciel sous licence libre a été
prise sur quels arguments ?
L’UBAPAR s’intéresse depuis plusieurs années aux
logiciels libres en raison de la grande proximité entre
la « philosophie du Libre » et nos valeurs associatives
humanistes dans la tradition des mouvements d’éducation
populaire. Nous menons régulièrement des actions de
sensibilisation sur ce thème auprès de nos adhérents et
du grand public et proposons un accompagnement et une
assistance technique à la migration de parcs informatiques
vers des logiciels et des systèmes libres. Il était donc tout
naturel que l’UBAPAR s’interroge sur le passage de jCelo
sous licence libre dans un souci de cohérence avec notre
discours.
Quelles sont les étapes clés que vous avez suivies pour
mettre un logiciel sous licence libre ?
La mise sous licence libre d’un logiciel ne comporte
pas de difficultés majeures mais c’est un processus qu’il
faut cependant acquérir. Il faut commencer par choisir le
type de licence que l’on souhaite associer au logiciel car il
en existe plusieurs. Notre choix s’est porté sur la Licence
Publique Générale GNU version 3. Il est ensuite nécessaire
d’apporter des modifications dans la manière de mettre
à disposition le logiciel pour les utilisateurs. En premier
lieu, il faut évidemment rendre disponible le code source.
Il faut auparavant avoir veillé à faire mention, en en-tête
de chaque fichier source, de deux éléments : une notice
de copyright et une déclaration sur les droits de copie
précisant que le programme est distribué sous les termes
de la licence libre choisie. Il ne reste plus qu’à joindre
une version texte de cette licence et le logiciel peut alors
commencer sa nouvelle vie de logiciel libre.
Quels avantages tirez-vous de cette « libération » ?
Cela a renforcé notre légitimité dans la promotion de
solutions libres auprès de nos adhérents, de nos partenaires
et au-delà. jCelo a maintenant une licence reconnue
mondialement qui le protège contre toute tentative
d’appropriation irrespectueuse des droits de ses auteurs et
de ses utilisateurs, ce dont il ne disposait pas jusqu’ici.
60
Quels inconvénients à cette « libération » et comment
les dépasser ?
La mise en place des formations à la prise en
main de l’outil d’une part et l’accompagnement dans
la personnalisation des bases de données d’autre part
ont un coût. Nous avons dû mettre en place un
service pour aider les utilisateurs potentiels à rechercher
les financements mobilisables (formation professionnelle
continue, formation de bénévoles, aides diverses...).
Utilisez l’affiche « Logiciels
libres, faites passer » sur le site
web de l’April (http://www.
april.org/sensibilisation).
Pour aller plus loin
6.2.2 Cepe ALSH : un logiciel pour lequel la licence libre
a été un choix initial délibéré
Qui témoigne ?
Benjamin Deceuninck est membre de l’association
Cévennes Libres 2
dont l’un des projets a été le
développement de Cepe ALSH. L’association regroupe
des professionnels de l’éducation populaire et des
analystes programmeurs. Ainsi, avec Christophe Chaunac,
développeur, Benjamin Deceuninck a complété les
compétences et connaissances utiles au développement
d’un tel logiciel par sa fonction de chef de service
« enfance/jeunesse ».
Raison du choix de développer directement avec une licence libre
Cepe ALSH a été développé pour répondre à des
besoins peu couverts et propose ainsi une alternative libre
et ouverte aux limitations des solutions propriétaires en
matière de gestion d’accueil de loisirs. Certains logiciels
fonctionnant en réseau limitaient par exemple l’usage à
deux postes ou à un nombre donné d’utilisateurs.
La multiplicité des tarifications et des fonctionnements
rencontrés dans les accueils de loisirs a poussé les
développeurs de Cepe ALSH à ouvrir le code mais aussi
à formaliser une analyse métier avancée dès le départ.
Cepe ALSH a été conçu sur l’expérience utilisateur et
son développement est un processus d’aller-retour entre
développeurs et utilisateurs.
Cepe ALSH s’inscrit d’emblée dans la philosophie des
logiciels libres. Utilisateurs et développeurs sont invités à
contribuer et chacun peut continuer à améliorer le logiciel
et faire profiter la communauté des résultats de ce travail.
Le choix d’une licence libre à attacher au logiciel ainsi
2. http://cevenneslibres.net/
61
développé s’est imposé aux différents contributeurs avant
même le début du développement.
L’association Cévennes Libres promeut une vision
coopérative des technologies de l’information et de
la communication au sein des structures d’éducation
populaire et leur propose de se rassembler pour créer
des outils sur mesure dont elles ont besoin. De
manière naturelle, les logiciels libres sont donc privilégiés
systématiquement avant toute autre solution.
6.3 Migration vers un système d’exploitation
libre au sein d’une association
6.3.1 Qui témoigne ?
Véronique Branger est directrice de l’APES, l’assemblée
permanente de l’économie solidaire (APES Nord-Pas-de-
Calais), que 380 acteurs de l’économie solidaire de cette
région ont décidé de constituer suite à l’appel pour le
développement de l’économie solidaire lancé le 13 mai 2000.
L’APES a changé de nom récemment pour devenir Acteurs
pour une économie solidaire.
6.3.2 Démarches pour réussir une migration
Avant d’engager la migration
Comment l’APES a-t-elle entendu parler de logiciels
libres et comment ce sujet a-t-il été abordé ?
À l’APES, il y avait des administrateurs qui
connaissaient déjà le logiciel libre. Par ailleurs, j’ai aussi
porté ce projet car j’y étais moi aussi sensibilisée par
l’expérience que j’avais acquise dans une autre structure.
Je pensais qu’il était important que l’APES passe au
libre pour être en cohérence avec ses valeurs : on
parle d’achat responsable lorsqu’il s’agit de choisir par
exemple un produit d’entretien mais l’informatique libre
est intrinsèquement en lien avec nos valeurs et on peut donc
agir sur ce point prioritairement. J’ai donc naturellement
proposé au collectif de l’APES, qui est l’équivalent d’un
CA, de passer d’une manière générale à l’utilisation de
logiciels libres et en particulier à un système d’exploitation
libre. Cette décision est donc venue d’une connaissance
partagée.
62
Comment avez-vous abordé l’accompagnement de la
migration ?
Dans notre cas, je pense que passer par un prestataire
était nécessaire. Nos connaissances respectives internes
sur les logiciels libres étaient insuffisantes pour engager
une migration seuls. Cliss XXI, coopérative spécialisée
sur ces questions, nous a donc accompagnés et formés.
La contractualisation avec eux permettait de répondre
rapidement aux petits blocages quotidiens que nous
rencontrions tous.
Y a-t-il eu des oppositions internes au projet de
migration ?
Il n’y a pas eu d’opposition ouverte. Cependant la
réticence de certains s’est exprimée régulièrement au fil
du temps car ils étaient frustrés de ne pouvoir trouver
seul la solution à leurs problèmes ; ils ne se sentaient pas
à l’aise avec l’informatique. Ce n’était évidemment pas
lié au fait que les logiciels étaient libres mais bien à la
question du changement d’environnement et aux habitudes
informatiques.
Après migration
Quelles sont pour vous les conditions de réussite d’un
tel projet de migration ?
L’une des clés est sans aucun doute de bien identifier
les besoins avant d’engager la moindre action. On avait
consulté Cliss XXI avant la migration et ils nous ont
interrogés sur ces besoins : heureusement, d’ailleurs, car
nous n’y avions pas trop réfléchi. A posteriori, il y avait des
fonctionnalités que l’on n’avait pas conscience d’utiliser :
il a fallu recadrer avec le prestataire.
Combien de temps vous a-t-il fallu pour vous
familiariser avec ce nouveau système d’exploitation ? Au
bout de combien de temps les blocages ont-ils été levés ?
La situation dépend des salariés de l’association. Pour
certains cela a été très rapide parce qu’ils avaient déjà une
connaissance de base donc, en un ou deux mois, ils avaient
dépassé ces difficultés. Il y en a d’autres cependant qui
ont mis un peu plus longtemps mais on peut considérer
que la migration était effective en 6 mois. Bref, ce qu’il
faut retenir, c’est que, quel que soit le niveau initial, la
migration a fini par aboutir.
63
Maintenance et pérennisation
Quel bilan tirez-vous de la période de transition ?
Ce n’est certes pas simple mais je sais maintenant que
ce n’est pas la faute des logiciels libres ; ce que l’on pourrait
avoir tendance à penser lorsque l’on ne s’est pas penché
réellement sur la question. Le contexte informatique est
tel qu’il nous empêche de nous poser des questions sur les
mécanismes en jeu (principalement financiers) qui rendent
l’informatique propriétaire exclusive et pseudo-naturelle.
Vous payiez beaucoup de licence avant ?
Nous n’avions pas vraiment réfléchi à la migration en
termes économiques : ce n’était pas pour que ça nous coûte
moins d’argent, c’était pour la cohérence.
Et en ce qui concerne la relation avec Cliss XXI ?
On s’appuie sur une structure qui est une coopérative
et qui veut être attentive à la redistribution des profits
par rapport à son activité. Même si l’on est dans une
relation de prestation à client sur cet aspect-là avec
Cliss XXI, ça répond parfaitement à nos valeurs. Par
ailleurs, ça permet de rejoindre – même si le mot est un peu
fort – une possibilité d’implication citoyenne : redevenir
potentiellement acteur ! Ce n’est pas possible avec des
systèmes d’exploitation propriétaires. Tout cela, c’est donc
aussi un bénéfice important pour nous !
64
Annexe A.
Glossaire
Bitmap
Le bitmap est un terme qui caractérise généralement le type d’une image.
Littéralement, on peut le traduire par « carte de bit », c’est-à-dire une manière
de décrire une image en cartographiant tous les points qui la composent. Ce
terme est généralement opposé à l’autre manière de représenter les images : le
type vectoriel.
Brevet
Un brevet est un titre conférant à son titulaire un monopole d’exploitation
d’une invention, pour une durée généralement fixée à 20 ans. Il peut être
déposé lorsqu’il concerne une invention nouvelle, susceptible d’application
industrielle et impliquant une activité inventive. Certaines inventions ne sont
pas brevetables, notamment ce qui est du ressort des idées, des théories
scientifiques et mathématiques, les programmes d’ordinateurs, etc.
Code source et code machine
Les logiciels sont écrits dans des langages facilement compréhensibles par
les humains : le code source. En revanche, les machines manipulent des
instructions peu compréhensibles : le code machine (dit encore code binaire).
On passe généralement de l’un à l’autre par une opération de traduction
irréversible. Cette impossibilité de retrouver le source à partir du code binaire
est à l’image d’un gâteau cuisiné à partir d’ingrédients distincts : une fois cuit,
il est impossible de le « décuire ».
CMS
Acronyme anglais de Content Management System qui donne en français
SGC pour Sytème de gestion de contenus. Sont qualifiés de CMS ou SGC les
logiciels permettant de gérer les contenus d’un site Internet.
65
Copyright
Désigne, dans le droit anglo-saxon, les droits exclusifs sur une œuvre de
l’esprit originale. Le copyright ne permet aucune reproduction, représentation
ou dérivation d’une œuvre sans l’autorisation de son auteur.
DRM
Acronyme pour l’expression anglaise de Digital Rights Management soit, en
français, gestion des droits numériques. Le terme est trompeur car il s’agit en
fait de dispositifs de contrôle d’usage (ou menottes numériques). Ces dispositifs
vous dépossèdent de votre informatique.
Éditeur de Logiciels
Un éditeur de logiciel est une personne physique ou morale qui assure la
conception, le développement et la commercialisation de logiciels.
ERP
Acronyme anglais pour Enterprise Resource Planning. Voir PGI.
Forge de logiciels
Selon Wikipédia, en informatique, une forge désigne un système de gestion
de développement collaboratif de logiciel. L’interface web permet généralement
de gérer simplement les différentes mises à jour et les nouveaux éléments
développés du logiciel. Savannah.gnu.org héberge par exemple de nombreux
projets de développement de logiciels libres.
Fork
Issu du terme anglais qui veut dire « fourchette », ce mot désigne en
informatique un projet qui est dérivé d’un autre. Ce terme est particulièrement
courant dans le mouvement des logiciels libres puisque, à tout instant, un
programmeur (ou une communauté de programmeurs pour des programmes
plus importants) peuvent choisir de repartir des sources publiées sous licence
libre pour continuer de développer ou d’améliorer le dit programme selon ses
propres axes.
Format ouvert et format fermé
Un format ouvert, ou spécification ouverte, est un format de données
interopérable et dont les spécifications techniques sont publiques et sans
restriction d’accès ni de mise en œuvre. À l’inverse, un format fermé est secret
ou bien son utilisation est soumise à des restrictions.
66
GULL
Acronyme français pour Groupe d’utilisateurs de logiciels libres. Un GULL
est une structure souvent associative qui regroupe des personnes passionnées
et militantes du logiciel libre. En France, il y a plus d’une centaine de GULL
actifs répartis sur tout le territoire.
Internet
C’est le réseau informatique mondial qui rend accessibles au public des
services variés comme le courrier électronique, la téléphonie et le World Wide
Web, en utilisant le protocole de communication IP (Internet Protocol).
Interopérabilité
L’interopérabilité est la capacité que possède un produit ou un système,
dont les interfaces sont intégralement connues, à fonctionner avec d’autres
produits ou systèmes existants ou futurs, et ce sans restriction d’accès ou de
mise en œuvre. En informatique, l’interopérabilité repose en grande partie sur
des standards ouverts.
Logiciel privateur
La notion de logiciel privateur, aussi appelé logiciel propriétaire, s’oppose
à celle du logiciel libre, en ce sens qu’il prive l’utilisateur de ses libertés.
Macro
Nom donné à un programme automatique qui permet de refaire la même
action : dans un tableur, il est par exemple possible d’automatiser par le biais
d’une macro la somme de nombres répartis dans un tableau et d’utiliser le
résultat pour déclencher une action. Ces programmes permettent des actions
plus avancées encore que l’usage des formules ou des pilotes de données dans
LibreOffice.
Micro-blogging
Rendu célèbre par Twitter, le micro-blogging a pris son essor
avec l’avènement des téléphones portables et plus particulièrement des
smartphones. L’objectif est de pouvoir diffuser à tout instant des messages
courts (généralement inférieurs à 140 caractères) : le sujet peut être anodin,
comme faire état de l’action que l’on est en train d’accomplir, mais les
potentialités de communication pour une association sont intéressantes et
nombre d’entre elles se mettent à utiliser ce média.
Migration
En informatique, la migration consiste à changer de programme
informatique pour un autre. Une migration doit généralement être préparée
pour être réussie : les utilisateurs sauront-ils utiliser ce nouveau programme ?
67
Les données du « vieux » logiciel pourront-elles être importées vers le
nouveau ?... Autant de questions à se poser avant de migrer.
Non rivalité
Les biens ou ressources non rivaux sont ceux dont l’utilité n’est pas
diminuée par le nombre de personnes qui les utilisent. Les idées, les
mathématiques, les logiciels libres ou la flamme d’une bougie sont des biens
non rivaux, car ils peuvent être multipliés et donnés à tous sans manquer à
personne. En cela, les messages diffusés avant les films et assimilant la copie
à du vol sont orientés et non objectifs : voir le documentaire produit par le
GULL Coagul 1
intitulé « Copier n’est pas voler » 2
.
Parc informatique hétérogène
On parle de parc informatique hétérogène lorsque plusieurs ordinateurs au
sein d’une structure utilisent des systèmes d’exploitation différents. Pour la
personne chargée de la maintenance informatique, le suivi est plus complexe
que pour un parc informatique homogène.
PGI
Acronyme pour Progiciel de gestion intégré ou, pour la version anglaise un
ERP, Enterprise Resource Planning. C’est un logiciel à visée professionnelle
intégrant plusieurs composants permettant de gérer une chaîne d’activité
complète. Pour prendre un exemple : le module permettant de commander
la matière première pour produire est en lien avec la gestion de stock, qui est
en lien avec les besoins consolidés par les commandes, etc.
Système d’exploitation
Le système d’exploitation (en anglais Operating System abrégé en OS)
est l’ensemble des programmes d’un appareil informatique qui sert d’interface
entre le matériel et les logiciels applicatifs.
Web
Le World Wide Web, littéralement la toile (d’araignée) mondiale,
communément appelé le Web, la Toile ou le WWW, est un système de
publication fonctionnant sur Internet, qui permet de consulter, via un
navigateur, des pages accessibles sur différentes pages liées entre elles. Les
nombreux liens existant entre ces pages expliquent la référence à la toile
d’araignée.
1. http://coagul.org/drupal/
2. http://coagul.org/drupal/publication/téléchargement-documentaire-copier-
nest-pas-voler
68
Annexe B.
Licence et crédits
B.1 Licence
Vous êtes encouragés à utiliser, copier, diffuser et modifier ce document
selon les termes d’au moins une des licences suivantes : licence Art libre 1.3 1
ou ultérieure, licence Creative Commons By Sa 2.0 2
ou ultérieure et licence
GNU Free Documentation License 1.3 3
ou ultérieure.
L’étendue des permissions offertes par ces licences ne concerne pas les logos
qui restent la propriété de leurs détenteurs respectifs, ni les médias externes
utilisés pour composer cette œuvre.
La liste de ces éléments est précisée dans l’archive contenant les sources de
cette œuvre. Une copie des licences y est également incluse.
Les marques citées appartiennent à leurs détenteurs respectifs.
Une copie des sources devrait vous être distribuée avec cette œuvre. Si
toutefois ce n’était pas le cas, vous pouvez les télécharger à l’adresse suivante :
http://guide.libreassociation.info
B.2 Crédits
Le texte de ce guide, les encadrés, les captures d’écrans sont le fruit du
groupe de travail Libre Association de l’April 4
.
Le glossaire est fortement inspiré des pages Wikipédia des mots concernés,
lorsqu’il ne s’agit pas simplement d’un extrait.
La couverture et la mise en page ont été réalisés par François Poulain pour
l’April. Mise en page : LATEX. Polices : lmodern 5
et tex-gyre 6
par Gust.
Les logos sont utilisés avec la permission de leurs détenteurs respectifs.
1. http://artlibre.org/licence/lal
2. http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/fr/legalcode
3. http://www.gnu.org/licenses/fdl.html
4. http://www.april.org/groupes/libreassociation
5. http://www.gust.org.pl/projects/e-foundry/latin-modern
6. http://www.gust.org.pl/projects/e-foundry/tex-gyre
69
Annexe C.
Ressources
C.1 Ressources pratiques
De nombreuses références ont été distillées au fil du guide et vous
trouverez ci-après quelques ressources complémentaires mais non exhaustives
qui pourraient être utiles, à un moment ou à un autre, à votre association.
C.1.1 Pour les associations qui choisissent un appui extérieur
Une association peut choisir à un moment donné de solliciter un
appui extérieur et demander l’intervention d’une structure spécialisée dans
l’informatique libre. Vous pouvez consulter les pages du Conseil National du
Logiciel Libre 1
, la page de l’April consacrée aux associations, clusters ou
groupement professionnels du logiciel libre 2
ou encore la liste des membres
de l’April 3
pour trouver la structure qui vous convient.
C.1.2 Les Groupes d’Utilisateurs de Logiciels Libres
Représentées par l’acronyme GULL, ces associations sont plus d’une
centaine actives sur les territoires. Regroupant des passionnés et militants du
logiciel libre, elles sont plus ou moins importantes en nombre d’adhérents : en
fonction de leurs projets, elles pourront épauler des associations, leur apporter
des conseils et, parfois, des compétences techniques. Ces structures refuseront
généralement de s’engager sur du long terme avec une association, par exemple
pour faire de la maintenance, estimant que ce n’est pas de leur ressort. Des
formations et des échanges de compétences seront sans doute les meilleurs
supports pour formaliser un partenariat bénéfique. Pour trouver le GULL le
plus proche du siège de votre association, nous vous invitons à parcourir la
1. Le Conseil National du Logiciel Libre (http://www.cnll.fr/) est une instance
représentative, au niveau national, des associations et groupements d’entreprises du logiciel
libre en France.
2. http://www.april.org/associations-clusters-groupement-professionnels-du-
logiciel-libre
3. http://www.april.org/adherents-personnes-morales
70
page recensant les GULL 4
sur le site de l’Aful 5
(Association francophone des
utilisateurs de logiciels libres).
C.1.3 Libre Association, groupe de travail de l’April
Objectif du groupe
Paradoxalement, alors que le monde du logiciel libre et le monde associatif
ont de nombreuses valeurs communes (partage, volontariat, bénévolat,
passion), le logiciel libre semble peu diffusé dans le milieu associatif. Le groupe
de travail Libre Association est donc né de la volonté de « jeter des ponts entre
le logiciel libre et le monde associatif ». Vous pourrez trouver des détails sur
les axes de travail et les missions du groupe sur les pages dédiées 6
sur le site
Internet de l’April.
Les ressources proposées par le groupe de travail
Au-delà de la page Wiki de l’April consacrée à Libre Association, vous
pouvez vous inscrire sur la liste de travail du groupe 7
qui est ouverte aux non-
adhérents ou parcourir le wiki 8
car de nombreuses informations y sont publiées
et mises à jour régulièrement. Enfin, vitrine de l’ensemble de ses travaux, vous
pouvez consulter le site 9
.
4. http://aful.org/gul/liste
5. http://aful.org/
6. http://www.april.org/groupes/libreassociation
7. http://www.april.org/wws/info/libreassociation
8. http://wiki.april.org/w/Catégorie:Libre_Association
9. http://libreassociation.info
71
Partage, liberté, militance : le monde du logiciel libre et le monde associatif
possèdent nombre de valeurs en commun. Pourtant, les associations sont parfois
des lieux où il est compliqué d’instaurer l’utilisation de logiciels libres. Manque
d’information ? Inadaptation des outils ? Faible disponibilité ? Et si c’étaient nos
façons de faire, nos schémas de pensées, nos modes d’organisation qui rendaient cette
évolution – naturelle – difficile ?
Depuis 2007, le groupe de travail Libre Association 1
de l’April invite à un dialogue
interculturel afin de jeter des ponts entre les logiciels libres et le monde associatif.
Dans ce cadre, ce guide d’usage des logiciels libres à destination des associations a
été rédigé par le groupe de travail. La première version de ce guide est le fruit d’un
partenariat entre l’April et la Fondation Crédit Coopératif.
La réimpression de cette nouvelle version a été notamment possible grâce à une
subvention de la Macif, qui a adopté une stratégie en faveur du logiciel libre et qui
soutient depuis de nombreuses années des communautés du logiciel libre.
1. http://www.libreassociation.info
Pionnière du logiciel libre en France, l’association April a
est depuis 1996 un
acteur majeur de la démocratisation et de la diffusion du logiciel libre et des
standards ouverts auprès du grand public, des professionnels et des institutions dans
l’espace francophone. Elle veille aussi, dans l’ère numérique, à sensibiliser l’opinion
sur les dangers d’une appropriation exclusive de l’information et du savoir par des
intérêts privés.
L’association est constituée de près de 5 000 adhérents (particuliers, entreprises,
associations, collectivités) d’horizons très divers qui se retrouvent autour des valeurs
du libre. Vous pouvez soutenir le logiciel libre ainsi que les actions de l’April en
adhérant à l’association.
a. http://www.april.org
À propos de l’April
La Fondation Crédit Coopératif a
est l’une des doyennes des fondations
d’entreprise. Depuis 1984, elle contribue au développement et à la promotion des
coopératives, des mutuelles et des associations. Son engagement auprès d’acteurs
et de structures variés de l’économie sociale lui a valu de nombreuses récompenses,
notamment la distinction de Grand Mécène de la Culture et le Trophée du Mécénat
d’entreprise pour l’Environnement et le Développement Durable. Œuvrant pour une
économie sociale sans rivages, la Fondation soutient l’April dans la diffusion du
logiciel libre. Un outil porteur de valeurs communes avec le secteur associatif :
indépendance, liberté, partage.
a. http://www.credit-cooperatif.coop/fondation/
À propos de la Fondation Crédit Coopératif

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  • 1. Collection April — www.april.org Associations Libres Logiciels Guide Libre Association Des logiciels pour libérer votre projet associatif
  • 2. Guide Libre Association — c April Version 1.1 du 3 juillet 2014 2 place Sainte-Opportune — 75001 Paris Site Web : www.april.org contact@april.org Licence de ce document : voir page 69. Sources originales et version pdf maintenue : http://guide.libreassociation.info ii
  • 3. Table des matières Remerciements iv Édito v 1 Comment lire ce guide ? 1 1.1 Objectif du présent document . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 1.2 Conventions adoptées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 1.2.1 Nombre d’hirondelles, indicateur pour l’utilisateur . . . 2 1.2.2 Nombre de marguerites, indicateur pour l’installateur . 2 2 Introduction 3 2.1 Le logiciel libre, plus qu’un outil : un enjeu pour votre association ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 2.1.1 Les logiciels libres, moteur d’Internet et bien plus... . . . 3 2.1.2 Le logiciel libre, définition . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 2.1.3 Pourquoi choisir des logiciels libres pour votre association ? 4 2.2 Contexte associatif en France et remarques sur l’équipement informatique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 2.2.1 Contexte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 2.2.2 Équipement et usage de l’informatique dans les associations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 3 Catalogue Libre 9 4 Fiches logicielles 10 4.1 Bureautique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 4.1.1 Bureautique générale appliquée au monde associatif . . 10 4.1.2 Créer des cartes heuristiques . . . . . . . . . . . . . . . 12 4.2 Internet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 4.2.1 Le réseau de réseaux qui transporte un (très) large spectre d’informations... . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 4.2.2 Lire et écrire ses courriels . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 4.2.3 Parcourir Internet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 4.2.4 Messagerie instantanée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19 4.2.5 Créer un site web . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 iii
  • 4. 4.2.6 Et les réseaux dits « sociaux » dans tout ça ? . . . . . . 24 4.3 Images et publications assistées par ordinateur . . . . . . . . . 26 4.3.1 Introduction : chaîne de publication, chaîne éditoriale et chaîne graphique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 4.3.2 Mise en page d’une revue, d’un journal . . . . . . . . . . 27 4.3.3 Diffuser par courriel une infolettre aux adhérents et aux partenaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 4.3.4 Logiciels utiles à la chaîne graphique . . . . . . . . . . . 30 4.4 Gestion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33 4.4.1 Comptabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33 4.4.2 Gestion des adhérents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35 4.4.3 Progiciel de gestion intégrée (PGI) . . . . . . . . . . . . 36 4.5 Travail collaboratif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 4.5.1 Wiki . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41 4.5.2 Production interactive de documents . . . . . . . . . . 42 4.5.3 Gestion de projet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43 4.5.4 Gestion électronique de documents (GED) . . . . . . . 44 4.5.5 Réaliser un sondage, faire une enquête . . . . . . . . . 45 4.5.6 Partager un calendrier . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 4.6 Des logiciels libres pertinents aussi pour des activités pédagogiques 47 4.6.1 Pour quels contextes associatifs ? . . . . . . . . . . . . . 47 4.6.2 Quelques exemples de logiciels libres ludo-éducatifs pertinents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47 5 Et si vous osiez le changement de système d’exploitation au sein de votre association ? 50 5.1 Pourquoi prendre la décision de migrer vers un système d’exploitation libre ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50 5.1.1 Sur un plan éthique et philosophique . . . . . . . . . . . 50 5.1.2 Sur le plan technique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52 5.1.3 Sur le plan financier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53 5.2 Comment engager un processus de migration au sein de l’association ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53 iv
  • 5. 6 Quatre témoignages d’expériences réussies 56 6.1 Développement d’un logiciel métier : le projet Sigmah . . . . . 56 6.1.1 Qui témoigne ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56 6.1.2 Sigmah . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56 6.2 Développement de logiciels pour l’accueil de loisirs : 2 exemples 59 6.2.1 Premier témoignage : libération du code source, une démarche sur le long terme . . . . . . . . . . . . . . . . 59 6.2.2 Cepe ALSH : un logiciel pour lequel la licence libre a été un choix initial délibéré . . . . . . . . . . . . . . . 61 6.3 Migration vers un système d’exploitation libre au sein d’une association . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62 6.3.1 Qui témoigne ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62 6.3.2 Démarches pour réussir une migration . . . . . . . . . . 62 A Glossaire 65 B Licence et crédits 69 B.1 Licence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69 B.2 Crédits . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69 C Ressources 70 C.1 Ressources pratiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70 C.1.1 Pour les associations qui choisissent un appui extérieur . 70 C.1.2 Les Groupes d’Utilisateurs de Logiciels Libres . . . . . . 70 C.1.3 Libre Association, groupe de travail de l’April . . . . . . 71 v
  • 6. Remerciements Cet ouvrage est le résultat d’une écriture à plusieurs mains. Nous tenons à remercier l’ensemble des personnes, majoritairement bénévoles, qui ont contribué à la rédaction de ce guide. Merci donc à Jean-Christophe Becquet, Agnès Le Béon, Rémi Boulle, Véronique Branger, Jean-Marc Briand, Vincent Calame, Guillaume Colson, Laurent Costy, Frédéric Couchet, Vanessa David, Benjamin Deceuninck, Laurent Détailleur, Henri Gabolde, Vincent-Xavier Jumel, Stéphane Poinsart, François Poulain, Aurore Rousseaux, Jean-Yves Royer, Olivier Sarrat, Sarah Trichet-Allaire. Merci également aux nombreux contributeurs anonymes qui ont participé à la mise au point de ce document en relevant et corrigeant des erreurs ou en offrant leur expertise. En 2012, grâce au soutien financier de la Fondation Crédit Coopératif, la première version de ce guide a été imprimée à 10 000 exemplaires et diffusée gratuitement par les agences du Crédit Coopératif et dans le réseau de l’April. Merci à l’équipe de la Fondation Crédit Coopératif pour son soutien, et pour l’intérêt porté au logiciel libre, qui a conduit à faire naître ce projet. Si cet ouvrage est redistribué gracieusement dans une nouvelle version, c’est notamment grâce à une subvention de la Macif, qui a adopté une stratégie en faveur du logiciel libre et qui soutient depuis de nombreuses années des communautés du logiciel libre. Nous tenons à la remercier pour son engagement. Enfin, n’oublions pas les nombreux contributeurs des logiciels et ressources libres qui, animés tous les jours par une passion commune, permettent l’enrichissement et le partage d’une somme titanesque de connaissances dont nous ne faisons ici qu’effleurer l’étendue. Aussi, à toutes et à tous, nous dédions ce travail, mis à son tour à disposition sous une licence qui permet à chacun de le faire sien. vi
  • 7. Édito Biens communs à développer et à protéger, les logiciels libres offrent à chacun la possibilité de les copier, de les modifier et de les diffuser à volonté et en toute légalité. Ils sont aujourd’hui en mesure de répondre à la plupart des besoins des associations. Pourtant, celles-ci ont peu recours à cette offre informatique éthique et respectueuse des libertés des utilisateurs. La Fondation Crédit Coopératif concourt depuis presque trente ans au développement de la coopération, de la mutualité et des associations. En 2010, elle s’associe à l’April, acteur majeur de la démocratisation et de la diffusion du logiciel libre auprès du grand public, des professionnels et des institutions, afin de favoriser « l’émancipation informatique » des associations. Pour répondre au paradoxe suivant – l’importance grandissante des outils informatiques et d’Internet dans la pérennité des structures associatives mais la très faible utilisation des logiciels libres dans ce milieu –, l’April crée en 2007 Libre Association, un groupe de travail destiné à « jeter des ponts entre le logiciel libre et le monde associatif ». Plaçant les notions de partage et de collaboration au cœur de leurs pratiques, les logiciels libres recouvrent un ensemble de valeurs communes à tous les acteurs de l’économie sociale et solidaire : la mise en réseau, la mutualisation des coûts et des bonnes pratiques, le respect des utilisateurs, la transparence, la gouvernance démocratique, etc. Dirigeants, salariés ou bénévoles investis dans un projet associatif : ce guide a été conçu pour vous ! Élaboré sur la base de vos besoins spécifiques en termes de gestion, d’animation et de travail collaboratif, cet ouvrage propose une série de solutions libres, vectrices de développement et d’indépendance. Nous espérons qu’il vous aidera à mener à bien vos plus belles initiatives. Jean-Claude Detilleux Lionel Allorge Président de la Fondation Crédit Coopératif Président de l’April vii
  • 9. 1. Comment lire ce guide ? 1.1 Objectif du présent document L’objet du guide est d’abord de présenter un panel le plus large possible de logiciels libres qui peuvent être utilisés par une association : seuls seront présentés ceux qui sont utilisés sur le terrain et qui ont fait leurs preuves. Vous ne trouverez pas dans ce guide de tutoriels car ils sont à votre disposition sur Internet et il serait inutile de reproduire dans ces pages ce que les communautés liées à chaque logiciel proposent déjà sur un site dédié. Bien sûr, de manière complémentaire à ce guide, nous vous invitons à parcourir le site Framasoft 1 qui recense actuellement plus de 1 580 logiciels libres pour tous les usages. Par ailleurs, nous vous renvoyons aussi vers le premier guide 2 des logiciels libres à destination du tout public : il a servi de support à la rédaction du document que vous avez entre les mains et mentionne des logiciels que nous n’avons pas, sciemment, repointé ici pour des raisons de clarté mais qui pourraient éventuellement vous être utiles. Il y a deux manières d’aborder ce guide : le lire consciencieusement de la première à la dernière page ou aller directement aux chapitres qui concernent les besoins de votre association. Si vous lisez ces pages en entier, vous découvrirez de nombreux paragraphes dont l’objet est de vous aider à mieux appréhender le mouvement des logiciels 1. Framasoft (http://www.framasoft.net) est un réseau de sites web collaboratifs qui ont en commun le Logiciel Libre, sa culture et son état d’esprit. 2. http://www.april.org/Catalogue_Libre 1
  • 10. libres et mieux comprendre pourquoi il est pertinent, pour votre association, de faire l’effort de les connaître et de les adopter. 1.2 Conventions adoptées Afin de vous aider et de vous permettre d’évaluer rapidement les niveaux de complexité liés à l’installation et à la prise en main d’un logiciel, des pictogrammes reproduisant l’hirondelle et la marguerite du groupe de travail Libre Association de l’April accompagnent la description des applications. Sauf mention contraire, les logiciels présentés sont multi-plateformes : ils peuvent être utilisés quel que soit le système d’exploitation installé sur votre ordinateur. 1.2.1 Nombre d’hirondelles, indicateur pour l’utilisateur Indicateur d’accessibilité pour l’utilisateur Apprentissage : Hirondelle Une seule hirondelle à côté du nom du logiciel indique une prise en main aisée pour l’utilisateur et une interface accessible à tous. Par exemple, Firefox le navigateur internet sera accompagné d’une hirondelle. Avec trois hirondelles, nous estimons que le logiciel sort des habitudes d’usage simples ou qu’il nécessite des compétences spécifiques. Par exemple, le logiciel de comptabilité PhpCompta sera accompagné de trois hirondelles. Bien sûr, ces évaluations sont subjectives mais les descriptions complémentaires devraient vous permettre de vous forger votre propre opinion. 1.2.2 Nombre de marguerites, indicateur pour l’installateur Indicateur d’accessibilité pour « l’installateur » Installation : Marguerite À côté des hirondelles, une à trois marguerites précisent la complexité d’installation du logiciel concerné. Ces marguerites ne concernent pas l’utilisateur mais bien la personne qui met en place le programme pour les autres adhérents de l’association, même si, dans nos structures, il arrive souvent que l’utilisateur soit aussi la personne désignée responsable de l’informatique. Une marguerite symbolise une installation simple à réaliser, comme un simple double-clic sur un fichier. Trois marguerites signifient un logiciel complexe à installer, comme la mise en place d’un serveur avec paramétrage associé. 2
  • 11. 2. Introduction 2.1 Le logiciel libre, plus qu’un outil : un enjeu pour votre association ! 2.1.1 Les logiciels libres, moteur d’Internet et bien plus... Le mouvement du logiciel libre est sans conteste le plus vaste mouvement d’émancipation et de partage de la connaissance qui s’est développé via Internet. Il réunit à ce jour des centaines de millions de contributeurs du monde entier. De par sa définition, il partage de nombreuses valeurs avec le monde associatif et plus particulièrement celui se revendiquant de l’éducation populaire. Les logiciels libres se sont développés via Internet mais ils ont également rendu possible ce « réseau des réseaux ». La majeure partie de l’infrastructure d’Internet fonctionne grâce à du logiciel libre : à chaque fois que vous utilisez Internet, des dizaines, voire des centaines de logiciels libres s’activent pour vous rendre service, à commencer par le cœur de la « box » de votre fournisseur d’accès. Il existe également des logiciels libres pour écouter de la musique, rédiger des documents, jouer, apprendre en s’amusant, etc. Et il y a forcément un logiciel libre prêt à répondre aux besoins de votre association, par exemple en matière de gestion ou de travail collaboratif. Le but de cet ouvrage est de vous faire connaître ces logiciels qui ont fait leurs preuves dans des associations, pour que vous puissiez les adopter à votre tour. Vous trouverez aussi des conseils pour accompagner ces logiques de « migration », ainsi que des ressources pour convaincre bénévoles et salariés de la pertinence d’adopter les logiciels libres ! 3
  • 12. 2.1.2 Le logiciel libre, définition Par définition, un logiciel libre est avant tout un logiciel respectant les libertés de ses utilisateurs. Plus précisément, la Fondation pour le Logiciel Libre 1 définit le logiciel libre par les quatre libertés suivantes : – la liberté d’exécuter le programme, pour tous les usages ; – la liberté d’étudier le fonctionnement du programme et de l’adapter aux besoins ; – la liberté de distribuer des copies du programme ; – la liberté d’améliorer le programme et d’en diffuser les améliorations. Ces quatre libertés sont essentielles et se complètent. Elles changent l’informatique dans sa relation aux usagers. Par exemple, la première liberté vous permet de faire fonctionner le programme sur tous les ordinateurs, sans limite de nombre. Ainsi, le bénévole ou le salarié chargé des questions informatiques ne perd pas de temps à gérer des licences. Les seconde et quatrième libertés vous offrent la possibilité d’améliorer et d’adapter le logiciel ou de le faire faire par une tierce personne qui possède les connaissances nécessaires. Ces libertés illustrent le partage du savoir et répondent à une logique évidente de ne pas systématiquement devoir ré-inventer des outils qui existent déjà. On profite du logiciel existant et, en retour, on peut faire profiter la communauté de nouvelles améliorations, simplement en les partageant. Enfin, la troisième liberté vous permet de partager des copies du logiciel avec qui vous voulez. Par exemple, une personne venue se former sur un logiciel libre peut repartir avec l’outil sur lequel elle a travaillé, une fois l’atelier terminé. Un bénévole peut utiliser les mêmes logiciels libres, chez lui ou au sein de son association, sans avoir à se préoccuper d’un coût de licence. Pour en savoir plus sur le mouvement du logiciel libre, vous pouvez commander l’ouvrage « Richard Stallman et la révolution du logiciel libre » (éditions Eyrolles) ou le consulter sur le site de Framasoft (http://framabook.org/ richard-stallman-et-la- revolution-du-logiciel- libre). Pour aller plus loin 2.1.3 Pourquoi choisir des logiciels libres pour votre association ? Même si votre association n’utilise pas toutes ces libertés au quotidien (par exemple la liberté de modifier le programme), le choix des logiciels libres n’est pas neutre. Dans la mesure où nous exerçons de plus en plus nos 1. http://www.fsf.org 4
  • 13. actions quotidiennes par l’intermédiaire de nos ordinateurs, la liberté logicielle s’impose comme un prérequis nécessaire pour pouvoir exercer les libertés les plus fondamentales. Un professeur de droit américain de renom, Lawrence Lessig, a d’ailleurs illustré ce fait avec l’expression « Code is Law », c’est-à-dire « Le code [logiciel] est la loi [informatique] » 2 . Découvrez le poster « Le logiciel libre, comment ça marche ? » sur le site web de l’April (http://www.april. org/sensibilisation). Pour aller plus loin Ceci nous permet de mieux comprendre les enjeux portés par le libre et le parallèle avec la rédaction d’une loi est tout à fait pertinent : écrire et comprendre les textes de loi est une entreprise complexe et technique. Pour autant, le fait que les textes produits soient soumis au contrôle et à la bienveillance des citoyens représente un enjeu majeur de démocratie. Le choix de logiciels libres répond donc également au projet associatif comme outil pédagogique et de sensibili- sation sur la question de l’appropriation technologique. Il constitue de surcroît une offre mature pour soutenir votre projet associatif au quotidien. En résumé, voici quelques-uns des multiples avantages qu’offrent les logiciels libres aux associations : – éthique du partage de la connaissance ; – réduction du coût d’accès à l’informatique ; – copie en toute légalité des logiciels et donc solution naturelle et évidente à la contrefaçon (souvent désignée de manière impropre sous le terme « piratage » 3 ) ; – adaptation de logiciels aux besoins, en toute indépendance ; – fiabilité des logiciels libres ; – interopérabilité et respect des standards ; – insensibilité aux virus Microsoft Windows ; – pérennité et évolution du système d’information ; – nouvelles versions avec de nouvelles fonctionnalités, disponibles régulièrement ; – seconde vie de vieux parcs informatiques ; – protection de la vie privée ; – contrôle de ce que font les ordinateurs. La majeure partie de ces points seront explicités dans ce guide, soit directement, soit par l’intermédiaire des références pointées dans le chapitre « Ressources ». 2. http://www.framablog.org/index.php/post/2010/05/22/ code-is-law-lessig 3. http://www.gnu.org/philosophy/words-to-avoid.fr.html# Piracy 5
  • 14. 2.2 Contexte associatif en France et remarques sur l’équipement informatique 2.2.1 Contexte Avant de parler de l’usage de l’informatique dans les associations, il convient de décrire succinctement le paysage associatif français ; ceci afin de prendre conscience du nombre de structures touchées et de leur diversité. En France, selon l’observatoire de la CPCA de la région Centre 4 , plus d’1,2 million d’associations sont actives, maillent le territoire et assurent l’emploi d’environ un million de personnes en équivalent temps plein. Nous vous invitons par ailleurs à parcourir la synthèse intitulée « Les association en France - Poids, profils et évolutions » 5 par Viviane Tchernonog du CNRS. Ce qui caractérise le milieu associatif est évidemment l’implication de bénévoles dans la majeure partie d’entre elles : 85% des associations françaises fonctionnent sans salariés. Ce guide a été conçu principalement pour aider ces associations fonctionnant grâce au bénévolat. De plus, d’après les chiffres de l’enquête CNRS- MATISSE du Centre d’économie de la Sorbonne menée auprès des associations en 2005/2006, plus de 15% des associations fonctionnent avec un budget annuel de moins de 1 000 e, 32% avec un budget compris entre 1 000 et 5 000 e et enfin 15% avec un budget compris entre 5 000 et 10 000 e. Cela signifie, en totalisant ces trois tranches, que 62% des associations n’ont pas les moyens financiers d’engager des prestataires de services pour leurs besoins informatiques, ni pour les accompagner dans une éventuelle migration vers le logiciel libre, comme cela peut être le cas en entreprise. La question des locaux est également intéressante : l’enquête intitulée « Analyse de la place de l’informatique dans la vie de l’association » 6 , disponible sur le site loi1901.com 7 et réalisée auprès de plus de 1 000 associations, montre que seul un tiers d’entre elles possède des locaux propres. On peut donc supposer 4. http://www.cpca-centre.fr/cpca-centre/observatoire 5. http://www.addes.asso.fr/IMG/pdf/2007-5_Tchernonog- 2.pdf 6. http://www.loi1901.com/communique_asso/intranet/ enquetes/statistique.php 7. http://www.loi1901.com/ 6
  • 15. que les adhérents des associations effectuent un certain nombre de tâches depuis leur domicile. Les pratiques informatiques associatives sont donc très liées aux pratiques informatiques des particuliers. Ces quelques éléments concernant le monde associatif français permettent de préciser le périmètre et le profil des associations d’abord visées par ce guide. 2.2.2 Équipement et usage de l’informatique dans les associations Équipement en matériel La taille du parc informatique des associations est généralement faible, comme le montre l’enquête réalisée par Outils-Réseaux 8 . Plus des deux tiers des associations possèdent entre 1 et 5 ordinateurs. L’informatique est perçue comme un outil indispensable puisque très peu d’associations ne sont pas du tout équipées, mais les moyens disponibles ne permettent généralement pas de dédier du temps et des compétences professionnelles pour son développement et son entretien. Systèmes d’exploitation utilisés Le système d’exploitation le plus utilisé par les associations est évidemment celui qui est, depuis longtemps, en situation d’abus de position dominante, à savoir Windows de Microsoft (à 82%, d’après l’étude « Analyse de la place de l’informatique dans la vie de l’association » précédemment citée). D’après cette même étude, 7% des associations utiliseraient MacOS et 8% GNU/Linux, mais ce chiffre reste incertain puisque les répondants pouvaient cocher plusieurs cases et que les parcs informatiques hétérogènes sont difficiles à prendre en compte dans ce cadre. Par ailleurs, l’enquête réalisée par Outils-Réseaux montre dans le même temps que le budget pour les licences d’utilisation des systèmes d’exploitation et des logiciels est inexistant dans plus de 60% des cas. Cela peut être interprété de plusieurs façons : d’une part les associations n’ont peut-être pas conscience, lors de l’achat d’équipement informatique, que le prix des licences est inclus dans la facture. D’autre part, des associations 8. http://outils-reseaux.org/SyntheseQuestionnaire 7
  • 16. utilisent sans doute des logiciels privateurs commerciaux via l’équipement personnel de leurs membres. Autour des ressources humaines Généralement, ce sont des bénévoles qui assument la gestion de l’informatique (voir l’enquête de Libre Association 9 ), ce qui conduit à des situations complexes : temps de présence physique réduit dans les locaux (quand il y en a), soutien distant ou tentative d’auto- régulation par l’usager confronté à une situation de blocage. Or, l’informatique est souvent utilisée pour des tâches essentielles à l’association : gestion des adhérents, comptabilité-gestion, tâches administratives avec un logiciel dédié, etc. Malheureusement, cette prise de conscience de l’importance de l’informatique et des compétences spécifiques nécessaires se fait parfois dans des situations de pertes de données ou de sauvegardes défaillantes (quand il y en a). Ce guide et les conseils qui y sont prodigués ont aussi pour objet de contribuer modestement à réduire ces situations de crise. Communication interne et externe Les sites Web « institutionnels » sont désormais courants pour les associations. Toutefois, seule une relative minorité d’entre elles déclare utiliser leur site web dans un but collaboratif. Une portion plus restreinte encore utilise le site web comme un outil pour échanger avec l’extérieur. Certes les réseaux sociaux bousculent ces pratiques, mais il y a de fait un enjeu à ce que les associations s’approprient mieux ces nouvelles possibilités de collaborer. 9. http://www.april.org/files/analyse-questionnaire- associations-informatique-et-logiciels-libres.pdf 8
  • 17. 3. Catalogue Libre L’April a publié fin 2010 un catalogue de logiciels libres intitulé « Catalogue Libre. 26 logiciels libres à découvrir ». L’enjeu de ce guide est double. D’une part, présenter des logiciels libres correspondant à des usages quotidiens de l’ordinateur (par exemple, « lire une vidéo » en référence au célèbre lecteur multimédia VLC) ; d’autre part, promouvoir le logiciel libre et les sujets afférents via une série d’encadrés, détaillant des enjeux liés aux logiciels libres. Découvrez le « Catalogue Libre » sur le site web de l’April (http://www.april.org/ catalogue_libre). Pour aller plus loin Ce catalogue constitue une première sélection de logiciels grand public, sélectionnés pour leurs qualités et organisés par domaine d’application (Multimédia, Bureautique, Éducation, Internet) pour permettre aux personnes qui découvrent les logiciels libres de ne pas être perdues dans le large choix des applications disponibles. De nombreux usages grand public se retrouvent dans le monde associatif : visualiser des fichiers PDF, créer une archive, voir une vidéo, créer des podcasts, gérer un album photo, suivre l’actualité des sites web via les flux RSS, partager des fichiers en mode pair à pair, réaliser des pages web. . . Nous vous invitons donc à consulter le Catalogue Libre 1 qui présente des logiciels qui pourraient vous être utiles ainsi que d’autres informations sur les enjeux du logiciel libre. 1. http://www.april.org/Catalogue_Libre 9
  • 18. 4. Fiches logicielles 4.1 Bureautique Les outils de bureautique sont multiples et leur fonction est d’abord, selon Wikipédia, la mécanisation et l’automatisation du travail de bureau, soit les processus de production, d’expédition, de réception et de conservation des documents. 4.1.1 Bureautique générale appliquée au monde associatif Une condition nécessaire au partage : l’interopérabilité De très nombreux fichiers sont envoyés par courriel chaque jour dans les associations. Prenons l’exemple d’un rapport d’activités. Si vous diffusez ce document alors qu’il n’est lisible que par un unique logiciel, vous obligez votre destinataire à posséder ce logiciel ! Certes, ce problème n’est pas forcément visible au quotidien si la majeure partie des utilisateurs font comme vous et qu’ils utilisent le logiciel installé/imposé par défaut à l’achat de l’ordinateur. Mais vous comprenez bien que cela contribue d’une part à renforcer une position monopolistique et, d’autre part, à entretenir l’idée fausse que ce sont les autres logiciels qui sont mauvais car incompatibles avec ce logiciel dominant. Par ailleurs, il arrive également que des documents enregistrés par d’anciennes versions du même logiciel ne soient plus lisibles par le programme ou, moins grave mais gênant malgré tout, ne conservent pas un rendu correct. Découvrez le poster « formats ouverts, pour quoi faire ? » sur le site web de l’April (http://www.april.org/ sensibilisation). Pour aller plus loin Si vous voulez diffuser des documents sans mettre votre destinataire dans une situation inconfortable, le mieux est de le faire dans des formats ouverts, utilisables par tous et sans restriction. Ceci permet une meilleure 10
  • 19. Toute votre bureautique avec LibreOffice interopérabilité entre logiciels, c’est-à-dire une meilleure capacité à fonctionner entre eux au présent comme au futur. Les logiciels libres utilisent par défaut des formats ouverts : de plus, si votre destinataire souhaite une copie de votre programme, vous êtes libre de la lui donner. Ainsi, intrinsèquement, les logiciels libres favorisent et simplifient les échanges. LibreOffice Suite bureautique Apprentissage : Installation : LibreOffice Les premiers besoins des associations sont généralement couverts par les outils contenus dans une suite bureautique. Aussi, LibreOffice, dérivé du projet OpenOffice.org, a atteint désormais un niveau de maturité et une stabilité qui permettent justement de répondre à ces besoins. LibreOffice est une suite bureautique complète composée de plusieurs modules : traitement de texte avec Writer, tableur avec Calc, présentation avec Impress, dessin avec Draw et gestion de bases de données avec Base. L’interopérabilité des contenus produits avec ces logiciels offre une grande souplesse dans l’utilisation au quotidien et simplifie les échanges de données entre les diverses composantes de la suite ainsi qu’avec d’autres logiciels, qu’ils soient privateurs ou non. Writer est le logiciel de traitement de texte intégré à la suite bureautique LibreOffice. Le traitement de texte est le logiciel de la suite dédié à la rédaction de textes diversifiés, comme des courriers, des 11
  • 20. comptes-rendus d’activités ou des documents d’assemblée générale. Il est doté de multiples fonctionnalités, faisant de lui un standard adopté par de nombreux utilisateurs. Vous pouvez, par exemple, en quelques clics, inclure des images ou des tableaux pour documenter des rapports, mais aussi intégrer des liens vers des pages Internet ou faire des références croisées. Les documents produits avec Writer peuvent être exportés simplement dans différents formats, par exemple en PDF pour préserver la mise en forme de votre document. Ils peuvent aussi être envoyés en pièce jointe par courrier électronique ou être mis à disposition via une page Web sur Internet. Mais au-delà des fonctions de base communes à beaucoup de traitements de texte, LibreOffice Writer peut mettre en page vos documents de façon systématique en définissant des styles ou se connecter à une base de données afin de créer automatiquement des courriers personnalisés. Dans un cadre associatif, c’est donc la possibilité, via le traitement de texte, de générer des courriers multiples, à partir d’une base de données d’adhérents, par exemple pour la convocation statutaire à une assemblée générale. De nombreux tutoriels existent et nous vous encourageons à les parcourir, en particulier sur le wiki du site francophone de LibreOffice 1 . 4.1.2 Créer des cartes heuristiques Les cartes heuristiques, ou cartes mentales, sont des outils intéressants pour certains usages. Même si la prise en main peut nécessiter un effort, Freeplane devient vite un outil indispensable.Carte heuristique Apprentissage : Installation : Freeplane On peut noter deux usages particulièrement adaptés aux besoins associatifs : – le brainstorming, dans le cadre d’une formation par exemple. La structuration en branches est une réponse appropriée pour mener une séance de collecte d’idées à plusieurs ou pour dresser la carte mentale de l’ensemble du champ sémantique associé à un mot. La possibilité donnée par le logiciel de déplacer les branches, de regrouper les mots proches ou de rassembler les questions restées en suspens permet 1. http://wiki.documentfoundation.org/FR/La_ documentation_de_l’utilisateur 12
  • 21. Organiser ses idées avec Freeplane d’aboutir rapidement à une vision concertée d’une situation ou du « cas » posé comme objet central. – La prise de notes en cours de réunion : encore une fois, la capacité de déplacer les branches permet d’organiser le compte-rendu en temps réel en gardant les éléments jugés essentiels sans nécessairement construire des phrases. Les différents formats d’exportation, en particulier ceux destinés à la publication sur Internet, permettent de diffuser, facilement et rapidement, la production commune à tous les intervenants. Bien sûr, il existe d’autres possibilités d’usage et nous vous renvoyons vers le site web du projet. 4.2 Internet 4.2.1 Le réseau de réseaux qui transporte un (très) large spectre d’informations... Quelques définitions et précisions Avant de regarder ensemble les usages et les perspectives qu’offre Internet, il convient de préciser quelques définitions de mots souvent utilisés de manière inappropriée. En effet, Le terme Web est souvent assimilé à tort à Internet. Or, Internet est le réseau, alors que le Web est un ensemble de pages hypertextes liées entre elles sur le réseau. Le Web est donc une couche logicielle qui permet de passer d’une information à une autre, par le biais des hyperliens. Bref, il est plus convenable de dire « surfer sur le Web » que « surfer sur Internet ». 13
  • 22. Une évolution extrêmement rapide des pratiques autour de l’Internet L’Expolibre est une exposition au sujet des enjeux du logiciel libre. Retrouvez là sur http://www.expolibre.org/ Pour aller plus loin Quelques illustrations de ces évolutions rapides En 2008, le groupe de travail Libre Association de l’April a mené une enquête 2 auprès de 400 associations sur leurs usages informatiques. À cette époque, les réseaux sociaux n’étaient pas autant utilisés. En quelques années, ces derniers ont pris une importance considérable et une association se doit maintenant de gérer une page sur ces réseaux... Ce qu’il faut retenir de cet exemple, c’est la rapide évolution des pratiques sur Internet et sa sensibilité à la « mode ». Par exemple, la messagerie MSN, qui était une pratique très populaire il y a 4 ou 5 ans, est désormais délaissé, au profit des outils intégrés dans les réseaux sociaux. Les données hébergées : intérêts, enjeux et précautions La tendance actuelle est au Cloud Computing, que l’on pourrait traduire par « informatique en nuage », qui est un ensemble de services pouvant regrouper une multitude de pratiques. L’idée est de stocker les données des utilisateurs sur des serveurs accessibles de n’importe quel endroit dès lors que l’on ait accès à Internet, plutôt que de les avoir localement sur son ordinateur. On perçoit très vite l’avantage d’un tel fonctionnement : les données peuvent être facilement partagées entre plusieurs adhérents. L’avantage des services en ligne ne doit cependant pas faire oublier le risque d’un recul des libertés des utilisateurs. En effet, si l’externalisation de l’infrastructure technique peut sembler avantageuse, elle peut aussi avoir pour conséquence la perte de la maîtrise des systèmes d’information, de communication et des données. Ainsi, il est préférable de vous assurer quelques garan- ties. Avez-vous les compétences pour gérer vos propres ser- veurs ? Savez-vous les sécuriser convenablement ? Dans la négative, si vous optez pour des services préconfigurés (un espace de stockage, par exemple), ces services garantissent- ils la confidentialité de vos données ? Avez-vous la maîtrise de vos données ? Pouvez-vous décider du jour au lendemain de « quitter » le service initialement choisi en étant certain que vos données ne seront pas gardées à votre insu ? Même si toutes ces questions peuvent paraître secondaires dans la vie d’une association, elles sont beaucoup plus sensibles 2. http://www.april.org/files/analyse-questionnaire- associations-informatique-et-logiciels-libres.pdf 14
  • 23. qu’il n’y paraît : tout comme la sauvegarde de vos fichiers devient une préoccupation de premier plan le jour où votre disque dur décide de ne plus fonctionner, il est indispen- sable de se poser ces questions avant d’engager un choix pour l’association. Pour en savoir plus sur les opportunités et les risques de l’« informatique en nuage », vous pouvez consulter la note sur le Cloud sur le site de l’April 3 . Internet n’est pas caractérisé, il sera ce que vous en ferez... La croissance d’Internet et celle du logiciel libre sont intimement liées. Internet a permis, par la mise en connexion de chacun avec tout le monde, de modifier les règles du jeu, d’éliminer le vieux modèle de production centralisateur au profit d’une production coopérative et d’une diffusion massive. Internet est avant tout un outil de contact et de mise en relation de milliards d’êtres humains. Il a favorisé les pratiques de partage, notamment celle des logiciels libres. Mais d’autres ont suivi. Pouvions-nous imaginer, il y a dix ans, que la principale encyclopédie en ligne, Wikipédia, serait une encyclopédie libre d’accès et libre de modifications ? Bien sûr, il est essentiel d’être vigilant, par exemple sur les informations que l’on laisse (parfois sans le savoir) sur la toile mais, finalement, la meilleure garantie pour vous et votre association sera de maîtriser les grands principes de fonctionnement de l’Internet. Le Web sera ce que vous en ferez ! 4.2.2 Lire et écrire ses courriels Courriels gérés localement ou Webmail ? Il existe plusieurs manières de gérer les courriels : – utilisation de l’interface web généralement proposée par le fournisseur de votre adresse électronique, appelée également webmail. Pour cela, vous vous rendez, via votre navigateur favori (voir ci-après), sur la page qui vous permet de gérer vos courriels. Vous pouvez alors écrire, répondre, transférer ou mettre à la poubelle les messages reçus. L’avantage de gérer ses courriels de cette manière est d’être en lien direct avec le serveur de messagerie. La 3. http://wiki.april.org/w/Note_sur_le_cloud 15
  • 24. liste des courriels qui vous est présentée est l’exact reflet de ceux qui se trouvent sur le serveur. Vous en effacez un, il disparaît du serveur. L’inconvénient est que vous ne pouvez pas accéder à votre boîte si vous n’avez pas de connexion à Internet... – Utilisation de votre courrielleur favori, Thunderbird : le paramétrage du logiciel est important et vous permet de configurer un type de fonctionnement ou un autre. Ainsi, vous pouvez choisir de le gérer de la même manière que si vous étiez sur la page de votre webmail (avec la même nécessité d’une connexion Internet). Sinon, vous pouvez opter pour une configuration qui permet une gestion asynchrone des courriels. L’avantage sera de pouvoir par exemple préparer une réponse à un message que vous aurez préalablement téléchargé dans le courrielleur pour pouvoir l’envoyer lors d’une prochaine connexion. L’inconvénient est, qu’à un instant précis, la liste des courriels affichée dans votre courrielleur et différente de celle affichée sur le webmail. Il n’y a pas de bonne ni de mauvaise méthode pour gérer sa correspondance électronique et les préférences vont souvent d’abord aux habitudes acquises. Le choix doit cependant être fait en fonction des besoins. Posez- vous les questions suivantes : les messages ont-ils un caractère confidentiel ? La boîte mail peut-elle être gérée à plusieurs (avec une adresse générique, par exemple) ? La personne qui gère la boîte est-elle mobile et susceptible d’être longtemps sans connexion Internet ?, etc. Pour une gestion locale des courriels Client courriel Apprentissage : Installation : Thunderbird Thunderbird est un client de messagerie développé par la Fondation Mozilla. Puissant et pratique, désormais reconnu pour sa robustesse et sa stabilité, c’est l’outil incontournable pour gérer les courriers électroniques de l’association avec, en cas de besoin, la capacité de gérer plusieurs comptes de messagerie : vous pouvez par exemple choisir de collecter sur une unique session les messages adressés à l’adresse contact@association-UneTelle.org et president@association-UneTelle.org. Ce logiciel peut être utilisé dans une configuration très simple mais aussi, grâce à sa conception modulaire, répondre aux besoins sophistiqués des utilisateurs les plus exigeants. Thunderbird possède un grand nombre 16
  • 25. d’extensions qui permettent de le personnaliser en quelques clics, comme par exemple y ajouter la gestion d’un agenda et un calendrier des tâches à réaliser. Mozilla Thunderbird vous permet aussi de créer très simplement des modèles de messages qui vous feront gagner du temps lorsque vous devrez envoyer le même message de façon répétée. Par ailleurs, Mozilla Thunderbird possède des fonction- nalités pour protéger votre vie privée, vous prémunir des courriels indésirables (spam) et éviter certaines tentatives d’arnaque en ligne, telles les attaques par hameçonnage (phishing). Gérer ses courriels avec Thunderbird Depuis 1998, la Fondation Mozilla a a pour objectifs de soutenir l’innovation sur Internet et de rendre ce dernier accessible au plus grand nombre. Internet est un développement social et technologique important qui, en un temps très court, s’est imposé dans notre quotidien. Au début des années 2000, le Web était complètement envahi par des technologies divisées ; vous n’aviez aucune garantie de pouvoir naviguer sur les mêmes sites web que votre voisin. Grâce aux outils Mozilla, comme Firefox ou KompoZer, cette situation s’est grandement améliorée et le web est désormais plus interopérable. Pour atteindre ses objectifs, la Fondation Mozilla conçoit des logiciels libres, innovants et de grande qualité, qui respectent les utilisateurs et qui sont à la disposition de tous. a. http://www.mozilla.com La fondation Mozilla 17
  • 26. 4.2.3 Parcourir Internet Firefox Navigateur Web Apprentissage : Installation : Firefox Firefox est un navigateur web développé par la Fondation Mozilla. Tout comme Thunderbird, il a mûri et acquis une stabilité exemplaire. Firefox possède des dizaines de fonctionnalités, dont un correcteur d’orthographe intégré qui vous permet de saisir du texte directement dans les pages web (comme les billets de blogs ou les clients de messagerie en ligne). La quantité impressionnante d’extensions (plus de 6 000 !) et leur simplicité d’installation vous permettront de choisir les modules adaptés au quotidien de votre association. Si la sécurité de votre association sur le Web est une priorité, Firefox contient de nombreuses mesures de protection de la vie privée, ainsi qu’une protection contre les techniques liées à l’hameçonnage et contre les sites web malveillants. Ces seuls éléments devraient vous convaincre, dès aujourd’hui, d’utiliser Firefox plutôt que le navigateur installé par défaut sur l’ordinateur. Vous pourrez ainsi anticiper le jour où la décision sera prise, au sein de l’association, de changer de système d’exploitation (voir le paragraphe dédié) : vous serez déjà familiarisés avec Firefox qui a le gros avantage d’être multi-plateforme. Le navigateur web Firefox 18
  • 27. La messagerie instantanée avec Pidgin 4.2.4 Messagerie instantanée Messagerie instantanée Apprentissage : Installation : Pidgin Le logiciel Pidgin permet de converser de manière instantanée, par écrit, sur Internet. C’est ce que l’on appelle un « logiciel client de messagerie instantanée ». Il est de surcroît multi-protocole et multi-plateforme. Depuis ses débuts, Internet permet aux gens de converser entre eux. Il s’agit de conversations pair à pair, ou entre plusieurs personnes dans des salons virtuels dédiés. Pour cela, il existe un grand nombre de réseaux différents sur Internet. Malheureusement, ils ne sont pas tous compatibles entre eux : si des utilisateurs sont sur le réseau MSN et veulent échanger avec d’autres qui sont sur le réseau Google Talk, il faudra que certains changent de réseau et adoptent celui des autres utilisateurs. Heureusement, Pidgin est « polyglotte », c’est-à- dire qu’il vous permet de vous connecter sur tous les réseaux existants et donc de converser avec n’importe quel utilisateur, quel que soit son réseau de prédilection et, contrairement à ses congénères, il ne contient aucune publicité. Avec l’arrivée des réseaux sociaux, les outils de chat intégrés remplacent des réseaux comme MSN, qui étaient encore très utilisés il y a quelques années. Par ailleurs, vous pouvez aussi choisir de gérer votre suivi et vos envois de messages courts (micro-blogging) par l’intermédiaire de ce logiciel. 19
  • 28. Pidgin propose d’autres fonctionnalités, comme les transferts de fichiers, et développe sans cesse de nouvelles applications, notamment la gestion vidéo pour réaliser de la visioconférence qui devrait apparaître très prochainement. Elle est déjà opérationnelle pour deux utilisateurs connectés via le réseau propre à Pidgin. Découvrez le poster « Diffusez vos documents sous licences libres » sur le site web de l’April (http://www.april.org/ sensibilisation). Pour aller plus loin La messagerie instantanée est souvent perçue comme parasite dans un contexte professionnel. Mal paramétrée et mal maîtrisée par l’utilisateur, elle peut devenir une source constante de dérangement. C’est le cas lorsque de nombreuses personnes sont connectées à un même salon de discussion avec une multiplication d’échanges sans grande valeur ajoutée. Cependant, cet outil de discussion peut se révéler un complément précieux à une conférence téléphonique : les traces écrites de chaque participant permettent de gagner du temps dans la rédaction du compte-rendu de réunion. Si le paramétrage de Pidgin reste hors de portée de l’association et que vous souhaitez néanmoins organiser un salon de discussion, il vous reste la possibilité d’utiliser un service proposé en ligne et communiquer aux invités l’adresse Internet du salon qu’ils rejoindront par l’intermédiaire de leur navigateur préféré. Par exemple, on peut utiliser IRC, qui est un protocole de messagerie instantanée sur Internet. Il existe différents réseaux IRC 4 . Le réseau Freenode propose un accès avec un navigateur web 5 . De même, vous pouvez choisir d’accompagner vos réunions d’un « bloc-notes en ligne ». Pour plus de détails, voir la partie consacrée au travail collaboratif. 4.2.5 Créer un site web Les Systèmes de gestion de contenus (SGC) L’avènement du web collaboratif rend l’approche du site web associatif différente d’il y a quelques années. Alors que les premiers sites étaient conçus comme une vitrine institutionnelle où le contenu était contrôlé et relu comme l’étaient les publications papier, la manière d’approcher désormais la mise en place d’un site web offre de nouvelles perspectives, surtout en termes d’interaction et de collaboration. De plus, la tendance actuelle n’est plus à assurer une présence sur une seule adresse mais plutôt sur de multiples sites et outils, comme les réseaux sociaux. 4. http://fr.wikipedia.org/wiki/Internet_Relay_Chat 5. http://webchat.freenode.net/ 20
  • 29. Quoi qu’il en soit, il est toujours essentiel de maintenir un site à l’adresse de son nom de domaine, ensuite les pratiques évoluent et des outils viennent compléter le site initial (ajout d’un wiki, de calendriers partagés, d’archives, etc.). Si une volonté existe de faire peau neuve et de changer d’outil, de nombreux logiciels libres pour gérer les contenus sur Internet sont maintenant disponibles. L’installation demande des compétences et nécessite de comprendre les bases de fonctionnement d’un serveur, mais les procédures se sont nettement simplifiées, ne serait-ce que grâce aux nombreux tutoriels d’installation rédigés par les communautés. Idem pour les usages au quotidien : les interfaces de gestion par l’intermédiaire d’un navigateur web sont désormais plus explicites et permettent une prise en main plus simple qu’auparavant. Les rédacteurs contribuant aux contenus du site n’ont plus besoin de savoir écrire en langage HTML (le langage utilisé sur le web) et les fenêtres de rédaction de contenus s’apparentent souvent à des interfaces simplifiées de traitement de texte. Il serait difficile de citer l’ensemble des logiciels libres permettant de gérer les contenus destinés au Web (Système de gestion de contenu, SGC – CMS en anglais pour Content Management System) tellement ce type de programme s’est développé ces dernières années. Ainsi, sur la page dédiée de Wikipédia, on dénombre près de 220 CMS, qu’ils soient libres ou non ! Cependant, vous trouverez ici une liste restreinte, dont le choix s’est opéré par des usages effectifs et massifs en milieu associatif. Par ailleurs, ces CMS bénéficient généralement d’une communauté de développeurs très active et on trouve assez facilement des modules complémentaires pour un besoin spécifique. À vous de bien appréhender en amont les besoins de votre association. Quelques Systèmes de gestion de contenus libres Les moteurs de blogs Moteur de blog Apprentissage : Installation : Dotclear Moteur de blog Apprentissage : Installation : Wordpress Dotclear 6 et Wordpress 7 sont classés dans la catégorie des moteurs de blogs. Même si, initialement, ces SGC sont prévus pour permettre l’affichage régulier d’informations, leur évolution respective permet désormais de produire des sites web de qualité avec de nombreuses fonctionnalités. Si 6. http://fr.dotclear.org/ 7. http://themes-wordpress.eu/ 21
  • 30. Publiez du contenu sur l’Internet avec Spip vos besoins pour l’association sont simples, c’est sans doute vers eux qu’il faut se tourner. SpipGestion de contenu Web Apprentissage : Installation : Spip Spip 8 est un SGC conçu de manière à ce que des personnes n’ayant aucune connaissance en programmation puissent réaliser leur propre site Web avec des fonctions collaboratives avancées. L’ajout simplifié de modules complémentaires et notamment des thèmes (habillage des pages) pré-existants évitent à l’administrateur de devoir écrire des lignes de code. Ses multiples plugins 9 peuvent générer un site très simple, ou au contraire très complet, avec thèmes, agenda, accès restreint, newsletter ou même gestion d’association. Une fois le SGC installé, les différents intervenants ont des statuts différents pour permettre une gestion contrôlée des contenus : administrateur (mise en ligne des articles), rédacteur (rédaction des articles), visiteur (connexion sans accès à l’espace privé).Greffon pour Spip Apprentissage : Installation : Associaspip Le plugin Associaspip 10 dédié à la gestion d’associa- tion, bien qu’encore en développement (mais en phase de finalisation), est déjà fonctionnel. Il permet de gérer une liste d’adhérents avec date d’adhésion, cotisation, statut dans l’association, catégorie d’adhésion. Des envois mails sont également possibles, en sélectionnant soit les adhé- rents à jour, soit les adhérents échus, soit les adhérents 8. http://www.spip.net/rubrique91.html 9. http://plugins.spip.net/ 10. http://www.spip-contrib.net/Associaspip 22
  • 31. déjà « relancés ». Il peut aussi générer des planches d’éti- quettes pour les envois de courriers « papier ». Associaspip permet d’établir un plan comptable avec une aide spécifique pour les associations (lignes comptables suggérées pour les recettes et dépenses). Le compte de résultat et le bilan sont ainsi générés automatiquement. Enfin, ce plugin peut se « combiner » avec d’autres comme le plugin Coordonnées 11 qui permet d’ajouter des coordonnées supplémentaires aux adhérents (plusieurs numéros de téléphone ou emails, adresse, etc.) ou le plugin Champs Extras 12 qui permet la personnalisation complète de l’interface gérant les adhérents. À noter qu’il n’est pas possible pour l’instant de sélectionner automatiquement des ensembles d’adhérents en fonction de certains critères (par exemple ceux dont l’adhésion prend fin dans un nombre précis de jours) : il faut pour l’instant le faire manuellement. Par ailleurs, les mails envoyés aux adhérents sont en texte brut et ne permettent pas l’ajout de pièce jointe. Nous espérons que les développeurs en charge de ce module intégreront ces fonctions dans la prochaine version. Joomla ! Gestion de contenu Web Apprentissage : Installation : Joomla! Joomla ! 13 est un SGC très utilisé (plus de 30 millions de téléchargements sur la plate-forme internationale si on s’en réfère au portail francophone de Joomla ! 14 ) et les associations l’utilisent souvent comme support pour leur site Web. Il existe des modules utiles et pertinents pour gérer votre association : on notera par exemple l’existence d’un module dédié aux Systèmes d’échanges locaux (SEL). Enfin, il convient de souligner la qualité remarquable de la documentation 15 accompagnant pas-à-pas l’utilisateur pour l’installation : avec un minimum de connaissance, il est possible d’installer une version basique de Joomla ! La simplicité d’ajout de modules complémentaires permettra alors d’enrichir votre SGC pour lui permettre de répondre aux besoins de l’association. 11. http://www.spip-contrib.net/Plugin-Coordonnees 12. http://www.spip-contrib.net/Champs-Extras-2 13. http://www.joomla.fr/ 14. http://www.joomla.fr/actualites-de-joomlaorg/30- millions-damis-de-joomla 15. http://aide.joomla.fr/telechargements/documentation/ installation-de-joomla-1-7/download 23
  • 32. Drupal Gestion de contenu Web Apprentissage : Installation : Drupal Drupal 16 propose une logique de conception quelque peu différente de Spip et Joomla !. Appréhender la logique de ce SGC et le configurer à votre convenance demanderont sans aucun doute des compétences avancées. C’est donc un SGC réservé à un public averti mais qui vous permettra, la cas échéant, d’obtenir exactement la configuration souhaitée. 4.2.6 Et les réseaux dits « sociaux » dans tout ça ? Un contexte d’utilisation des réseaux sociaux dominants insatisfaisant La question des réseaux sociaux doit être soulevée dans ce guide, car la place qu’ils occupent désormais est trop importante pour ne pas être évoquée et les associations sont tentées de les pratiquer pour améliorer leur communication. Cependant, nous ne vous encourageons pas à rejoindre les réseaux qui ont pignon sur rue car ils ne respectent pas, pour la majorité d’entre eux, les règles élémentaires de respect des libertés et de la vie privée. Pour une association, parler de vie privée peut paraître inadapté, il n’en reste pas moins que la confidentialité et la sécurité des données, liées entre autres aux adhérents, est essentielle en milieu associatif. Le fait de ne pas maîtriser l’ensemble de vos données, et en particulier de confier le carnet d’adresses de la structure à un tiers dont le système économique n’est pertinent que par l’utilisation des informations collectées à des fins publicitaires, doit vous contraindre à prendre une décision éclairée quant aux réseaux sociaux ou espaces d’échanges d’informations. En choisissant une alternative aux grands réseaux célèbres sur lesquels tout le monde se connecte, vous n’aurez sans doute pas le même potentiel de communication mais, moralement, vous aurez la satisfaction de protéger un peu plus vos données et, par conséquent, de respecter vos adhérents et vos partenaires ! 16. http://drupal.org/ 24
  • 33. Des alternatives existent, les associations se doivent de les encourager Des outils pour des réseaux sociaux plus respectueux des utilisateurs Si votre association souhaite acquérir plus de visibilité et animer son projet via des réseaux sociaux respectueux de la vie privée de ses utilisateurs, vous devrez passer en revue l’existant et choisir au mieux. Nous avons pris le parti de vous en présenter certains ; ce choix peut sembler arbitraire, il l’est. À vous de poursuivre cette recherche pour trouver celui qui sera parfaitement adapté à vos besoins. Par ailleurs, il convient de préciser que certaines solutions sont improprement recensées comme réseaux sociaux alors que leur fonction est essentiellement d’offrir la possibilité de partager des données et d’ouvrir un espace d’échanges. Des exemples parmi un nombre grandissant de projets Réseau social Apprentissage : Movim Nous ne ferons donc qu’effleurer le sujet en pointant ici trois outils. Ils sont respectueux des utilisateurs et peuvent être configurés selon les besoins, garantissant ainsi la maîtrise des données. Il est nécessaire de préciser que cette appropriation ne peut se faire sans compétences et que l’installation et la configuration des outils considérés sont réservées aux associations expérimentées. Nous vous invitons à parcourir les pages des sites Web de Movim 17 , Diaspora 18 ou Jappix 19 pour y trouver le support qui conviendrait le mieux à votre association. Réseau social Apprentissage : Diaspora Par ailleurs, si vous êtes plutôt à la recherche d’un espace d’échanges et de mutualisation de données, Owncloud 20 pourrait répondre à vos attentes. Hébergement personnel Apprentissage : Installation : Owncloud Micro-blogging ou la communication particulièrement adaptée à l’itinérance... En complément des réseaux sociaux de première génération, l’association peut souhaiter mettre en place un compte de micro-blogging, à la fois pour communiquer avec ses adhérents et bénévoles, mais aussi pour compléter la panoplie d’outils de communication à l’intention du public. La solution la plus crédible et respectueuse, par sa conception et sa licence, est la plate-forme Identi.ca 21 . 17. http://movim.eu/ 18. https://joindiaspora.com/ 19. http://jappix.org/ 20. http://owncloud.org/ 21. http://identi.ca/ 25
  • 34. Une fois le compte créé, vous serez en mesure de Micro-blogging Apprentissage : Identi.ca communiquer des informations, par l’intermédiaire de message courts, à l’ensemble des personnes qui auront choisi de suivre l’activité de l’association, et ainsi animer une communauté. 4.3 Images et publications assistées par ordinateur 4.3.1 Introduction : chaîne de publication, chaîne éditoriale et chaîne graphique Séparer le fond de la forme Le principe de séparation du « fond » et de la « forme » consiste à dissocier l’écriture structurée d’informations de la manière dont elles apparaissent au lecteur. Par exemple, lors de la rédaction d’un texte, nous n’appliquerons pas directement le passage en caractère gras pour un mot mais choisirons plutôt d’associer à ce mot une intention d’écriture. Ce mot sera considéré comme « important » aux yeux de l’auteur et il sera toujours possible, à partir de cette information, de choisir par la suite la meilleure manière de marquer cette importance au lecteur. Cette approche a l’avantage de simplifier la ré- exploitation du fond : on peut plus facilement le publier sur différents supports, sous différents formats, avec différentes chartes graphiques. À la conception, l’auteur focalise ses efforts sur le fond et la structuration plutôt que de passer du temps sur la manière de présenter les choses. Pour mieux appréhender les logiques qui sous-tendent la séparation du « fond » et de la « forme », vous pouvez parcourir la page Wikipédia dédiée 22 . Chaîne éditoriale En milieu associatif, il est courant de devoir publier des articles sur papier mais également sur son site web. La chaîne éditoriale est l’ensemble des méthodes, des règles et des procédés technologiques mis en place pour assurer le bon déroulement de toutes les étapes qui accompagnent le texte, de sa création à sa publication. 22. http://fr.wikipedia.org/wiki/What_you_see_is_what_you_ mean 26
  • 35. Chaîne graphique La chaîne graphique s’inscrit dans la chaîne éditoriale et concerne plus directement le maquettiste : mise en page du document, intégration et mise en forme du texte et des images, préparation du document pour l’impression, etc. Dans nos associations, la personne en charge de la communication (quand il y en a une) est souvent responsable de l’ensemble de la chaîne éditoriale. Quelques outils qui permettent d’appliquer une logique de chaîne éditoriale La première version du Catalogue Libre et le présent document 23 ont été produits à l’aide de LATEX 24 , qui est d’ailleurs plutôt un système de composition de documents. La manipulation n’est pas intuitive, car il est nécessaire d’appréhender une syntaxe spécifique (un peu comme un Wiki mais avec des capacités bien plus nombreuses). Ce logiciel est une référence lorsqu’il s’agit d’éditer une thèse contenant de nombreuses formules, en mathématiques ou physique par exemple. Si votre association souhaite s’orienter vers la mise en place d’une chaîne éditoriale qui vous permette de produire un texte, de générer un format papier et en même temps un format destiné au Web, nous vous invitons à regarder les programmes basés sur Scenari (système de gestion de chaîne éditoriale) : OptimOffice 25 (tous types de documents web et papier), Opale 26 (spécialisé sur les contenus pédagogiques ou de formation), DokielGuide 27 (documentation logicielle, guide utilisateur). Chaîne éditoriale Apprentissage : Installation : Scenari Si vous souhaitez une chaîne éditoriale pour la production de livres, La Poule ou l’Oeuf 28 répondra certainement à vos attentes. 4.3.2 Mise en page d’une revue, d’un journal Scribus est un logiciel de publication assistée par ordinateur (PAO) pour la réalisation de plaquettes, 23. L’April a publié en décembre 2010 un catalogue de logiciels libres intitulé « Catalogue Libre. 26 logiciels libres à découvrir » (http://www.april.org/Catalogue_Libre). Le présent document en est inspiré. 24. http://www.latex-project.org/ 25. http://scenari-platform.org/optimoffice 26. http://scenari-platform.org/opale 27. http://scenari-platform.org/dokielguide 28. http://www.pouleouoeuf.org/ 27
  • 36. Publiez vers plusieurs supports avec Scenari documents de communication, livres et magazines. Ce logiciel répond à des besoins professionnels de publication et permet de produire des documents de qualité. Vous pourrez ainsi éditer le journal ou la newsletter de votre association. Grâce aux nombreux tutoriels accessibles sur le Web, vous maîtriserez très vite les manipulations de base et vous pourrez alors réaliser des documents proches de la qualité professionnelle, prêts à être imprimés ou envoyés chez un imprimeur pour des tirages de qualité, dans un format respectant la séparation quadrichromique (CMJN).PAO Apprentissage : Installation : Scribus Si votre activité vous pousse à reproduire régulièrement le même type de document, comme un bulletin d’information mensuel, l’utilisation de maquettes vous permettra de gagner du temps. Et si vos talents de graphiste ne rivalisent pas avec ceux des professionnels, de nombreux modèles sont à votre disposition sur Internet. Pour vous assurer de la pertinence de vos choix, Scribus est équipé d’un mode de visualisation. Vous pourrez vérifier, par exemple, que votre document reste accessible aux personnes souffrant de déficiences ou de troubles visuels comme le daltonisme. 4.3.3 Diffuser par courriel une infolettre aux adhérents et aux partenaires La diffusion régulière d’un bulletin d’informations aux adhérents et aux partenaires est un besoin commun à la majeure partie des associations mais, parfois, ces envois en 28
  • 37. masse sont considérés par les fournisseurs d’accès comme des courriels indésirables. L’adresse IP de l’ordinateur qui a envoyé les messages peut alors être bloquée et il est impossible de renvoyer des courriels avant un certain temps. Pour vous aider à faire votre choix quant à une méthode de diffusion, nous vous proposons de distinguer deux types de besoins et de situations en fonction du nombre de destinataires. l’envoi est destiné à moins d’une centaine de destinataires Le plus simple est sans doute de profiter des qualités de votre courrielleur et de formater votre message au format MIME multipart/alternative. Ce format permet d’avoir, dans le même courriel, une version HTML et une version texte du même message. Vous pourrez ainsi sortir d’une mise en page basique et insérer des images ou des liens. Plus simplement encore, vous pouvez attacher au courriel une version du bulletin au format PDF. Vous aurez ainsi l’assurance que votre message sera correctement lu par tous les destinataires. Si vous prenez le soin de mettre à jour régulièrement votre carnet d’adresses et que vous découpez votre envoi en 3 ou 4 lots (pour passer outre les mesures de protection évoquées ci-dessus), vous devriez fluidifier le processus d’envois massifs. l’envoi est destiné à plus d’une centaine de destinataires Pour éviter d’être confronté trop souvent à des retours, optez pour une solution plus robuste : la liste de diffusion. De nombreux hébergeurs proposent ce service en plus d’un nom de domaine et d’un espace web, mais parfois avec des options et des paramétrages différents : chaque abonné à la liste répondra-t-il directement par défaut à l’ensemble des destinataires ? Aurez-vous accès à ce paramétrage ? Il est nécessaire de vous poser ces questions et d’y répondre avant de mettre en place la liste, pour éviter d’être en décalage par rapport à vos besoins initiaux. La solution « ultime » (mais nécessitant des compétences avancées pour l’installation et du temps pour l’administration, le paramétrage et l’entretien au quotidien de la base de données) est d’opter pour l’installation sur un serveur d’un logiciel libre dédié à cette utilisation : 29
  • 38. Sympa 29 , Mailman 30 ou phplist 31 . Nous ne développerons pas ici les capacités de chacun, nous vous renvoyons plutôt vers leur site respectif. Des témoignages d’usagers précisent que ces logiciels permettent des envois quotidiens vers plus de 3 000 destinataires. L’installation et la maintenance d’un serveur de liste pouvant facilement être mutualisées entre différentes associations, il existe des hébergeurs associatifs qui fournissent ce service à leurs membres : lautre.net 32 , infini.fr 33 ou Web4all.fr 34 ... 4.3.4 Logiciels utiles à la chaîne graphique La représentation des images sur un ordinateur se fait de deux façons différentes. La première concerne les images dites matricielles : l’image se présente comme un tableau de points (les pixels). Cette méthode de représentation existe depuis longtemps, c’est notamment celle utilisée par votre téléviseur. Mais lorsqu’on agrandit l’image, on voit apparaître les pixels, la qualité de l’image est alors dégradée. Une seconde méthode, plus moderne, vise à pallier ce défaut. Elle consiste à définir l’image sous forme d’une composition de figures géométriques simples : des courbes, des rectangles, etc. On parle alors d’image vectorielle. L’intérêt est d’offrir une grande souplesse pour effectuer des transformations (agrandissement, rotation, dégradé) sans aucune perte de qualité. Ce qui en fait un outil idéal pour les graphistes professionnels qui doivent généralement produire des images en très grand format. Vous avez très certainement déjà été confronté à la manipulation du logo de votre association : si vous ne possédez pas les sources vectorielles, son intégration à un document ou son redimensionnement génèrent souvent une grande déception à l’impression ! Acquérir les compétences pour utiliser un logiciel travaillant en vectoriel n’est jamais inutile pour une association : ce sera sans aucun doute un bon investissement pour la communication de votre structure 29. https://www.sympa.org/ 30. http://www.list.org/ 31. http://www.phplist.com/ 32. http://lautre.net 33. http://infini.fr 34. http://www.web4all.fr 30
  • 39. et permettra de générer des documents esthétiquement irréprochables. Pour les images matricielles GIMP est un logiciel de traitement d’images : c’est un outil complet pour le dessin, la retouche photo et les animations pour le Web. Retouche d’image Apprentissage : Installation : GIMP Avant d’intégrer une image dans un compte-rendu d’activités, vous pourrez, par exemple, supprimer des yeux rouges, améliorer des contrastes, recadrer une prise de vue. GIMP vous permet aussi de convertir l’image dans un autre format ou d’alléger une photo pour une utilisation sur un site web. Par ailleurs, GIMP est fourni avec 150 filtres. Mais il existe également de nombreuses extensions à télécharger, qui l’enrichissent continuellement. GIMP intègre aussi une option pour l’automatisation de tâches répétitives qui facilitera toutes les manipulations, des plus simples aux plus complexes. Enfin, comme beaucoup de logiciels libres, GIMP bénéficie d’une grande communauté d’utilisateurs qui documentent, échangent des techniques et s’entraident en permanence sur les forums de discussion. Pour les images vectorielles Inkscape est le logiciel de dessin vectoriel le plus abouti. Son principe consiste à utiliser le format standard défini Retouchez vos images avec GIMP 31
  • 40. Le dessin vectoriel avec Inkscape pour les images vectorielles sur le web : SVG. La prise en main d’Inkscape peut se révéler compliquée, en particulier si vous avez vos habitudes sous un logiciel travaillant en bitmap, tel GIMP, et que vous raisonnez avec la logique « matricielle » associée.Dessin vectoriel Apprentissage : Installation : Inkscape Inkscape permet de gérer deux grandes catégories d’objets graphiques : les formes et les chemins. Les formes regroupent tous les objets définis par des propriétés simples comme des cercles, rectangles, polygones, etc. Lorsqu’il s’agit de créer des formes plus complexes, les objets sont définis par des chemins. Riche en fonctionnalités, Inkscape permet également de faire des dégradés ou de la calligraphie. C’est donc l’outil idéal pour réaliser vos dessins, affiches, cartes postales et cartes de visite. Comme souvent avec les logiciels libres, un système d’extensions permet de l’enrichir de nombreuses options. Pour apprendre à se servir de toutes les potentialités du logiciel, n’hésitez pas à consulter les très bons didacticiels qui sont accessibles depuis le menu Aide, ainsi que l’abondante documentation. Le large éventail de ses fonctionnalités en fait l’outil de dessin à privilégier pour la communication de votre association. 32
  • 41. 4.4 Gestion 4.4.1 Comptabilité La comptabilité est une obligation pour une grande partie des associations. Permettre un suivi cohérent des richesses de la structure est nécessaire et, de surcroît, généralement incontournable si l’on veut pouvoir fournir ces informations aux administrateurs et favoriser des décisions éclairées. Longtemps, les logiciels privateurs étaient les seuls à pouvoir répondre aux besoins des associations dont les budgets étaient conséquents. Désormais, il existe différentes solutions libres qui, sous réserve d’un temps d’approche plus ou moins important en fonction des connaissances informatiques et comptables de l’utilisateur, peuvent répondre aux besoins comptables de la majeure partie des associations. Grisbi Comptabilité de caisse Apprentissage : Installation : Grisbi Si votre comptabilité est peu importante et que vous n’avez pas d’obligation vis-à-vis d’une comptabilité en partie double, Grisbi pourra faire l’affaire pour une comptabilité dite « de caisse » (celle que vous opérez généralement pour votre comptabilité personnelle). L’objectif des développeurs a été de proposer le programme le plus simple et le plus intuitif possible pour La comptabilité avec Grisbi 33
  • 42. La comptabilité avec GnuCash un usage basique, tout en permettant un paramétrage à ceux qui souhaiteraient une utilisation plus avancée. L’interface de Grisbi est très conviviale. La prise en main est intuitive et le passage entre les différents onglets vite naturel. Grisbi propose nativement une gestion multi- comptes, multi-devises. Il est possible d’organiser ses opérations selon différents tiers, catégories de dépenses, catégories de recettes, modes de paiement. GnuCash Comptabilité Apprentissage : Installation : GnuCash GnuCash 35 est un logiciel de comptabilité en partie double. On peut y insérer et paramétrer un plan comptable associatif. Il est très facile à installer et à utiliser pour une personne connaissant un peu la comptabilité, le plan de comptes et les règles de comptabilisation. La fonctionnalité de rapprochement est présente, ainsi que l’import et l’export dans divers formats, générant des fichiers de données qui peuvent être traités par un tableur, comme Libreoffice Calc par exemple, même si le logiciel intègre déjà des fonctionnalités permettant de générer des états. Des documents de fin d’exercice sont aussi disponibles, quoiqu’un peu rudimentaires. 34
  • 43. La comptabilité avec PhpCompta PhpCompta Si vous avez besoin de permettre l’accès aux comptes de l’association à plusieurs personnes, une solution hébergée sur un serveur comme PhpCompta 36 pourra vous convenir. Appréhender l’interface demandera du temps, même à un comptable expérimenté, mais le logiciel a déjà fait ses preuves pour de nombreux exercices au sein d’associations dont les objets étaient tous différents. Comptabilité Apprentissage : Installation : PhpCompta Si vous avez la chance d’avoir, au sein de l’association, des compétences d’administrateur système, vous pourrez procéder vous-même à l’installation du logiciel. Dans le cas contraire, vous pourrez opter pour un service hébergé (à un tarif généralement inférieur aux coûts des logiciels privateurs) qui pourra vous assurer des sauvegardes régulières et les mises à jour opérées par la communauté. 4.4.2 Gestion des adhérents Galette Gestion des adhérents Apprentissage : Installation : Galette Galette 37 est un outil de gestion d’adhérents et de cotisations en ligne à destination des associations. Il a été développé par le groupe d’utilisateurs de logiciels libres Aldil 38 de Lyon : c’est donc une association qui a développé le logiciel pour ses propres besoins et qui a choisi de mettre le produit de ses efforts à disposition de tous ! 35. http://www.gnucash.org/ 36. http://www.phpcompta.eu/ 37. http://galette.tuxfamily.org/ 38. http://www.aldil.org/ 35
  • 44. La gestion des adhérents avec Galette La mise en place de Galette nécessitera des compétences dans l’installation d’un logiciel sur un serveur. Les fonctionnalités restent simples et répondent aux premiers besoins en terme de gestion des adhérents. Par exemple, il permet de savoir à tout instant quelles adhésions arrivent bientôt à échéance. Galette offre aussi la possibilité de participation et chaque adhérent dispose d’identifiants personnels lui permettant d’aller consulter (et modifier) les informations le concernant. Galette est sans doute un bon choix si vous voulez expérimenter un logiciel accessible par les adhérents eux- mêmes. 4.4.3 Progiciel de gestion intégrée (PGI) Introduction Longtemps restés hors de portée des associations pour des raisons de coût, les progiciels de gestion intégrée (ou ERP de l’autre côté de la Manche, Enterprise Ressource Planning) tendent à se démocratiser et à devenir accessibles. Même s’ils sont d’abord conçus pour les entreprises et qu’ils souffrent souvent d’un vocabulaire éloigné de notre jargon associatif, ils deviennent de plus en plus simples à installer, à prendre en main et à paramétrer. Leur capacité à activer seulement certains 36
  • 45. modules permet une appropriation en douceur, avec les fonctions uniquement nécessaires dans un premier temps. En deçà d’une certaine taille d’association, l’installa- tion et la configuration d’un tel outil ne seront pas perti- nentes et un tableur, pour gérer 50 adhérents par exemple, sera sans aucun doute bien plus adapté. Deux PGI sont présentés ci-dessous : l’un en détail, l’autre plus partiellement. Mais vous pourrez déjà mesurer la capacité de ces logiciels à proposer des solutions intégrées et rassemblées en une seule entité, comparativement aux logiciels précédents répondant à un besoin précis en terme de gestion. Bien sûr, ce sera à vous de faire le choix d’un logiciel unique pour administrer votre association ou d’estimer qu’à chaque tâche doit correspondre un outil. La taille et les besoins de votre association seront des critères déterminants dans ce choix. Dolibarr Progiciel de gestion intégré Apprentissage : Installation : Dolibarr ... un couteau suisse aux outils divers mais qui nécessite de savoir ce que l’on veut... Dolibarr 39 est un Progiciel de gestion intégré (PGI) modulaire qui s’installe sur un serveur web (donc accessible à distance par l’intermédiaire d’un navigateur) et qui propose par défaut un nombre restreint de modules activés. Une fois installé, vous pourrez choisir d’activer d’autres modules pour répondre aux besoins de l’association, pour des structures de différentes tailles. Cependant, s’engager dans le choix d’un tel logiciel nécessite un changement d’habitudes de travail et il convient de ne pas négliger cette phase et de la préparer avec l’ensemble des personnes susceptibles de l’utiliser. Dolibarr a été conçu pour être adapté aux petites associations ne disposant pas de connaissances informatiques avancées : en suivant pas-à-pas les préconisations des tutoriels écrits à cet effet, vous ne devriez pas rencontrer de difficultés majeures à son installation. Dolibarr est une application web et peut donc être consultée depuis n’importe quel lieu connecté à Internet et via n’importe quel dispositif (pc de bureau, smartphone, tablette). Dans un contexte sans connexion, vous pouvez également opter pour une installation sur un unique ordinateur et travailler de manière autonome. 39. http://www.dolibarr.org 37
  • 46. Voici les quelques modules conçus pour la gestion d’association : – Le module Adhérents permet la gestion des adhérents (annuaire, statut, suivi de cotisation). – Le module Mailing pour faire vos relances d’adhé- rents ou vos convocations aux instances. – Le module Dons dans le cas d’une campagne d’appel aux dons. – Le module Banques et Caisses pour avoir une vision de vos finances (la saisie de vos cotisations l’alimenteront automatiquement) et réaliser vos rapprochements bancaires. – Les modules Tiers et Factures Clients pour saisir les factures des prestations offertes par votre association. – Le module Agenda pour partager un agenda entre membres du bureau ou adhérents avec possibilité d’export et d’import dans d’autres formats d’agenda. – Le module Note de frais pour suivre les notes de frais de vos adhérents ou membres du bureau et permettre leur remboursement. Il existe de nombreux autres modules fournis par la communauté développant le projet, mais vous pourrez aussi trouver d’autres contributions en dehors de cette communauté, augmentant encore les possibilités de l’outil. Le Progiciel de gestion intégré Dolibarr 38
  • 47. ... pour la trésorerie et la comptabilité Dolibarr répond aux besoins de gestion de la trésorerie et des finances. Les modules Adhérents, Factures clients et Tiers étant activés, Dolibarr offre la possibilité de suivre les facturations des tiers (achats fournisseurs ou ventes de l’association) et les cotisations des adhérents (qui peuvent être automatiquement converties en facture) ainsi que leur paiement. Grâce au module Banque, les paiements réalisés (cotisations ou factures) alimentent le suivi de compte bancaire et les rapprochements peuvent être opérés. Le module Dons vous permettra de suivre la réception de campagnes de dons. Le module Point de vente, quant à lui, permet de transformer un poste informatique en caisse enregistreuse pour saisir des ventes (petits objets lors d’un salon ou vente de vêtements organisée par la structure, par exemple). ... pour la gestion des adhérents Une fois activé le module Adhérents, vous pourrez gérer les fiches d’adhérents et les cotisations, définir des types d’adhérents, suivre les informations de chacun de vos membres ainsi que l’état de cotisation (à jour de cotisation, expiré, résilié...). Le module Mailing permet de réaliser des envois ciblés, par exemple auprès des adhérents non à jour de leur cotisation. Pour vous éviter un temps de saisie et recueillir des demandes d’adhésion en ligne, il est possible d’offrir un formulaire public d’auto-inscription aux adhérents. En « convertissant » vos adhérents en utilisateurs du logiciel, vous leur offrez un accès privé permettant de gérer eux- mêmes leurs informations dans une logique de travail collaboratif. Si le module Paypal est activé, vous pourrez suggérer la demande d’adhésion par Carte Bleue ou Paypal sans besoin de connaissances ou d’infrastructures particulières. Dolibarr peut également réaliser des planches d’étiquettes ou des cartes de visite. Si vous utilisez le gestionnaire de listes de diffusion Mailman 40 , Dolibarr pourra dialoguer avec ledit système et ainsi ajouter ou supprimer automatiquement un adhérent. 40. http://www.list.org/ 39
  • 48. ... pour gérer un projet en activant un agenda La conception modulaire de Dolibarr lui permet d’activer l’agenda sans nécessairement installer les autres fonctions. Une fois le module agenda ouvert, il vous permet de centraliser vos tâches et événements. D’autres PGI potentiellement pertinents pour une association OpenERP et OpenConcerto Comme Dolibarr, OpenERP 41 ou OpenConcerto 42 peuvent être adaptés à une utilisation associative. Tout comme Dolibarr, ces PGI ont d’abord été pensés pour une entreprise puis des modules ont été développés pour répondre à certains besoins d’associations. Le vocabulaire dans les modules par défaut reste donc très orienté « entreprise » et un temps d’adaptation sera sans doute nécessaire pour l’appréhender. Cela peut aussi être l’occasion de se rapprocher de la communauté de programmeurs constituée autour du développement de ces logiciels, toujours volontaires et avides de retours, pour les accompagner sur de la « traduction » associative. À noter que ces deux solutions proposent la possibilité de gérer et d’éditer des bulletins de paye. D’autres PGI libres existent et émergent... Nous n’avons cité que ces exemples mais il existe d’autres PGI libres susceptibles de répondre à vos besoins. De nombreuses pages sur le Web recensent ce type de projets et, si vous chercher à compléter le panorama, commencez par parcourir la page du site Framasoft 43 sur le sujet. 4.5 Travail collaboratif Le caractère dynamique des sites Web, la simplification technique et les capacités collaboratives (nous avons sciemment évité le terme générique marketing et fourre- tout « Web 2.0 » pour désigner globalement ces évolutions) offrent aux associations une possibilité jusque-là inégalée de produire de manière collaborative des documents avec les membres de l’association, d’interagir avec les adhérents ou même de coproduire des contenus avec les partenaires 41. http://www.openerp.com/ 42. http://www.openconcerto.org/fr/index.html 43. http://www.framasoft.net/rubrique435.html 40
  • 49. Le web collaboratif avec un Wiki de l’association. Disponibles par l’intermédiaire d’un navigateur, les outils sont accessibles par le Web et les documents peuvent donc être modifiés au moment qui convient le mieux au contributeur, et ce avec un suivi automatisé des modifications. La peur de modifications « sauvages », qui peut être identifiée comme l’un des freins à utiliser des outils collaboratifs, est à atténuer par la manière dont peuvent être paramétrés les logiciels : les droits d’accès ou la nécessité de s’identifier peuvent par exemple rassurer pour mettre en place une dynamique de collaboration par l’intermédiaire des outils libres de collaboration. 4.5.1 Wiki L’un des outils caractérisant sans doute le mieux le Web collaboratif est le Wiki : une fois installé, il ouvre de nombreuses perspectives de collaboration entre membres. Cependant, ce n’est pas parce que vous serez parvenu à installer ce type de service que l’ensemble des acteurs de l’association vont se ruer pour participer. En effet, même si la pratique du Wiki tend à se démocratiser, deux barrières peuvent encore entraver le développement de cette pratique au sein de votre association. La syntaxe propre au Wiki est un premier obstacle : même si elle paraît minimaliste et évidente à certains, il convient de prévoir un accompagnement des personnes souhaitant s’initier à la rédaction. On notera au passage qu’avec une telle syntaxe, on rejoint la logique d’une suite éditoriale, le Wiki vous contraindra d’abord à vous concentrer sur le fond puisque vous ne pourrez pas élaborer une mise en forme avancée. 41
  • 50. Le second obstacle est moins concret et sans doute moins facile à dépasser : il s’agit de l’inquiétude liée au devenir des écrits produits. Est-ce que tout le monde pourra lire ce que j’ai écrit ? Ai-je le droit d’effacer un contenu produit par quelqu’un d’autre ? Puis-je utiliser les écrits d’une page Wiki ? Peut-on utiliser mes écrits ?, etc. Là encore, un accompagnement doit permettre de présenter les différents moyens de répondre à ces questions : politique d’identification en fonction des contenus, licence associée au Wiki mis en place, historique des modifications, etc.Moteur de Wiki Apprentissage : Installation : MediaWiki Concernant le choix du moteur libre de Wiki, présentons le plus célèbre d’entre eux : il s’agit de MediaWiki 44 qui a fait ses preuves puisque c’est ce moteur qui fait tourner l’encyclopédie Wikipédia 45 ! Il s’est développé au fil des années et, s’il n’est sans doute pas le Wiki le plus simple à configurer, sa robustesse n’est plus à démontrer. Si vous souhaitez un Wiki plus modeste, regardez entre autres du côté de dokuwiki 46 ou pmWiki 47 . 4.5.2 Production interactive de documents Plus récemment sont apparus sur le Web les « Pads » : des pages sur lesquelles les internautes invités peuvent contribuer en temps réel sur un seul et même document. La syntaxe est simple pour qui connaît et manipule régulièrement un traitement de texte puisque l’on y retrouve les mêmes fonctions de base. Que ce soit pour finaliser un document ou même prendre des notes, à plusieurs, en temps réel, sur la réunion téléphonique en train de se dérouler, l’intérêt est immédiat. Comme pour la plupart des logiciels libres utilisables sur le Web, deux options s’offrent à vous pour utiliser ce type d’outil : – Vous rendre sur des sites qui hébergent le logiciel déjà installé et créer, en un clic, un nouveau Pad. On peut citer par exemple le Framapad 48 , proposé par Framasoft, ou encore le bloc-note 49 mis à disposition 44. http://www.mediawiki.org/wiki/MediaWiki/fr 45. http://fr.wikipedia.org 46. http://www.splitbrain.org/projects/dokuwiki 47. http://www.pmwiki.org/ 48. http://framapad.org/ 49. http://bn.parinux.org/ 42
  • 51. par Parinux 50 sur son site. Il vous reste alors à communiquer aux participants l’adresse Internet de la page pour qu’ils vous rejoignent. Un petit bémol cependant, ces sites sont victimes de leur succès et vous serez peut-être confrontés à des déconnexions si de nombreux utilisateurs sont connectés en même temps que vous sur d’autres Pads. – Si vous possédez les compétences en interne, vous choisirez plutôt d’installer un des logiciels Etherpad 51 ou Etherpad-lite 52 sur vos propres serveurs ou ceux que vous louez chez votre hébergeur. Avant de terminer ce paragraphe sur les logiciels permettant de produire des documents de manière collaborative, nous vous invitons à regarder Gobby 53 , un autre logiciel prometteur pour la production collaborative de documents. Gobby ne dépend pas d’un serveur Web, et est utilisable directement sur le réseau local de votre association. 4.5.3 Gestion de projet Gestion de projet Apprentissage : Installation : Collabtive Collabtive 54 est une application web de gestion de projets collaboratifs. Elle vous permet de planifier des événements, gérer des tâches, partager des documents, envoyer des mails et définir des groupes. L’ergonomie très épurée de l’application est sans conteste son principal atout, mais vous apprécierez également la solidité de ses fonctionnalités de base qui la rendent tout à fait adaptée aux besoins des associations et des réseaux d’acteurs. La prise en main est intuitive : vous trouverez rapidement vos repères quel que soit votre niveau en informatique. L’interface graphique apparaît sobre et épurée, ainsi le regard se pose directement sur votre contenu. L’absence de bannières publicitaires et d’options superflues facilite la navigation. L’arborescence est peu profonde : toutes les fonctionnalités sont accessibles en moins de trois clics. Les pictogrammes guident l’utilisateur sur chacune des rubriques. Vous retrouverez, sur la page d’accueil d’un projet, une synthèse comprenant le calendrier d’avancement du projet, le formulaire de saisie 50. Le groupe d’utilisateurs de logiciels libres de Paris et Île-de- France 51. http://etherpad.org/ 52. https://github.com/Pita/etherpad-lite 53. http://gobby.0x539.de/trac/ 54. http://collabtive.o-dyn.de/?lang=fr 43
  • 52. d’activité et la liste des dernières actions concernant le projet. L’onglet jalon, à droite, vous invite à définir les différentes étapes de votre projet. Un titre, une description et une date limite. Les jalons ont deux utilités dans l’application : ils permettent d’une part de mesurer l’état d’avancement du projet (le pourcentage disponible est calculé en fonction du nombre de jalons passés) et, d’autre part, ils servent de points de repère pour organiser les tâches. Ces dernières sont organisées par listes, c’est-à-dire qu’un paquet de tâches est rattaché à un jalon. Chacune est composée d’un titre, d’une description et d’une date limite. La tâche appartient à une liste et peut évidemment être affectée à un utilisateur. On appréciera l’éditeur visuel qui permet très simplement de mettre en forme les descriptions de tâches. Vous avez délimité les contours de votre projet, il est maintenant temps d’en avertir les bénévoles et vos éventuels partenaires en leur envoyant un message qui peut être rattaché à un jalon et envoyé à un ou plusieurs utilisateurs. Vous avez par ailleurs la possibilité de rendre visible le document uniquement à certaines catégories d’utilisateurs. Par ailleurs, les tâches et les documents peuvent être « étiquetés » : vous leur attribuez des mots-clefs qui permettent, par la suite, de les retrouver rapidement en tapant ce même mot dans la barre de recherche. Pour finir, un système de messagerie instantanée vous permet de dialoguer en direct avec les personnes connectées. 4.5.4 Gestion électronique de documents (GED) La taille de l’association ainsi qu’un éventuel mode de travail à distance sont des critères déterminants pour définir la meilleure manière de gérer vos fichiers. Si vous êtes peu nombreux, dans les mêmes locaux et que vos missions ne recouvrent pas les mêmes champs, une gestion autonome par chacun des fichiers qu’il produit sur le disque dur local de l’ordinateur utilisé peut sans doute convenir. La seule et unique précaution est d’effectuer une sauvegarde régulière de chaque ordinateur. Si vous êtes nombreux en un même lieu au sein de l’association, le partage de fichiers sera sans doute nécessaire et la définition d’une hiérarchisation commune pour organiser le classement des différents types de 44
  • 53. Organisez des rendez-vous avec Framadate documents par les différents utilisateurs est un préalable indispensable pour éviter des classements inadéquats ultérieurement ; même s’il existe désormais de nombreux outils pour rechercher et indexer des fichiers. Si vous êtes nombreux à travailler à distance sur des sujets connexes, la mise en place d’un véritable outil de gestion électronique de documents doit être sérieusement envisagée. En outre, la gestion et l’archivage des documents dans nos associations sont essentiels dès lors qu’il s’agit d’en retracer l’histoire ou de partager des procédures entre plusieurs utilisateurs. Si l’archivage de documents papier semble plus ou moins bien assumé, bénéficiant d’éventuels supports pour le cadrer (stockage aux archives départementales pour les associations les plus importantes), ce n’est pas forcément le cas pour le classement et l’archivage des documents numériques. Gestion de documents Apprentissage : Installation : Hyla Comme d’autres, le logiciel Hyla 55 fonctionne par l’intermédiaire d’un serveur et sera donc accessible, une fois installé, par le biais d’un navigateur web. Il vous permettra de cadrer et d’organiser, au sein de l’association, la gestion de vos documents, quels qu’ils soient. 4.5.5 Réaliser un sondage, faire une enquête De nombreux outils libres tels Papillon 56 , Pollen 57 , Framadate 58 ou Poll-O 59 existent désormais pour 55. http://www.hyla-project.org/ 56. http://papillon.peacefrogs.net 57. http://pollen.chorem.org/pollen/ 58. http://www.framadate.org/ 59. http://www.poll-o.fr 45
  • 54. permettre à des adhérents d’exprimer un choix. À partir d’un certain nombre d’intervenants, consulter chacun individuellement prend du temps et rend difficile une convergence. Avec ces outils, chacun peut déposer, au moment où il le souhaite, son choix ou ses disponibilités et la synthèse apparaît en temps réel. Pour Papillon, la mise en place d’un sondage, pour proposer des dates à une dizaine de personnes, est très rapide (moins de 15 minutes la première fois et 5 minutes lorsque l’on connaît l’interface). Lorsqu’il s’agit de mener une enquête approfondie avec un questionnaire modulable, vous pouvez choisir d’utiliser Limesurvey 60 . L’interface est plus compliquée à appréhender mais tous les types de questions peuvent être imaginés (cases à cocher, tri de termes par préférence, champ ouvert, questions conditionnelles, etc.). L’interface de gestion, accessible via un navigateur web, permet aussi d’accéder aux premières analyses quantitatives. Pour les personnes sondées, il est possible d’interrompre le questionnaire et de le reprendre plus tard. C’est sans aucun doute un logiciel intéressant pour les associations fonctionnant en réseau, ou pour les fédérations d’associations, car elles pourront interpeller leurs membres, par exemple pour évaluer une pratique interne. Plusieurs solutions s’offriront à vous quand viendra l’heure de choisir la meilleure manière de mettre en ligne le questionnaire : – Votre besoin est ponctuel, le sondage n’est pas un « enjeu stratégique » pour votre association. Vous pouvez opter pour un service en ligne directement sur le site du projet. – Votre objectif est de gérer de nombreux sondages, vous souhaitez garder la maîtrise de vos données : vous pouvez alors choisir d’installer sur votre propre serveur la dernière version du logiciel. 4.5.6 Partager un calendrier Le besoin est régulièrement exprimé par les associations de partager un calendrier, que ce soit pour permettre la planification du partage de salles et des outils, ou pour visualiser les emplois du temps de plusieurs personnes de l’association. 60. http://www.limesurvey.org 46
  • 55. Avant d’opter pour un logiciel à part entière, n’hésitez pas à regarder si les outils déjà en place dans l’association n’offrent pas cette possibilité par défaut, ou moyennant l’installation d’un petit programme complémentaire : vous l’avez vu à la lecture du paragraphe destiné aux CMS, ces types de modules sont généralement prévus. Si toutefois vous souhaitez un outil dédié, ou si vous rencontrez des soucis de compatibilité de format de données entre vos appareils mobiles et votre gestionnaire d’agenda, vous pouvez essayer Phenix Agenda 61 . Le modèle économique choisi par l’équipe de développement réserve la dernière version aux donateurs, mais vous pourrez sans problème télécharger et installer l’avant- dernière version. Vous pourrez essayer aussi Owncloud 62 tout en sachant qu’il permet un partage de ressources qui va bien au-delà du simple calendrier. 4.6 Des logiciels libres pertinents aussi pour des activités pédagogiques 4.6.1 Pour quels contextes associatifs ? Pour les associations en contact avec les enfants et les jeunes, il existe de nombreuses solutions libres pour accompagner des démarches ludo-éducatives. Que ce soit dans le cadre d’un Contrat local d’accompagnement à la scolarité (CLAS) pour un temps après l’école, pour un centre de loisirs accueillant des enfants, ou pour des animations scientifiques et techniques, les logiciels libres offrent un large éventail de thématiques à destination du jeune public. 4.6.2 Quelques exemples de logiciels libres ludo-éducatifs pertinents Apprentissages ludo-éducatifs Apprentissage : Installation : GCompris Pour des enfants jusqu’à 10 ans, GCompris 63 propose des activités souvent ludiques, mais toujours pédagogiques, dans des domaines aussi variés que la découverte de l’ordinateur, les mathématiques (tables, dénombrement...), les sciences (électricité, le cycle de l’eau...), la géographie 61. http://www.phenix.gapi.fr/ 62. http://owncloud.org/ 63. http://gcompris.net/-fr- 47
  • 56. GCompris : le logiciel éducatif pour enfants de 2 à 10 ans (placer les pays sur une carte), la lecture, les jeux (casse- têtes, memory...) et même du dessin vectoriel. On y trouve une centaine d’activités. Citons aussi TuxMath 64 et l’ensemble des logiciels du Terrier d’AbulÉdu 65 .Apprentissages ludo-éducatifs Apprentissage : Installation : TuxMath Pour les plus grands, les ressources de l’association Sésamath 66 permettent de travailler l’ensemble du programme de collège en mathématiques. La robotique constitue un fantastique terrain facile d’accès pour des animations scientifiques et techniques. On peut la pratiquer à l’aide de matériel libre comme les cartes Arduino 67 , que l’on peut piloter avec des logiciels comme Physical etoys 68 ou Squeakbot. Plus d’information à ce sujet est disponible sur le site de Planète Sciences 69 . Etoys 70 est une véritable plate-forme ludo-éducative où les enfants créent leurs propres modèles, histoires et même jeux. De façon ludique, les élèves se confrontent à des notions de mathématiques, de logique, de sciences, d’arts... Selon le même modèle ludo-éducatif qu’Etoys, Scratch 71 permet aux enfants (entre 8 et 16 ans) de créer et partager des projets 72 . Cela peut être un jeu vidéo, un clip, une 64. http://tux4kids.alioth.debian.org/tuxmath/download.php 65. http://www.abuledu.org/leterrier/accueil 66. http://mathenpoche.sesamath.net/ 67. http://www.arduino.cc/fr/ 68. http://tecnodacta.com.ar/gira/projects/physical-etoys/ 69. http://www.planete-sciences.org/robot/boiteabots/ 70. http://www.squeakland.org/index.jsp 71. http://scratch.mit.edu/ 72. http://scratch.mit.edu/channel/featured 48
  • 57. Imaginez, programmez, partagez avec Scratch Les étoiles et constellations avec Stellarium histoire ou un dessin animé interactif... Avec Scratch, ils développent des compétences importantes dans le domaine de la résolution de problèmes, tout en apprenant à déve- lopper une pensée créative, un raisonnement systématique et à travailler en équipe. Pointons un dernier logiciel : Stellarium 73 , un magnifique planétarium libre qui aidera à préparer une soirée astronomie lors d’un séjour de vacances. De nombreux autres logiciels libres de qualité permettent aux associations d’appuyer leurs actions ludo- éducatives. 73. http://www.stellarium.org/fr/ 49
  • 58. 5. Et si vous osiez le changement de système d’exploitation au sein de votre association ? 5.1 Pourquoi prendre la décision de migrer vers un système d’exploitation libre ? Au fil de la lecture de ce guide, vous avez déjà pu rencontrer plusieurs arguments susceptibles de convaincre les membres de l’association de faire ce choix de migration. Ce paragraphe a pour objectif de compléter et consolider l’argumentation mais ne sera sans doute pas exhaustif ; nous vous invitons évidemment à parcourir le Web pour y trouver des éléments spécifiques à votre branche, comme par exemple un argumentaire adapté aux Logiciels Libres pour l’économie sociale et solidaire ou aux usages des Logiciels Libres qui sont, par leur qualité de légèreté, moins nocifs pour l’environnement. 5.1.1 Sur un plan éthique et philosophique La question de la migration est d’abord une question citoyenne : quelle que soit votre sensibilité politique ou 50
  • 59. celle de votre association, l’un de vos devoirs de citoyen est sans aucun doute de contribuer, à votre échelle, à une société toujours meilleure en vous opposant aux situations monopolistiques. Ces situations de monopole sont toujours néfastes et migrer vers un autre système d’exploitation ne peut que contribuer à diminuer une telle position dominante, qui se traduit au quotidien par le fait de voir bafouée la réglementation sur la vente forcée. Au sein des associations d’éducation populaire, cet argument portera et pèsera dans la décision de migration. Au-delà de la question du monopole, les valeurs intrinsèques liées aux 4 libertés des logiciels libres sont aussi très importantes pour faire évoluer les mentalités : ces libertés portent en elles les notions de partage des connaissances (avec une volonté d’émanciper et de contribuer à la réduction de la fracture de la connaissance), de coopération, de mutualisation, de développement de biens communs au détriment d’enrichissements personnels, de réappropriation des technologies et permettent de répondre légalement, simplement et naturellement à la contrefaçon. Passez à un système libre 51
  • 60. 5.1.2 Sur le plan technique Si l’argumentation philosophique n’est pas suffisante, vous pouvez placer l’intérêt d’une migration sur le plan technique. L’argument technique le plus solide porte sur la fiabilité et la sécurité : avec des logiciels libres, vous avez la possibilité à tout instant de contrôler ou de faire contrôler (si vous n’en avez pas les compétences) le programme pour vérifier qu’il ne contient pas des bugs, voire même des programmes espions. Pourtant la première réaction lorsque l’on ne connaît pas les logiciels libres est souvent de penser que, le code source étant ouvert, n’importe qui peut le mutiler. La réalité est toute autre. En effet, peu de personnes ont envie d’altérer un bien commun et il y a une grande réactivité de la communauté si jamais cela se produit. Lorsqu’un utilisateur détecte ce qui semble être un bug, il en informe la communauté de développeurs qui corrige souvent plus rapidement que pour un logiciel privateur équivalent : l’amélioration et la fiabilisation du logiciel est rapide et liée directement au nombre d’utilisateurs susceptibles de « remonter des bugs ». Par ailleurs, les formats ouverts utilisés par les logiciels libres permettent de garantir la pérennité des données : les archives de votre association pourront être relues dans 50 ans, même si le logiciel libre qui a permis de les produire devait ne plus exister car la recette originale existera et permettra le cas échéant de « redévelopper » l’outil nécessaire à l’interprétation de ces données. Avec un logiciel privateur, vous avez sans doute déjà été confronté aux difficultés d’ouvrir un fichier écrit avec une version précédente de ce logiciel : seul l’éditeur peut décider de mettre à disposition (gratuitement ou via une mise à jour payante) un programme permettant d’éventuellement résoudre ce problème. Dans le même ordre d’idée, l’indépendance vis-à- vis d’un éditeur est importante pour nos structures associatives : vous connaissez sans doute des cas de figure dans lesquels la structure s’est retrouvée « prisonnière » de l’éditeur car le format des données n’était pas transférable vers un autre logiciel. Il fallait payer une mise à jour ou un service pour pouvoir continuer à utiliser vos propres données dans de bonnes conditions. Le fait que le code ne 52
  • 61. soit pas « verrouillé » pour un logiciel libre permet ainsi de changer plus facilement de prestataire. Découvrez le poster « Les logiciels imposés et inutiles, ça se paye ! » sur le site web de l’April (http://www.april. org/sensibilisation). Pour aller plus loin 5.1.3 Sur le plan financier Enfin, si l’argumentation philosophique et technique restent sans effet, vous pourrez avancer la question financière. Souvent considéré comme gratuit, le logiciel libre ne l’est pas tout à fait, même si le coût est très souvent moins élevé que pour un logiciel privateur. Il faut savoir que lorsque vous achetez un ordinateur neuf avec Microsoft Windows installé par défaut, vous payez ce logiciel sans que vous ayez le choix et sans la moindre indication du coût de ce logiciel : c’est une infraction vis-à-vis de la réglementation concernant la vente liée et la vente forcée. Alors que vous pensez le système d’exploitation gratuit, vous l’avez en fait payé. Sur ce sujet, nous vous invitons vivement à consulter le site Racketiciels.info 1 qui présente en détail la réglementation et les actions que vous pouvez engager, ainsi que la synthèse « la vente liée ordinateur/logiciels » 2 publiée par l’April. Avec le logiciel libre, on sort des logiques de rentes : lorsqu’une association a besoin d’un logiciel et qu’elle sollicite une entreprise informatique pour le développer, le coût du développement est établi et payé. Une fois le logiciel réalisé, la licence libre associée au logiciel et la disponibilité des sources rendent inopportun le coût d’une licence par poste : l’usage de logiciels libres développés est donc généralement moins coûteux à terme pour une association. 5.2 Comment engager un processus de migration au sein de l’association ? Les conseils que vous trouverez ci-dessous ne sont pas exhaustifs et ne représentent pas non plus une recette infaillible. Nous vous invitons à parcourir les témoignages d’expériences de migrations menées au sein d’associations : 1. http://non.aux.racketiciels.info/ 2. http://www.april.org/synthese-la-vente-liee- ordinateur-logiciels 53
  • 62. vous vous ferez ainsi une meilleure idée des difficultés auxquelles vous risquez d’être confrontés. Qu’il s’agisse de préparer les membres de l’association ou les besoins informatiques, cette étape est absolument déterminante pour parvenir à une migration. Décider du jour au lendemain de migrer est la meilleure façon de faire avorter rapidement le projet et d’ancrer pour longtemps un rejet à toute tentative de changement. Il est donc indispensable de porter cette décision et de la faire acter au niveau des instances officielles de l’association, telles que le conseil d’administration ou l’assemblée générale qui peut, par exemple, inscrire cette orientation dans son plan de développement à long terme : rendue officielle, la démarche n’en sera que mieux acceptée. Ensuite, voici quelques clés qu’il convient de décliner en fonction du contexte dans lequel vous vous trouvez : – montrer l’intérêt stratégique pour l’association en utilisant les arguments précédemment présentés ; – motiver et montrer l’intérêt que le changement ap- portera, par exemple l’amélioration de l’organisation pour gagner en confort et en efficacité ; – impliquer les futurs utilisateurs dans le processus de migration (rédaction par l’un d’entre eux d’un petit mode d’emploi, responsable désigné de la collecte des « bugs », etc.) ; – (r)établir la confiance à l’égard de la « culture » informatique ; – profiter de l’opportunité d’une évolution du parc informatique : le changement est alors perçu comme un besoin ; – prendre le temps d’écouter et de trouver des réponses lorsque des problèmes sont signalés ; – prévoir du temps et des moyens pour former les utilisateurs ; – faire monter en compétences les utilisateurs. Utilisez l’affiche « Logiciels libres, essayez la liberté ! » sur le site web de l’April (http://www.april.org/ sensibilisation). Pour aller plus loin Il peut être opportun de démentir quelques idées reçues sur les logiciels libres, par exemple : – rassurer sur la soi-disant « incompatibilité » des fichiers utilisés par les logiciels libres avec les partenaires de travail ; – expliquer l’intérêt d’utiliser des « formats ouverts » lors de l’échange ou de la sauvegarde de fichiers. Nous 54
  • 63. vous invitons, sur ce sujet, à consulter le poster et le dépliant 3 publiés par l’April ; – aider à trouver les équivalents libres aux logiciels privateurs utilisés par l’association ; – montrer les alternatives possibles aux logiciels privateurs en pointant des outils libres qui apporteraient un « plus » ; – montrer que les parcs hétérogènes sont gérables et que les échanges de fichiers peuvent malgré tout avoir lieu. De manière générale, toutes les techniques mises au point pour accompagner les changements vous seront utiles. Nous ne détaillerons pas ici ces techniques, mais sachez que de nombreuses ressources existent sur le Web. C’est sans doute une bonne attitude que de parcourir la littérature sur ce sujet avant d’engager un processus de migration. Vous pouvez, par exemple, consulter la page Wiki 4 du groupe de travail. 3. http://www.april.org/formats-ouverts-pour-quoi-faire 4. http://wiki.april.org/w/Guide_libreassociation_:_conduite_de_changement Le projet d’un système d’exploitation entièrement libre fut initié par Richard Stallman en 1983 avec le projet GNU a . Dès 1990, la majeure partie du système était déjà disponible : il ne lui manquait qu’un noyau. Dans la diversité du matériel informatique, chaque disque, écran ou même clavier est différent. Le rôle du noyau est de pouvoir gérer ces différences, de façon à ce que chaque développeur puisse concevoir des logiciels indépendants du matériel sur lequel ils seront exécutés. Grâce à lui, tous les logiciels peuvent fonctionner sur n’importe quel ordinateur. En 1991, le finlandais Linus Torvalds diffusait le code source d’un noyau. Rapidement, beaucoup de développeurs se joignirent à ce projet de noyau libre grâce au réseau Internet qui se développait dans le monde entier. Ainsi complété par le noyau Linux (du prénom de Linus Torvalds), GNU devenait un système d’exploitation libre pleinement fonctionnel. De nombreuses variantes de GNU/Linux existent et ne cessent de gagner en popularité, ainsi que d’autres systèmes d’exploitation tels que *BSD b . a. http://gnu.org b. http://fr.wikipedia.org/wiki/BSD Les origines du système GNU/Linux 55
  • 64. 6. Quatre témoignages d’expériences réussies 6.1 Développement d’un logiciel métier : le projet Sigmah 6.1.1 Qui témoigne ? Olivier Sarrat est en charge, au sein du Groupe URD (Urgence Réhabilitation Développement), de l’animation du projet Sigmah pour le compte de la « Coopérative de Pilotage ». Développeur de formation, il a travaillé 3 ans dans une société de services en ingénierie informatique, avant de rejoindre le secteur humanitaire et le Groupe URD en mars 2007 où, en plus de Sigmah, il mène une activité de veille sur le sujet des TIC pour la solidarité internationale. 6.1.2 Sigmah Peux-tu dans un premier temps réexpliquer en 3 ou 4 lignes l’historique du projet Sigmah ? Sigmah 1 est un logiciel libre de gestion de projets humanitaires. Il a été lancé officiellement le 14 juin 2011. Sa version 1.1 est sortie le 19 octobre 2011. L’idée de son 1. http://www.sigmah.org/ 56
  • 65. développement est née en août 2008 lorsque trois ONG humanitaires ont fait le constat qu’elles partageaient les mêmes problématiques dans la gestion de l’information : absence de logiciels adaptés au monde de l’humanitaire pour gérer leurs projets, usage immodéré et quasi exclusif des pièces jointes aux courriels pour le travail collaboratif avec toutes les limites que cela comporte (multiplication des versions et incapacité temporellement et spatialement à situer la version finale). Des solutions propriétaires existent mais elles sont trop chères pour la plupart des ONG. Le développement d’une solution spécifique sous la forme d’un logiciel libre s’est donc imposé peu à peu. Le groupe de départ s’est étoffé : 9 en juin 2009, 10 en décembre 2009, 11 en mai 2011. Ces ONG forment une « coopérative de pilotage » qui précise les besoins auxquels doit répondre le logiciel, oriente les développements et définit d’une manière générale la stratégie. L’animation et la coordination de ce groupe sont assurées par le Groupe URD, association créée en 1997 qui a pour objectif l’amélioration des pratiques humanitaires. Un des points auquel est particulièrement attachée l’équipe de Sigmah est celui de la gouvernance du projet. Il est important que la coopérative de pilotage, qui rassemble les différentes ONG humanitaires, soit bien à la tête du dispositif pour 2 raisons : d’une part, cela garantit que le projet reste au plus proche des besoins, et d’autre part, impliqués dans le projet, l’adoption par les utilisateurs sur le terrain est rendue plus favorable. Comment plus d’une dizaine d’associations différentes peuvent-elles parvenir à se mettre d’accord sur les fonctionnalités essentielles de l’application ? Utilisez l’affiche « Logiciels libres : à partager sans compter ! » sur le site web de l’April (http://www.april.org/ sensibilisation). Pour aller plus loin La collaboration entre les 11 ONG qui constituent actuellement la Coopérative de Pilotage du projet Sigmah n’est pas si difficile. L’homogénéité des besoins de ces organisations rend les décisions sur les priorités de développement assez fluides. Le caractère très flexible du logiciel évite par ailleurs que des conflits émergent sur des choix de structuration qui seraient définitifs. Les défis de collaboration sont plutôt devant nous : lorsque le groupe aura doublé ou triplé de taille et que la dispersion géographique et linguistique sera plus grande, les vrais défis pointeront alors. Cela fait partie des futurs axes de travail pour le projet. 57
  • 66. Pourquoi avoir adopté une licence libre pour une telle application métier ? La logique libre s’est imposée naturellement comme choix de développement. Lors du recueil des besoins initiaux, certaines organisations ont précisé spontanément qu’elles avaient une préférence pour les logiciels libres. Il y a, de fait, une convergence de culture et de valeurs naturelles entre l’univers du libre et celui de l’humanitaire. L’élément clé du choix du libre est lié aux mécanismes de financement du secteur humanitaire. Le secteur humanitaire fonctionne avec 3 entités : les donateurs, les opérateurs (ONG), et les bénéficiaires de l’aide. En effet, contrairement au secteur marchand qui fonctionne avec 2 entités (prestataire et client), il y a nécessité pour le secteur humanitaire à œuvrer pour l’intérêt général dans ces projets afin de pouvoir lever des fonds. Difficile de demander à des grands donateurs publics d’investir des sommes importantes pour le bénéfice d’une seule organisation isolée ! En s’appuyant sur le modèle économique du libre, nous avons pu obtenir de tous nos bailleurs l’accord de contribuer financièrement au projet, car ils avaient la garantie que celui-ci ne pourrait jamais être accaparé pour des intérêts particuliers. Par la suite, en s’appuyant dès le début sur des entreprises extérieures qui ont la maîtrise des outils et de la culture du libre, nous permettons aux organisations qui le souhaitent de pouvoir contracter avec elles pour avoir des prestations techniques de maintenance, support, etc. C’est le cercle vertueux du libre ! Même si Sigmah est une application métier spécifique au secteur de la solidarité internationale, son développe- ment aurait été impossible si ce choix stratégique du libre n’avait pas été fait dès le début. L’arrivée récente d’un pre- mier contributeur bénévole dans la communauté des déve- loppeurs tendrait à montrer que cette stratégie est la bonne et nous ne pouvons donc qu’encourager d’autres organisa- tions à faire de même ! 58
  • 67. 6.2 Développement de logiciels pour l’accueil de loisirs : 2 exemples 6.2.1 Premier témoignage : libération du code source, une démarche sur le long terme Qui témoigne ? Jean-Marc Briand et Henri Gabolde sont respective- ment salarié et bénévole de l’Union bretonne pour l’ani- mation des pays ruraux (UBAPAR). C’est en fait l’Union régionale de la confédération nationale des foyers ruraux sur le territoire breton. Elle anime un réseau d’associations qui a pour but de favoriser l’animation et le développement des territoires en milieu rural. JCelo, logiciel libre pour l’accueil de loisirs Pourriez-vous nous expliquer dans un premier temps brièvement l’historique de jCelo ? Dans les années 1990, l’UBAPAR a développé, en réponse aux attentes de ses adhérents, une suite logicielle couvrant l’essentiel de leurs besoins. Au début des années 2000, la société détentrice des droits de l’outil qui avait permis le développement et la diffusion de cette suite a unilatéralement changé de politique tarifaire dans des proportions qui nous ont contraint à abandonner le support du projet. De tous les outils de la suite, certains pouvaient trouver leur équivalent dans l’offre logicielle disponible à ce moment, parmi les logiciels libres ou à des prix abordables. Cependant, d’autres plus spécifiques au monde associatif, comme l’outil de gestion des centres de loisirs et d’accueil sans hébergement, méritaient de survivre... Ainsi naquit « jCelo », cette fois développé et déployé sous un environnement libre : Java. Avec ce choix, les utilisateurs n’avaient plus de licence à payer pour exécuter l’application sur leur machine. Nous avions besoin d’un modèle économique pour financer son développement et son suivi technique. Après une concertation approfondie avec les utilisateurs potentiels, nous avons alors opté pour la formule économique suivante : à l’issue d’une formation à la prise en main de l’outil et un accompagnement dans la personnalisation de leur base de données, le logiciel était donné. Ce schéma économique a permis l’adoption de jCelo par de petites structures. 59
  • 68. La décision de mettre le logiciel sous licence libre a été prise sur quels arguments ? L’UBAPAR s’intéresse depuis plusieurs années aux logiciels libres en raison de la grande proximité entre la « philosophie du Libre » et nos valeurs associatives humanistes dans la tradition des mouvements d’éducation populaire. Nous menons régulièrement des actions de sensibilisation sur ce thème auprès de nos adhérents et du grand public et proposons un accompagnement et une assistance technique à la migration de parcs informatiques vers des logiciels et des systèmes libres. Il était donc tout naturel que l’UBAPAR s’interroge sur le passage de jCelo sous licence libre dans un souci de cohérence avec notre discours. Quelles sont les étapes clés que vous avez suivies pour mettre un logiciel sous licence libre ? La mise sous licence libre d’un logiciel ne comporte pas de difficultés majeures mais c’est un processus qu’il faut cependant acquérir. Il faut commencer par choisir le type de licence que l’on souhaite associer au logiciel car il en existe plusieurs. Notre choix s’est porté sur la Licence Publique Générale GNU version 3. Il est ensuite nécessaire d’apporter des modifications dans la manière de mettre à disposition le logiciel pour les utilisateurs. En premier lieu, il faut évidemment rendre disponible le code source. Il faut auparavant avoir veillé à faire mention, en en-tête de chaque fichier source, de deux éléments : une notice de copyright et une déclaration sur les droits de copie précisant que le programme est distribué sous les termes de la licence libre choisie. Il ne reste plus qu’à joindre une version texte de cette licence et le logiciel peut alors commencer sa nouvelle vie de logiciel libre. Quels avantages tirez-vous de cette « libération » ? Cela a renforcé notre légitimité dans la promotion de solutions libres auprès de nos adhérents, de nos partenaires et au-delà. jCelo a maintenant une licence reconnue mondialement qui le protège contre toute tentative d’appropriation irrespectueuse des droits de ses auteurs et de ses utilisateurs, ce dont il ne disposait pas jusqu’ici. 60
  • 69. Quels inconvénients à cette « libération » et comment les dépasser ? La mise en place des formations à la prise en main de l’outil d’une part et l’accompagnement dans la personnalisation des bases de données d’autre part ont un coût. Nous avons dû mettre en place un service pour aider les utilisateurs potentiels à rechercher les financements mobilisables (formation professionnelle continue, formation de bénévoles, aides diverses...). Utilisez l’affiche « Logiciels libres, faites passer » sur le site web de l’April (http://www. april.org/sensibilisation). Pour aller plus loin 6.2.2 Cepe ALSH : un logiciel pour lequel la licence libre a été un choix initial délibéré Qui témoigne ? Benjamin Deceuninck est membre de l’association Cévennes Libres 2 dont l’un des projets a été le développement de Cepe ALSH. L’association regroupe des professionnels de l’éducation populaire et des analystes programmeurs. Ainsi, avec Christophe Chaunac, développeur, Benjamin Deceuninck a complété les compétences et connaissances utiles au développement d’un tel logiciel par sa fonction de chef de service « enfance/jeunesse ». Raison du choix de développer directement avec une licence libre Cepe ALSH a été développé pour répondre à des besoins peu couverts et propose ainsi une alternative libre et ouverte aux limitations des solutions propriétaires en matière de gestion d’accueil de loisirs. Certains logiciels fonctionnant en réseau limitaient par exemple l’usage à deux postes ou à un nombre donné d’utilisateurs. La multiplicité des tarifications et des fonctionnements rencontrés dans les accueils de loisirs a poussé les développeurs de Cepe ALSH à ouvrir le code mais aussi à formaliser une analyse métier avancée dès le départ. Cepe ALSH a été conçu sur l’expérience utilisateur et son développement est un processus d’aller-retour entre développeurs et utilisateurs. Cepe ALSH s’inscrit d’emblée dans la philosophie des logiciels libres. Utilisateurs et développeurs sont invités à contribuer et chacun peut continuer à améliorer le logiciel et faire profiter la communauté des résultats de ce travail. Le choix d’une licence libre à attacher au logiciel ainsi 2. http://cevenneslibres.net/ 61
  • 70. développé s’est imposé aux différents contributeurs avant même le début du développement. L’association Cévennes Libres promeut une vision coopérative des technologies de l’information et de la communication au sein des structures d’éducation populaire et leur propose de se rassembler pour créer des outils sur mesure dont elles ont besoin. De manière naturelle, les logiciels libres sont donc privilégiés systématiquement avant toute autre solution. 6.3 Migration vers un système d’exploitation libre au sein d’une association 6.3.1 Qui témoigne ? Véronique Branger est directrice de l’APES, l’assemblée permanente de l’économie solidaire (APES Nord-Pas-de- Calais), que 380 acteurs de l’économie solidaire de cette région ont décidé de constituer suite à l’appel pour le développement de l’économie solidaire lancé le 13 mai 2000. L’APES a changé de nom récemment pour devenir Acteurs pour une économie solidaire. 6.3.2 Démarches pour réussir une migration Avant d’engager la migration Comment l’APES a-t-elle entendu parler de logiciels libres et comment ce sujet a-t-il été abordé ? À l’APES, il y avait des administrateurs qui connaissaient déjà le logiciel libre. Par ailleurs, j’ai aussi porté ce projet car j’y étais moi aussi sensibilisée par l’expérience que j’avais acquise dans une autre structure. Je pensais qu’il était important que l’APES passe au libre pour être en cohérence avec ses valeurs : on parle d’achat responsable lorsqu’il s’agit de choisir par exemple un produit d’entretien mais l’informatique libre est intrinsèquement en lien avec nos valeurs et on peut donc agir sur ce point prioritairement. J’ai donc naturellement proposé au collectif de l’APES, qui est l’équivalent d’un CA, de passer d’une manière générale à l’utilisation de logiciels libres et en particulier à un système d’exploitation libre. Cette décision est donc venue d’une connaissance partagée. 62
  • 71. Comment avez-vous abordé l’accompagnement de la migration ? Dans notre cas, je pense que passer par un prestataire était nécessaire. Nos connaissances respectives internes sur les logiciels libres étaient insuffisantes pour engager une migration seuls. Cliss XXI, coopérative spécialisée sur ces questions, nous a donc accompagnés et formés. La contractualisation avec eux permettait de répondre rapidement aux petits blocages quotidiens que nous rencontrions tous. Y a-t-il eu des oppositions internes au projet de migration ? Il n’y a pas eu d’opposition ouverte. Cependant la réticence de certains s’est exprimée régulièrement au fil du temps car ils étaient frustrés de ne pouvoir trouver seul la solution à leurs problèmes ; ils ne se sentaient pas à l’aise avec l’informatique. Ce n’était évidemment pas lié au fait que les logiciels étaient libres mais bien à la question du changement d’environnement et aux habitudes informatiques. Après migration Quelles sont pour vous les conditions de réussite d’un tel projet de migration ? L’une des clés est sans aucun doute de bien identifier les besoins avant d’engager la moindre action. On avait consulté Cliss XXI avant la migration et ils nous ont interrogés sur ces besoins : heureusement, d’ailleurs, car nous n’y avions pas trop réfléchi. A posteriori, il y avait des fonctionnalités que l’on n’avait pas conscience d’utiliser : il a fallu recadrer avec le prestataire. Combien de temps vous a-t-il fallu pour vous familiariser avec ce nouveau système d’exploitation ? Au bout de combien de temps les blocages ont-ils été levés ? La situation dépend des salariés de l’association. Pour certains cela a été très rapide parce qu’ils avaient déjà une connaissance de base donc, en un ou deux mois, ils avaient dépassé ces difficultés. Il y en a d’autres cependant qui ont mis un peu plus longtemps mais on peut considérer que la migration était effective en 6 mois. Bref, ce qu’il faut retenir, c’est que, quel que soit le niveau initial, la migration a fini par aboutir. 63
  • 72. Maintenance et pérennisation Quel bilan tirez-vous de la période de transition ? Ce n’est certes pas simple mais je sais maintenant que ce n’est pas la faute des logiciels libres ; ce que l’on pourrait avoir tendance à penser lorsque l’on ne s’est pas penché réellement sur la question. Le contexte informatique est tel qu’il nous empêche de nous poser des questions sur les mécanismes en jeu (principalement financiers) qui rendent l’informatique propriétaire exclusive et pseudo-naturelle. Vous payiez beaucoup de licence avant ? Nous n’avions pas vraiment réfléchi à la migration en termes économiques : ce n’était pas pour que ça nous coûte moins d’argent, c’était pour la cohérence. Et en ce qui concerne la relation avec Cliss XXI ? On s’appuie sur une structure qui est une coopérative et qui veut être attentive à la redistribution des profits par rapport à son activité. Même si l’on est dans une relation de prestation à client sur cet aspect-là avec Cliss XXI, ça répond parfaitement à nos valeurs. Par ailleurs, ça permet de rejoindre – même si le mot est un peu fort – une possibilité d’implication citoyenne : redevenir potentiellement acteur ! Ce n’est pas possible avec des systèmes d’exploitation propriétaires. Tout cela, c’est donc aussi un bénéfice important pour nous ! 64
  • 73. Annexe A. Glossaire Bitmap Le bitmap est un terme qui caractérise généralement le type d’une image. Littéralement, on peut le traduire par « carte de bit », c’est-à-dire une manière de décrire une image en cartographiant tous les points qui la composent. Ce terme est généralement opposé à l’autre manière de représenter les images : le type vectoriel. Brevet Un brevet est un titre conférant à son titulaire un monopole d’exploitation d’une invention, pour une durée généralement fixée à 20 ans. Il peut être déposé lorsqu’il concerne une invention nouvelle, susceptible d’application industrielle et impliquant une activité inventive. Certaines inventions ne sont pas brevetables, notamment ce qui est du ressort des idées, des théories scientifiques et mathématiques, les programmes d’ordinateurs, etc. Code source et code machine Les logiciels sont écrits dans des langages facilement compréhensibles par les humains : le code source. En revanche, les machines manipulent des instructions peu compréhensibles : le code machine (dit encore code binaire). On passe généralement de l’un à l’autre par une opération de traduction irréversible. Cette impossibilité de retrouver le source à partir du code binaire est à l’image d’un gâteau cuisiné à partir d’ingrédients distincts : une fois cuit, il est impossible de le « décuire ». CMS Acronyme anglais de Content Management System qui donne en français SGC pour Sytème de gestion de contenus. Sont qualifiés de CMS ou SGC les logiciels permettant de gérer les contenus d’un site Internet. 65
  • 74. Copyright Désigne, dans le droit anglo-saxon, les droits exclusifs sur une œuvre de l’esprit originale. Le copyright ne permet aucune reproduction, représentation ou dérivation d’une œuvre sans l’autorisation de son auteur. DRM Acronyme pour l’expression anglaise de Digital Rights Management soit, en français, gestion des droits numériques. Le terme est trompeur car il s’agit en fait de dispositifs de contrôle d’usage (ou menottes numériques). Ces dispositifs vous dépossèdent de votre informatique. Éditeur de Logiciels Un éditeur de logiciel est une personne physique ou morale qui assure la conception, le développement et la commercialisation de logiciels. ERP Acronyme anglais pour Enterprise Resource Planning. Voir PGI. Forge de logiciels Selon Wikipédia, en informatique, une forge désigne un système de gestion de développement collaboratif de logiciel. L’interface web permet généralement de gérer simplement les différentes mises à jour et les nouveaux éléments développés du logiciel. Savannah.gnu.org héberge par exemple de nombreux projets de développement de logiciels libres. Fork Issu du terme anglais qui veut dire « fourchette », ce mot désigne en informatique un projet qui est dérivé d’un autre. Ce terme est particulièrement courant dans le mouvement des logiciels libres puisque, à tout instant, un programmeur (ou une communauté de programmeurs pour des programmes plus importants) peuvent choisir de repartir des sources publiées sous licence libre pour continuer de développer ou d’améliorer le dit programme selon ses propres axes. Format ouvert et format fermé Un format ouvert, ou spécification ouverte, est un format de données interopérable et dont les spécifications techniques sont publiques et sans restriction d’accès ni de mise en œuvre. À l’inverse, un format fermé est secret ou bien son utilisation est soumise à des restrictions. 66
  • 75. GULL Acronyme français pour Groupe d’utilisateurs de logiciels libres. Un GULL est une structure souvent associative qui regroupe des personnes passionnées et militantes du logiciel libre. En France, il y a plus d’une centaine de GULL actifs répartis sur tout le territoire. Internet C’est le réseau informatique mondial qui rend accessibles au public des services variés comme le courrier électronique, la téléphonie et le World Wide Web, en utilisant le protocole de communication IP (Internet Protocol). Interopérabilité L’interopérabilité est la capacité que possède un produit ou un système, dont les interfaces sont intégralement connues, à fonctionner avec d’autres produits ou systèmes existants ou futurs, et ce sans restriction d’accès ou de mise en œuvre. En informatique, l’interopérabilité repose en grande partie sur des standards ouverts. Logiciel privateur La notion de logiciel privateur, aussi appelé logiciel propriétaire, s’oppose à celle du logiciel libre, en ce sens qu’il prive l’utilisateur de ses libertés. Macro Nom donné à un programme automatique qui permet de refaire la même action : dans un tableur, il est par exemple possible d’automatiser par le biais d’une macro la somme de nombres répartis dans un tableau et d’utiliser le résultat pour déclencher une action. Ces programmes permettent des actions plus avancées encore que l’usage des formules ou des pilotes de données dans LibreOffice. Micro-blogging Rendu célèbre par Twitter, le micro-blogging a pris son essor avec l’avènement des téléphones portables et plus particulièrement des smartphones. L’objectif est de pouvoir diffuser à tout instant des messages courts (généralement inférieurs à 140 caractères) : le sujet peut être anodin, comme faire état de l’action que l’on est en train d’accomplir, mais les potentialités de communication pour une association sont intéressantes et nombre d’entre elles se mettent à utiliser ce média. Migration En informatique, la migration consiste à changer de programme informatique pour un autre. Une migration doit généralement être préparée pour être réussie : les utilisateurs sauront-ils utiliser ce nouveau programme ? 67
  • 76. Les données du « vieux » logiciel pourront-elles être importées vers le nouveau ?... Autant de questions à se poser avant de migrer. Non rivalité Les biens ou ressources non rivaux sont ceux dont l’utilité n’est pas diminuée par le nombre de personnes qui les utilisent. Les idées, les mathématiques, les logiciels libres ou la flamme d’une bougie sont des biens non rivaux, car ils peuvent être multipliés et donnés à tous sans manquer à personne. En cela, les messages diffusés avant les films et assimilant la copie à du vol sont orientés et non objectifs : voir le documentaire produit par le GULL Coagul 1 intitulé « Copier n’est pas voler » 2 . Parc informatique hétérogène On parle de parc informatique hétérogène lorsque plusieurs ordinateurs au sein d’une structure utilisent des systèmes d’exploitation différents. Pour la personne chargée de la maintenance informatique, le suivi est plus complexe que pour un parc informatique homogène. PGI Acronyme pour Progiciel de gestion intégré ou, pour la version anglaise un ERP, Enterprise Resource Planning. C’est un logiciel à visée professionnelle intégrant plusieurs composants permettant de gérer une chaîne d’activité complète. Pour prendre un exemple : le module permettant de commander la matière première pour produire est en lien avec la gestion de stock, qui est en lien avec les besoins consolidés par les commandes, etc. Système d’exploitation Le système d’exploitation (en anglais Operating System abrégé en OS) est l’ensemble des programmes d’un appareil informatique qui sert d’interface entre le matériel et les logiciels applicatifs. Web Le World Wide Web, littéralement la toile (d’araignée) mondiale, communément appelé le Web, la Toile ou le WWW, est un système de publication fonctionnant sur Internet, qui permet de consulter, via un navigateur, des pages accessibles sur différentes pages liées entre elles. Les nombreux liens existant entre ces pages expliquent la référence à la toile d’araignée. 1. http://coagul.org/drupal/ 2. http://coagul.org/drupal/publication/téléchargement-documentaire-copier- nest-pas-voler 68
  • 77. Annexe B. Licence et crédits B.1 Licence Vous êtes encouragés à utiliser, copier, diffuser et modifier ce document selon les termes d’au moins une des licences suivantes : licence Art libre 1.3 1 ou ultérieure, licence Creative Commons By Sa 2.0 2 ou ultérieure et licence GNU Free Documentation License 1.3 3 ou ultérieure. L’étendue des permissions offertes par ces licences ne concerne pas les logos qui restent la propriété de leurs détenteurs respectifs, ni les médias externes utilisés pour composer cette œuvre. La liste de ces éléments est précisée dans l’archive contenant les sources de cette œuvre. Une copie des licences y est également incluse. Les marques citées appartiennent à leurs détenteurs respectifs. Une copie des sources devrait vous être distribuée avec cette œuvre. Si toutefois ce n’était pas le cas, vous pouvez les télécharger à l’adresse suivante : http://guide.libreassociation.info B.2 Crédits Le texte de ce guide, les encadrés, les captures d’écrans sont le fruit du groupe de travail Libre Association de l’April 4 . Le glossaire est fortement inspiré des pages Wikipédia des mots concernés, lorsqu’il ne s’agit pas simplement d’un extrait. La couverture et la mise en page ont été réalisés par François Poulain pour l’April. Mise en page : LATEX. Polices : lmodern 5 et tex-gyre 6 par Gust. Les logos sont utilisés avec la permission de leurs détenteurs respectifs. 1. http://artlibre.org/licence/lal 2. http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/fr/legalcode 3. http://www.gnu.org/licenses/fdl.html 4. http://www.april.org/groupes/libreassociation 5. http://www.gust.org.pl/projects/e-foundry/latin-modern 6. http://www.gust.org.pl/projects/e-foundry/tex-gyre 69
  • 78. Annexe C. Ressources C.1 Ressources pratiques De nombreuses références ont été distillées au fil du guide et vous trouverez ci-après quelques ressources complémentaires mais non exhaustives qui pourraient être utiles, à un moment ou à un autre, à votre association. C.1.1 Pour les associations qui choisissent un appui extérieur Une association peut choisir à un moment donné de solliciter un appui extérieur et demander l’intervention d’une structure spécialisée dans l’informatique libre. Vous pouvez consulter les pages du Conseil National du Logiciel Libre 1 , la page de l’April consacrée aux associations, clusters ou groupement professionnels du logiciel libre 2 ou encore la liste des membres de l’April 3 pour trouver la structure qui vous convient. C.1.2 Les Groupes d’Utilisateurs de Logiciels Libres Représentées par l’acronyme GULL, ces associations sont plus d’une centaine actives sur les territoires. Regroupant des passionnés et militants du logiciel libre, elles sont plus ou moins importantes en nombre d’adhérents : en fonction de leurs projets, elles pourront épauler des associations, leur apporter des conseils et, parfois, des compétences techniques. Ces structures refuseront généralement de s’engager sur du long terme avec une association, par exemple pour faire de la maintenance, estimant que ce n’est pas de leur ressort. Des formations et des échanges de compétences seront sans doute les meilleurs supports pour formaliser un partenariat bénéfique. Pour trouver le GULL le plus proche du siège de votre association, nous vous invitons à parcourir la 1. Le Conseil National du Logiciel Libre (http://www.cnll.fr/) est une instance représentative, au niveau national, des associations et groupements d’entreprises du logiciel libre en France. 2. http://www.april.org/associations-clusters-groupement-professionnels-du- logiciel-libre 3. http://www.april.org/adherents-personnes-morales 70
  • 79. page recensant les GULL 4 sur le site de l’Aful 5 (Association francophone des utilisateurs de logiciels libres). C.1.3 Libre Association, groupe de travail de l’April Objectif du groupe Paradoxalement, alors que le monde du logiciel libre et le monde associatif ont de nombreuses valeurs communes (partage, volontariat, bénévolat, passion), le logiciel libre semble peu diffusé dans le milieu associatif. Le groupe de travail Libre Association est donc né de la volonté de « jeter des ponts entre le logiciel libre et le monde associatif ». Vous pourrez trouver des détails sur les axes de travail et les missions du groupe sur les pages dédiées 6 sur le site Internet de l’April. Les ressources proposées par le groupe de travail Au-delà de la page Wiki de l’April consacrée à Libre Association, vous pouvez vous inscrire sur la liste de travail du groupe 7 qui est ouverte aux non- adhérents ou parcourir le wiki 8 car de nombreuses informations y sont publiées et mises à jour régulièrement. Enfin, vitrine de l’ensemble de ses travaux, vous pouvez consulter le site 9 . 4. http://aful.org/gul/liste 5. http://aful.org/ 6. http://www.april.org/groupes/libreassociation 7. http://www.april.org/wws/info/libreassociation 8. http://wiki.april.org/w/Catégorie:Libre_Association 9. http://libreassociation.info 71
  • 80. Partage, liberté, militance : le monde du logiciel libre et le monde associatif possèdent nombre de valeurs en commun. Pourtant, les associations sont parfois des lieux où il est compliqué d’instaurer l’utilisation de logiciels libres. Manque d’information ? Inadaptation des outils ? Faible disponibilité ? Et si c’étaient nos façons de faire, nos schémas de pensées, nos modes d’organisation qui rendaient cette évolution – naturelle – difficile ? Depuis 2007, le groupe de travail Libre Association 1 de l’April invite à un dialogue interculturel afin de jeter des ponts entre les logiciels libres et le monde associatif. Dans ce cadre, ce guide d’usage des logiciels libres à destination des associations a été rédigé par le groupe de travail. La première version de ce guide est le fruit d’un partenariat entre l’April et la Fondation Crédit Coopératif. La réimpression de cette nouvelle version a été notamment possible grâce à une subvention de la Macif, qui a adopté une stratégie en faveur du logiciel libre et qui soutient depuis de nombreuses années des communautés du logiciel libre. 1. http://www.libreassociation.info Pionnière du logiciel libre en France, l’association April a est depuis 1996 un acteur majeur de la démocratisation et de la diffusion du logiciel libre et des standards ouverts auprès du grand public, des professionnels et des institutions dans l’espace francophone. Elle veille aussi, dans l’ère numérique, à sensibiliser l’opinion sur les dangers d’une appropriation exclusive de l’information et du savoir par des intérêts privés. L’association est constituée de près de 5 000 adhérents (particuliers, entreprises, associations, collectivités) d’horizons très divers qui se retrouvent autour des valeurs du libre. Vous pouvez soutenir le logiciel libre ainsi que les actions de l’April en adhérant à l’association. a. http://www.april.org À propos de l’April La Fondation Crédit Coopératif a est l’une des doyennes des fondations d’entreprise. Depuis 1984, elle contribue au développement et à la promotion des coopératives, des mutuelles et des associations. Son engagement auprès d’acteurs et de structures variés de l’économie sociale lui a valu de nombreuses récompenses, notamment la distinction de Grand Mécène de la Culture et le Trophée du Mécénat d’entreprise pour l’Environnement et le Développement Durable. Œuvrant pour une économie sociale sans rivages, la Fondation soutient l’April dans la diffusion du logiciel libre. Un outil porteur de valeurs communes avec le secteur associatif : indépendance, liberté, partage. a. http://www.credit-cooperatif.coop/fondation/ À propos de la Fondation Crédit Coopératif